Solidarité avec le peuple kanak

L’assemblée générale d’ENSEMBLE! s’est tenue, à Bagnolet, les 24 et 25 mai 2025. Après la consultation des adhérent·es, elle devait prendre une décision sur la construction d’une force commune avec L’APRÈS. De nombreuses motions ont également été soumises au débat. La totalité des textes a été adoptée par consensus.

Motion de l’Assemblée générale d’ENSEMBLE! des 24 et 25 mai 2025

Solidarité avec le peuple kanak

Il y a un an, c’était l’explosion sociale en Nouvelle-Calédonie/Kanaky qui a conduit à une répression violente faisant de nombreuses victimes parmi les Kanaks et a aggravé l’état économique du territoire. Le gouvernement fut contraint de retirer son projet irresponsable de réforme du corps électoral. Une réforme qui, à juste titre, était comprise comme visant à briser le processus de décolonisation en cours depuis les accords de Nouméa et Matignon.

Manuel Valls a renoué le dialogue avec les indépendantistes, en réaffirmant une volonté de rester fidèle au processus de décolonisation et au respect du droit à l’autodétermination. Il a proposé la perspective d’une « souveraineté avec la France ». Un compromis susceptible d’être accepté par le FLNKS et d’autres composantes de la société calédonienne.

Mais voici qu’à nouveau la situation se trouve grosse de risques majeurs, dès lors que le clan colonialiste dénonce avec virulence un tel projet, en appelle à une aggravation de la répression et prône un projet fou de partition du pays incluant un apartheid social dont les Kanak seraient victimes.

Une nouvelle fois les droites extrémisées se mobilisent, ici et là-bas, pour nier le fait colonial en Nouvelle-Calédonie/Kanaky et bafouer les droits du peuple Kanak.

ENSEMBLE! réaffirme sa solidarité avec le peuple Kanak, soutient son droit à l’auto-détermination et à la pleine souveraineté et exige la libération immédiate des prisonniers politiques Kanak incarcérés dans l’hexagone en toute injustice.

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Bagnolet, le 25 mai 2025


Motion téléchargeable au format PDF : « Solidarité avec le peuple kanak ».




Aux côtés du peuple ukrainien

L’assemblée générale d’ENSEMBLE! s’est tenue, à Bagnolet, les 24 et 25 mai 2025. Après la consultation des adhérent·es, elle devait prendre une décision sur la construction d’une force commune avec L’APRÈS. De nombreuses motions ont également été soumises au débat. La totalité des textes a été adoptée par consensus.

Motion de l’Assemblée générale d’ENSEMBLE! des 24 et 25 mai 2025

Aux côtés du peuple ukrainien

Depuis plus de trois ans le peuple ukrainien est victime de la guerre d’agression meurtrière que lui inflige le pouvoir de Poutine. Il y fait face avec une détermination et un courage qui forcent l’admiration.

Au refus confirmé du Kremlin de renoncer à son entreprise criminelle, s’ajoute à présent la réalité d’un accord entre Trump et Poutine pour contraindre l’Ukraine à renoncer à sa souveraineté sur plus de 20% de ses territoires et à accepter la spoliation de ses ressources de concert par l’impérialisme russe et états-unien.

ENSEMBLE! se tient plus que jamais aux côtés du peuple ukrainien. Étant un des fondateurs du Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine, ENSEMBLE! reprend à son compte la déclaration du 1er Mai de son Comité français :

«  (…) C’est l’ensemble des forces progressistes qui doit s’opposer à l’axe néofasciste Trump/Poutine ! C’est l’ensemble des forces progressistes qui doit défendre l’Ukraine, les Palestiniens, la démocratie et le droit à l’autodétermination des peuples. »

« (…) Dépenses sociales, dépenses écologiques, dépenses de défense, doivent aller ensemble : que les riches paient ! Quelles dépenses de défense ? Celles de l’aide immédiate et massive à l’Ukraine, par l’envoi des armes dont les pays occidentaux disposent. »

« (…) Il faut en même temps renforcer radicalement les sanctions pour faire plier Poutine, à commencer par un embargo ferme sur le pétrole et le gaz russes exportés illégalement par le Kremlin ».

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Bagnolet, le 25 mai 2025


Motion téléchargeable au format PDF : « Aux côtés du peuple ukrainien ».




Solidarité avec le peuple palestinien

L’assemblée générale d’ENSEMBLE! s’est tenue, à Bagnolet, les 24 et 25 mai 2025. Après la consultation des adhérent·es, elle devait prendre une décision sur la construction d’une force commune avec L’APRÈS. De nombreuses motions ont également été soumises au débat. La totalité des textes a été adoptée par consensus.

Motion de l’Assemblée générale d’ENSEMBLE! des 24 et 25 mai 2025

Solidarité avec le peuple palestinien

À l’occasion de son AG des 24-25 mai 2025, ENSEMBLE! réaffirme sa solidarité avec le peuple palestinien qui est victime de la destruction de Gaza et de l’aggravation de la colonisation en Cisjordanie.

Sourd aux condamnations internationales et indifférent au sort horrible infligé aux Gazaouis, le gouvernement d’extrême droite de Netanyahou poursuit son entreprise criminelle. Après les bombardements systématiques, les massacres – notamment de femmes et d’enfants – la destruction de toutes les infrastructures vitales du territoire – afin de rendre toute réinstallation impossible pour un État palestinien –, le déplacement sans fin des habitants, la négation de l’existence de la population palestinienne de Gaza, il recourt à l’arme de la famine.
Au nom de la politique préméditée par le « plan Smotrich » de 2017, l’objectif affiché est à présent la déportation des Gazaouis hors de Gaza. C’est un génocide en cours dont le pouvoir israélien assume la responsabilité.
Face à un génocide, les nations membres de l’ONU sont dans l’obligation d’intervenir activement pour y mettre fin.

ENSEMBLE! dénonce les mesures répressives prises contre les organisations qui militent en solidarité avec la Palestine.

ENSEMBLE! soutient les mobilisations qui doivent s’amplifier, en s’appuyant sur les réactions légitimes à l’aggravation de l’offensive israélienne actuelle, pour imposer de toute urgence des mesures fortes :

  • L’arrêt sans conditions de la guerre à Gaza.
  • Le déploiement d’une aide humanitaire massive à Gaza pour porter secours à la population.
  • La libération des derniers otages et prisonniers de guerre israéliens et des prisonniers et otages palestiniens.
  • La liberté donnée aux médias internationaux d’accéder à Gaza.
  • Des sanctions économiques et diplomatiques mettant fin à l’impunité de l’État d’Israël, dont la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël tant que celui-ci ne respecte pas le droit international.
  • La reconnaissance par la France de l’État de Palestine ; cela sans délai.
  • L’imposition du respect du droit international que l’État d’Israël viole systématiquement en toute impunité.

Pour imposer ces exigences, il faut œuvrer au plan national et local à des fronts d’action unis et larges.


Motion téléchargeable au format PDF : « Solidarité avec le peuple palestinien ».




Avec les travailleur·euses argentin·es

L’assemblée générale d’ENSEMBLE! s’est tenue, à Bagnolet, les 24 et 25 mai 2025. Après la consultation des adhérent·es, elle devait prendre une décision sur la construction d’une force commune avec L’APRÈS. De nombreuses motions ont également été soumises au débat. La totalité des textes a été adoptée par consensus.

Motion de l’Assemblée générale d’ENSEMBLE! des 24 et 25 mai 2025

Solidarité avec les travailleurs et travailleuses argentin·es

Depuis une année et demie, sous la présidence de Javier Milei, l’Argentine traverse une période politique et économique très dangereuse.

Les conséquences de l’action gouvernementale de Milei se font déjà sentir à la fois dans l’appauvrissement de la population active, la destruction de l’économie productive, les licenciements massifs dans l’activité économique publique et privée et l’augmentation inquiétante de l’autoritarisme et de la répression contre les organisations populaires.

Le 21 mai, le gouvernement a publié un décret limitant le droit de grève de telle sorte qu’il s’agit en pratique d’une interdiction. C’est une attaque contre l’ensemble du mouvement social et syndical et contre les associations de défense des droits.

L’autogestion ouvrière, en particulier dans les entreprises argentines récupérées par les travailleur·euses (ERT), est gravement menacée. À quelques exceptions près, les entreprises récupérées traversent une grave crise économique. Certaines ont même fermé, mais la plupart résistent.

Une campagne de solidarité politique se met en place pour soutenir ces expériences, qui sont un exemple dans le monde entier et constituent le cœur du réseau de l’économie des travailleur·euses et des rencontres internationales de l’économie ouvrière.

La solidarité internationale en temps de crise est une partie essentielle de la résistance. Le gouvernement de Milei est un laboratoire de l’extrême droite et du capital transnational, qu’il importe de contrer à tout prix, non seulement pour le bien du peuple argentin, mais aussi pour son rôle d’exemple international. Le fait que les expériences autogestionnaires argentines survivent fait, en ce sens, partie de cette résistance.

ENSEMBLE! Mouvement pour une alternative de gauche, écologique et solidaire, réuni en Assemblée générale les 24 et 25 mai 2025 à Paris, exprime toute sa solidarité avec les travailleuses et travailleurs argentin·es, leurs organisations et mouvements de récupération des entreprises.

Bagnolet, le 25 mai 2025

Adoptée par consensus


Motion téléchargeable au format PDF : « Solidarité avec les travailleurs et travailleuses argentin·es ».

Moción en solidaridad con las trabajadoras y los trabajadores argentin@s

Desde hace un año y medio, bajo la presidencia de Javier Milei, Argentina atraviesa un período político y económico muy peligroso.

Las consecuencias de la acción de gobierno de Milei ya se hacen sentir en el empobrecimiento de la población trabajadora, la destrucción de la economía productiva, los despidos masivos en la actividad económica pública y privada y un preocupante aumento del autoritarismo y la represión contra las organizaciones populares.

El 21 de mayo, el gobierno promulgó un decreto que limita el derecho de huelga de tal manera que se trata en la práctica de una prohibición. Se trata de un ataque a todo el movimiento social y sindical y a las asociaciones de defensa de los derechos.

La autogestión de los trabajadores, en particular en las empresas argentinas recuperadas por los trabajadores (ERT), está gravemente amenazada. Salvo algunas excepciones, las empresas recuperadas atraviesan una grave crisis económica. Algunas incluso han cerrado, pero la mayoría resiste.

Se está poniendo en marcha una campaña de solidaridad política para apoyar estas experiencias, que son un ejemplo para el resto del mundo y constituyen el núcleo de la red de la economía obrera y de los encuentros internacionales de la economía obrera.

La solidaridad internacional en tiempos de crisis es una parte esencial de la resistencia. El gobierno de Milei es un laboratorio para la extrema derecha y el capital transnacional, que debe ser contrarrestado a toda costa, no sólo por el bien del pueblo argentino, sino también por su papel como ejemplo internacional. El hecho de que los experimentos de autogestión de Argentina sobrevivan es, en este sentido, parte de esta resistencia.

ENSEMBLE ! Mouvement pour une alternative de gauche, écologique et solidaire, reunido en Asamblea General los días 24 y 25 de mayo de 2025 en París, expresa su plena solidaridad con los trabajadores argentinos, sus organizaciones y movimientos por la recuperación de las empresas.

(Adoptada por consenso)


Motion bilingue téléchargeable au format PDF : « Moción en solidaridad con los trabajadoras y trabajadores argentin@s ».




Organiser la contre-offensive

L’assemblée générale d’ENSEMBLE! s’est tenue, à Bagnolet, les 24 et 25 mai 2025. Après la consultation des adhérent·es, elle devait prendre une décision sur la construction d’une force commune avec L’APRÈS. De nombreuses motions ont également été soumises au débat. La totalité des textes a été adoptée par consensus.

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Motion de l’Assemblée générale d’ENSEMBLE! des 24 et 25 mai 2025

Organiser la contre-offensive

La situation internationale est dominée par la destruction de l’ordre mondial mis en place en 1945 pour éviter le retour du nazisme et du fascisme et réduire les risques de guerre mondiale : ONU, déclarations universelle des droits humains et de l’OIT. Le capitalisme mondial voyait le fordisme devenir dominant. À l’époque, les droits et libertés politiques et les droits sociaux allaient de pair.

La destruction du droit international, largement en cours aujourd’hui, est lourde de difficultés et crises à venir.

Les années 70 ont vu la généralisation du libéralisme et de la mondialisation.

Aujourd’hui, nous affrontons des crises économiques, sociales, écologiques et technologiques à l’échelle mondiale. La multiplication d’impérialismes concurrents engendre des risques de guerre.

La montée des régimes d’extrême droite ou apparentés s’accompagne d’une réduction de tous les droits politiques et sociaux (ceux des femmes en premier lieu).

Aujourd’hui, comme hier, le capitalisme cherche des solutions pour accroître ses dividendes. Le capital transnational cherche à accaparer l’ensemble des ressources naturelles, y compris dans des régions jusqu’alors protégées (cf. Arctique).

En France, l’activité de milliers d’entreprises est menacée. En 2024, le nombre de suppressions d’emplois annoncées était au plus haut. Cette tendance se confirme depuis 2025 où 200 000 emplois industriels, 200 000 emplois du secteur associatif et de l’ESS, 50 000 emplois de PME sont concernés.

Ce n’est pas pour rien que les enquêtes font apparaître que les sujets sociaux – pouvoir d’achat, protection sociale et services publics – sont premiers dans les préoccupations de la population. Les attentes des salariés en matière de pouvoir d’achat, de reconnaissance au travail sont en contradiction avec les politiques économiques actuelles.

La gauche devrait en faire un point d’appui pour mettre en avant une alternative politique qui améliore la vie des gens. Cela demande de s’attaquer aux actionnaires, à leurs dividendes et à leurs patrimoines.

A contrario, le champ politico médiatique est dominé par les idées des extrêmes droites et de la droite radicalisée. Organiser une contre-offensive s’impose.

Le dénouement de la tentative chaotique de Bayrou de remettre en débat la loi retraites de 2023 approche début juin. Une journée de lutte syndicale est d’ailleurs annoncée pour le 5 juin. Ce jour-là, un vote interviendra à l’Assemblée nationale sur une résolution d’abolition de la loi de 2023.

Lucie Castets appelle « à présenter une ambition claire et assumée de rupture avec la politique actuellement menée » pour « apporter les réponses adaptées aux défis et aux difficultés auxquelles notre pays fait face ». Elle défend l’idée qu’il faut l’association la plus étroite et continue par les partis, des actrices et acteurs de la société civile organisée. ENSEMBLE! partage ce point de vue et participera à la réunion du 2 juillet initiée par Lucie Castets.

ENSEMBLE! participe et appelle à construire et renforcer les collectifs citoyens du NFP qui se réuniront le 21 juin. Le but : consolider l’exigence de rassemblement unitaire et démocratique sur tout le territoire national et empêcher l’éclatement du Nouveau Front populaire. Une grande initiative nationale est d’ores et déjà prévue à l’automne.

Bagnolet, le 25 mai 2025


Motion téléchargeable au format PDF : « Organiser la contre-offensive ».




Une force commune avec L’APRÈS

L’assemblée générale d’ENSEMBLE! s’est tenue, à Bagnolet, les 24 et 25 mai 2025. Après la consultation des adhérents, elle devait prendre une décision sur la construction d’une force commune avec L’APRÈS au vu des discussions qui se poursuivent avec cette organisation. La totalité des textes a été adoptée au consensus.

Résolution de l’Assemblée générale d’ENSEMBLE! des 24 et 25 mai 2025

Construction d’une force commune avec L’APRÈS
  1. Les adhérent·es d’ENSEMBLE!, lors de la consultation du mouvement, ont approuvé à 81% le projet d’avancer dans la constitution d’une organisation commune avec l’APRÈS.

  2. À partir de là, des discussions ont eu lieu avec des délégations de l’APRÈS. Un accord s’est fait sur les principes pour aller vers la constitution d’une organisation commune, sur la base de notre première proposition de protocole. En réponse, le CA de l’APRÈS nous propose un pré-protocole qui va dans le même sens.

  3. Dans ces conditions, l’AG d’ENSEMBLE! :

    1. Appelle à ce que les collectifs d’ENSEMBLE ! et les sections de l’APRÈS se réunissent en commun dans les semaines qui viennent et travaillent à mettre en place des structures communes ;

    2. Appelle à ce que les commissions thématiques et les groupes de travail des deux organisations se réunissent, ainsi que les commissions sur les violences sexistes et sexuelles ;

    3. Propose que les commissions de travail sur le programme et le fonctionnement des deux organisations continuent leurs travaux ;

    4. Demande à ce que des membres de notre mouvement participent comme observateur/trices aux réunions du CA de l’APRÈS dans les semaines qui précèdent le congrès de l’APRÈS des 21 et 22 juin.

  4. L’AG d’ENSEMBLE! mandate le groupe de liaison et l’EAN pour continuer à travailler sur le protocole final, notamment sur : nom de l’organisation commune, programme, statuts, clause de revoyure, dates de consultations réciproques, questions matérielles.

  5. L’AG d’ENSEMBLE! se prononce pour qu’une large délégation de notre mouvement participe au congrès de l’APRÈS des 21 et 22 juin.

  6. L’AG d’ENSEMBLE! se prononce pour que la nouvelle organisation commune avec l’APRÈS soit annoncée lors de ce congrès, ce qui impliquera que des camarades d’ENSEMBLE! participent au comité exécutif et au secrétariat issus du congrès.

  7. La mise en place de la nouvelle organisation à tous les niveaux permettant le dépassement d’ENSEMBLE! se concrétisera progressivement.

  8. Des initiatives politiques (rencontre Lucie Castets, université d’été, fête de l’Huma) jalonneront cette construction.

  9. L’AG d’ENSEMBLE! se prononce pour la poursuite du processus de rassemblement avec d’autres mouvements, notamment Génération·S et Picardie Debout.

  10. Certain·es camarades d’ENSEMBLE! ne souhaitent pas s’engager dans ce processus. Membres à part entière du mouvement, ils et elles décident de constituer un réseau coopératif de gauche alternative où chacun·e aura sa place quels que soient ses choix, organisé·e ou pas, ayant rejoint ou non L’APRÈS ou toute autre structure. Cet espace doit être en synergie avec le NFP. Dès le 17 juin, il est proposé une visio où la mise en place de cet espace sera discutée.

Bagnolet, le 25 mai 2025


Résolution téléchargeable au format PDF : « Construction d’une force commune avec L’APRÈS ».




Vingt ans après le vote du 29 mai 2005

Il y a vingt ans, un « Appel des 200 » lançait la campagne pour le « non » au traité constitutionnel européen. Elle entraîna une dynamique de refus et une volonté de changer. Elle permit aussi l’unité, d’une partie du PS à toutes les autres organisations politiques de gauche.

Vingt ans après… Le vote du 29 mai 2005

Par Pierre Cours-Salies. Le 25 mai 2025

Il ne s’agit pas de se consoler avec de bons souvenirs ! Un résumé de cette bataille politique a quelques éléments éclairants pour qui souhaite un dynamisme retrouvé des mobilisations collectives, et ainsi battre la droite et l’extrême-droite…

Chirac avait voulu un référendum : il était tranquille puisque Hollande et Sarkozy acceptaient de faire – en complément l’un de l’autre – une campagne pour le « OUI ». 71 % des interventions à la télévision entre le 1er janvier et le 31 mars 2005 !
Mais ce traitement par les médias avait amplifié la volonté d’agir pour convaincre de voter « NON ». Ce n’est pas « un miracle », mais le résultat d’une campagne unitaire pendant quatre à cinq mois.

Un grand vent d’unité !

Comprenons ! Souvenons-nous de l’immense réaction populaire à la présence de Le Pen le 21 avril 2002. De nombreux groupes militants et organisations s’étaient mis à vouloir « une autre gauche ». Cette campagne pour le « NON », lancée par un « Appel des 200 » interpellant et faisant se réunir des forces politiques, a eu une dynamique de refus de subir et de volonté de changer.

Cette bataille était prise en charge par une grande unité d’organisations et de militants politiques, qui animaient en commun des « meetings », souvent des « assemblées de débats » pour répondre aux questions. Le style choisi pour les meetings, visait à ce que les présent·es en sortent assez confiant·es en eux/elles pour reproduire des réunions sur leurs lieux de travail. Y participaient des associations, des syndicats, la plupart des forces de la gauche.

Sept Français·es sur dix sont allé·es voter. Le « non », majoritaire dans 84 départements sur 100, a obtenu 54,87 % des suffrages contre 45,13 % pour le « oui ».

De quoi donner des idées, face à la droite et à l’extrême-droite ! Et quelques textes à relire pour mesurer ce qui avait été élaboré et adopté avec la participation de plusieurs centaines de groupes et collectifs locaux.


Pour compléter, voici le lien vers un article plus détaillé sur Mediapart : « Le vote du 29 mai 2005. Jalons pour mémoire »




Après la déclaration du PKK…

Le 12 mai dernier, le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) annonçait son auto-dissolution et la fin de la lutte armée en Turquie. Gilles Lemée rappelle le contexte qui a amené à cette décision. Il revient sur les réactions qu’elle a provoquées et sur le rôle que nous pouvons jouer.

Après la déclaration du PKK, quel avenir pour la paix en Turquie et la région ?

Par Gilles Lemée. Le 25 mai 2025.

Une déclaration qui fait du bruit

Le 12 mai dernier, une déclaration a retenti comme un coup de tonnerre : le PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan) annonçait son auto-dissolution et la fin de la lutte armée en Turquie.

« La lutte du PKK a fait tomber la politique de déni et d’annihilation de notre peuple, amené la question kurde à un point où elle peut se résoudre à travers des politiques démocratiques, et, à cet égard, a clos la mission historique du PKK », peut-on lire dans la déclaration. De fait, le PKK a réussi à amener ce qu’il est convenu d’appeler la « Question Kurde » sur le devant de la scène politique nationale et internationale.

Yezidi_YBŞ_&_PKK_Guerilla_Ocalan © Kurdishstruggle

Cette décision a été prise à l’issue d’un congrès qui s’est tenu du 5 au 7 mai, dans des conditions difficiles, dans les monts Qandil, base arrière du PKK en Irak. Il fait suite à un appel d’Abdullah Öcalan, leader historique du Parti, enfermé dans la prison d’Imrali depuis 29 ans. Cet appel avait déjà fait grand bruit à sa publication le 27 février précédent puisqu’il appelait le PKK à se réunir en congrès pour décider de sa dissolution et de déposer les armes !

Cette décision était en discussion depuis quelques mois, des délégué·es du parti DEM (Parti de la Démocratie des Peuples – parti relai du HDP menacé d’interdiction en Turquie) assurant la liaison entre Öcalan et les forces concernées, dont celles du pouvoir turc. En effet, dès le 17 janvier le DEM annonçait dans une déclaration publique : « Après notre rencontre avec M. Abdullah Öcalan sur l’île d’Imrali le 28 décembre 2024, nous avons mené une série de discussions (…) avec la Grande Assemblée nationale turque, avec le président du Parlement, avec les dirigeants du mouvement nationaliste (MHP), du Parti de l’avenir, du Parti de la justice et du développement (AKP), du Parti de la félicité (SP), du Parti républicain du peuple (CHP), du Parti de la démocratie et du progrès (DEVA) et du Parti du bien-être (Yeniden Refah Partisi). Nous avons également rencontré nos anciens coprésidents et collègues politiques actuellement en prison, notamment Mme Figen Yüksekdağ, M. Selahattin Demirtaş, Mme Leyla Güven. (…) Ces discussions ont porté sur la recherche d’une solution durable à la question kurde et au conflit qui en résulte. (…) Presque toutes les réunions ont été positives, sincères et encourageantes ».

Le moins que l’on puisse dire est que pour des négociations « secrètes » beaucoup de monde était au courant !

Le contenu de l’appel

Que dit cet appel ? Il rappelle la lutte menée par le PKK depuis des décennies (lutte qui s’est traduite par « des milliers de villages kurdes rasés, des millions de Kurdes déplacés, des dizaines de milliers de prisonniers politiques et des milliers d’assassinats »), lutte qui a empêché « l’anéantissement du peuple kurde. (…) Il est vital que notre peuple, sous la direction des femmes et des jeunes, crée ses propres structures, s’organise sur la base de l’autosuffisance avec sa langue, son identité et sa culture ». En outre, appel est fait aux partis politiques turcs pour « qu’ils prennent leurs responsabilités ». Appel également à l’Assemblée nationale de Turquie et aux « communautés religieuses, aux intellectuels, aux universitaires, aux artistes, aux syndicats ouvriers et paysans, aux organisations de femmes et de jeunesse et aux mouvements écologistes à participer au processus de paix ». Finalement, appel est fait aux Puissances internationales « à ne pas faire obstacle à une solution démocratique et à y contribuer de manière constructive ».

Il s’agit donc d’une décision historique, d’une « nouvelle phase pour le mouvement de la liberté ». Et comme le dit Hamid Bozarslan (interview par « Le grand continent » du 17 mars) « Un tel scénario ne sera donc pas la fin d’un mouvement kurde, ni véritablement la fin du PKK, qui va probablement se transformer en organisation civile et partiellement politique ».

La décision d’Öcalan s’explique (l’appel l’évoque) par des raisons historiques et des erreurs reconnues : l’échec de la lutte armée, l’alignement sur « le socialisme réel » (particulièrement, pour la guérilla, sur le maoïsme). Mais aussi pour des raisons sociologiques. En 1978, année de la création du PKK, le Kurdistan était un territoire rural à 75 %, avec des familles de 7 à 8 enfants (pour une moyenne de 2 aujourd’hui), sans classe moyenne et peu de « classe » intellectuelle. Depuis, la classe moyenne a s’est très largement développée et les intellectuel·les sont d’une grande créativité.

Des réactions fort diverses…

Comme on pouvait s’y attendre, cette déclaration, constituant un tournant historique et grand de perspectives, a suscité des réactions, les unes attendues, d’autres plus surprenantes.

Du côté kurde et « pro-PKK » de Turquie, pas de surprises. Le PKK a immédiatement annoncé qu’il déposait les armes et prononçait sa dissolution : dans un communiqué rendu public le 12 mai par l’agence de presse Firat (ANF), proche du groupe armé, le Parti des travailleurs du Kurdistan a annoncé sa dissolution et sa volonté de mettre un terme aux combats fratricides commencés en 1984 dans le Sud-Est turc. « La lutte du PKK a fait tomber la politique de déni et d’annihilation de notre peuple, amené la question kurde à un point où elle peut se résoudre à travers des politiques démocratiques, et, à cet égard, a clos la mission historique du PKK », peut-on lire dans sa déclaration.

Le même jour, après que le parti DEM a salué « « l’un des tournants les plus importants de l’histoire récente de la Turquie », Pervin Buldan, députée, membre de la délégation du DEM-parti ayant participé aux discussions a lancé un appel au Parlement turc : « Il est temps que l’Assemblée nationale prenne les mesures législatives nécessaires. Des réformes doivent être entreprises pour mettre fin aux injustices vécues depuis des années par les Kurdes, mais aussi par les opposants, les travailleurs et les défenseurs de la démocratie. »

Rojava Collage En haut à gauche : Victoire des FDS dans la bataille de Raqqa (2017) En haut à droite : Frappe aérienne de la coalition sur une position des SIL à Kobanî. Au milieu à droite : Des partisans du PYD lors d'un enterrement. En bas à gauche : Combattants kurdes du YPJ En bas à droite : Écusson du Conseil militaire syriaque © Heviyane

Les Kurdes du Rojava saluent la décision du PKK. Salih Muslim, un des dirigeants du PYD (Parti de l’Union Démocratique, majoritaire au Rojava) a déclaré :« Le PKK a été fondé avec un but précis, et ce but a été atteint. L’existence du peuple kurde est aujourd’hui reconnue. Des forces d’autodéfense kurdes ont été constituées, et la Turquie elle-même a fini par reconnaître cette réalité ». Néanmoins, les Kurdes du Rojava nuancent leur appréciation. Mazlum Abdi, le commandant militaire des FDS (Forces Démocratiques Syriennes) qui s’est par ailleurs rendu en Irak pour rencontrer Massoud Barzani, a dit ne pas être concerné par cette décision de déposer les armes et a confirmé le refus de se fondre purement et simplement dans la nouvelle armée syrienne du nouveau régime et confirme sa volonté de garder une certaine autonomie, aussi bien pour ses troupes que pour l’AANES (Administration Autonome du Nord et de l’Est de la Syrie, c’est-à-dire le Rojava). . Et les relations avec le gouvernement d’al-Charra sont très tendues….

Massoud Barzani (leader du PDK irakien) avait d’ailleurs été consulté lors des discussions Le rapprochement inter-kurde était soutenu et demandé par les Américains et les Français, qui sont présents sur le terrain. Et il soutient parfaitement la décision du PKK, espérant même que cela mettra fin aux incursions turques sur le territoire irakien.

De son côté, Nechirvan Barzani, président de la région autonome du Kurdistan irakien, a salué, cette décision du PKK, qui « démontre une maturité politique et ouvre la voie à un dialogue favorisant la coexistence et la stabilité en Turquie et dans la région.  Elle jette les bases d’une paix durable qui mettrait fin à des décennies de violence, de douleur et de souffrance ».

L’ONU a, pour sa part, démenti que le désarmement du PKK se ferait sous son égide, mais était ouverte à un « rôle de facilitation ». Son Secrétaire général António Guterres a, quant à lui, salué l’annonce faite par le PKK concernant sa décision de se dissoudre et de déposer les armes, la qualifiant de « pas important vers une résolution pacifique d’un conflit de longue date ». Et le porte-parole de l’ONU de surenchérir : « Le Secrétaire général accueille favorablement la nouvelle de la décision du PKK de se dissoudre et de désarmer. Cette décision, si elle est mise en œuvre, représente une avancée importante vers la résolution pacifique d’un conflit ancien ».

…y compris du côté du pouvoir turc

Du côté du pouvoir turc, les sons de cloche différent.

Le CHP (parti kémaliste en gros social-démocrate) fait profil bas. Il est surtout préoccupé par son propre sort depuis l’arrestation d’Imamoǧlu, le maire d’Istanbul. Et a déploré, selon ses dires, le peu de participation des kurdes aux manifestations contre cette arrestation…

Le MHP de Devlet Bahçeli (parti d’extrême droite que Bozarslan qualifie de « national-socialiste ») a, étonnamment, été à l’origine des négociations. Une des explications, outre le retour à la paix civile, serait que Bahçeli est soucieux d’éviter qu’Israël (voire les « impérialistes » en général, donc aussi les États-Unis), qui soutient les kurdes (les ennemis de nos ennemis étant nos amis !) ne trouve dans la cause kurde, un prétexte à aggraver son intervention dans la région (il occupe déjà le Golan en Syrie) et ses pressions sur la Turquie même. Deux autres petits partis d’extrême droite (le « Bon parti » – sic ! et « le Parti de la victoire ») ont annoncé qu’ils feraient tout pour faire capoter ce mouvement de pacification !

L’AKP (le parti islamo-conservateur de Erdoğan) a salué « une étape importante vers l’objectif d’une Turquie débarrassée du terrorisme ». En précisant que « La fermeture de toutes les branches et extensions du PKK et de ses structures illégales constituera un tournant. » Même son de cloche au ministère de l’Intérieur qui salue une étape historique et encourageante », qui « nous rend très fiers de notre pays ». Mais, a-t-il ajouté : « Bien sûr, il faudra prendre des mesures pratiques et nous les suivrons de près » Et ces mesures pratiques ne sont pas sans poser problème. Que faire des combattants kurdes (estimés entre 6 OOO à 15 000 selon les sources), quelle réinsertion pour eux ? Idem pour les milliers de prisonnier·es politiques ? Comment assurer le contrôle des dépôts d’armes ?

Et Erdoğan ? Le moins que l’on puisse dire est qu’il reste discret ! Car il faut évidemment avoir en mémoire un aspect essentiel de la déclaration d’Öcalan : l’abandon de la lutte armée a pour corolaire nécessaire la démocratisation du régime turc, la question kurde et la démocratisation de la Turquie étant indissociablement liées. Or Erdogan est surtout motivé par le renforcement de son pouvoir ! La question de la démocratisation ne se pose même pas, tout juste espère-t-il qu’une posture d’acceptation lui permettrait d’obtenir l’accord du Parlement pour briguer un troisième mandat aux présidentielles de 2028, ce que la Constitution lui interdit. Il parait vain d’espérer résoudre la question kurde sans démocratiser le pays. Il n’en reste pas moins que dans la foulée de l’annonce du PKK, la Direction des communications de la présidence a déclaré que cela n’ouvrirait pas la voie à l’autonomie kurde ni à un système fédéral. Inutile d’être grand clerc pour deviner que les discussions éventuelles s’annoncent très serrées…

Les réactions internationales

Mentionnons, pour la forme, la réaction du ministre des Affaires étrangères syrien, (ancien djihadiste nommé par al-Charaa) Assad Hassan Al-Chibani qui a félicité la Turquie pour « l’accord », saluant un « moment charnière » pour la stabilité de la région. On ne mord pas la main qui vous nourrit !

Enfin, la position française semble être de continuer à soutenir la cause kurde. C’est du moins ce que l’on a pu comprendre de ce qu’avait dit Macron lors de la réception d’al-Charaa à l’Elysée.

Reste Trump ! Les États-Unis sont un soutien des Kurdes, y compris par leur présence militaire sur place au nom de la lutte commune contre Daesh (dont les cellules se réactivent en Syrie). Que va faire Trump ? Qui peut le dire !!! Pour le moment, il n’a pas l’air de vouloir se désengager…

Quant à nous, internationalistes, nous avons à manifester notre soutien à la déclaration d’Öcalan et du PKK. Il nous appartient également de multiplier la pression sur les autorités françaises, à tous les niveaux, pour qu’elles interviennent auprès des autorités turques pour favoriser le processus de paix au Kurdistan !

Manifestation kurde © Didier Renaud


Pour compléter, vous pouvez lire sur notre site :




Une paix juste et durable en Ukraine !

Le RESU rappelle que la paix de Poutine et de Trump, serait la soumission du peuple ukrainien au mépris du droit international. Une paix munichoise en faveur de l’agresseur russe… Ce traité de « paix » donnerait l’avantage au pays agresseur, qui a rompu avec le droit international, contre l’agressé.

Pour une paix juste et durable en Ukraine, plus que jamais, renforcer le soutien à la résistance du peuple ukrainien

Par le Comité français du RESU. Le 13 mai 2025.

Une guerre impérialiste russe

Le RESU rappelle que :

C’est Poutine qui a déclenché la guerre en envahissant l’Ukraine dans une logique impérialiste de conquête d’un pays indépendant. Poutine a toujours exposé clairement les buts de la guerre d’agression qu’il mène depuis 2014

La paix de Poutine et de Trump, c’est la soumission du peuple ukrainien au mépris du droit international

Les propositions de « paix » de Poutine, rappelées le 28 mars 2025, équivalent à la capitulation de l’Ukraine agressée par le pays agresseur russe.

Quant à la sécurité de ce qui restera de l’Ukraine, amputée de 20 % de son territoire, Donald Trump s’en contrefiche. Il reste vague sur le soutien militaire des USA et renvoie cela aux États européens.
Donald Trump, de fait, a conforté l’agresseur Poutine et proposé un partage impérialiste : il reprend les objectifs de guerre de Poutine, et impose à l’agressé un racket colonial des richesses du sous-sol de l’Ukraine au profit des États-Unis ; Trump applique l’« America First » avec cynisme et mépris.

Une paix munichoise en faveur de l’agresseur, la Russie…

Tout au long des « négociations », les bombardements russes sur les infrastructures civiles ukrainiennes sont allés croissant. Et Poutine, malgré les gages de son complice de la Maison-Blanche, continue à pousser son avantage.
La proposition de paix de la dernière chance, comme les USA la qualifient, a considérablement renforcé Poutine, reprenant son « récit » et ses revendications :

Le traité de « paix » Trump-Poutine donnerait l’avantage au pays agresseur, qui a rompu avec le droit international, contre l’agressé.




Lettre d’ENSEMBLE! n° 152

Lettre n° 152
du 22 mai 2025

Au sommaire :

  • L’Édito : La justice aux orties ! ;
  • Contre l’islamophobie, une mobilisation à prolonger. ;
  • Palestine-Israël : des signaux faibles à ne pas négliger ;

La Lettre d’ENSEMBLE! n°152 22 mai 2025




Le monde d’après selon Lucie Castets

Lors d’un entretien avec Reporterre, Lucie Castets défend l’importance de services publics revivifiés. Pour elle, c’est une question de politique économique et de choix politique. Financer cette orientation impose que la fiscalité pèse sur les plus riches. Elle entend s’appuyer sur les aspirations des gens et valoriser les initiatives.

Lucie Castets : « La France est un pays d’électeurs de gauche qui s’ignorent »

Par Hervé Kempf et Mathieu Génon. Publié le 2 mai 2025 sur le site de Reporterre.

Le monde d’après ne sera possible qu’avec des services publics revivifiés, soutient Lucie Castets. Elle en fait une clé de la reconquête politique. Et plaide pour une fiscalité sur les plus riches.

Lucie Castets, haute fonctionnaire et ancienne conseillère aux finances et au budget de la maire de Paris, a été proposée par les partis du Nouveau Front populaire pour le poste de Première ministre en juillet 2024. Cofondatrice du collectif Nos Services publics, elle publie vendredi 2 mai Où sont passés nos milliards (éd. du Seuil).

Reporterre — Vous aspirez à changer l’état actuel des choses. Racontez-nous votre « monde d’après ».

Lucie Castets — Les services publics y sont remis au centre de notre pacte social, mais aussi de notre fonctionnement collectif. C’est-à-dire que les dépenses collectives viendront financer un service qui répond à un besoin social collectivement déterminé. Parce que c’est le plus juste, mais aussi le plus efficace. Ces dernières décennies, nous avons assisté à une réduction progressive des services publics de manière insidieuse, non explicitée, non concertée, non démocratiquement décidée.

[…]

Lire la suite de l’entretien avec Lucie Castets « La France est un pays d’électeurs de gauche qui s’ignorent »…

Vous pouvez également écouter ce grand entretien sur une plateforme d’écoute de votre choix

ou le regarder en vidéo.




Portugal, grave défaite de la gauche

Au Portugal, le résultat électoral est sans appel. La droite sort gagnante devant le PS et les fascistes de Chega qui sont à égalité de sièges. De fait, le PS est le grand perdant de ces élections. Nos camarades du Bloc de gauche réalisent le pire score de leur histoire. 

Portugal, grave défaite de la gauche

Par François Preneau. Le 19 mai 2025.

« La gauche a subi une grande défaite, le Bloc a subi une grande défaite ce soir et il est important que nous reconnaissions cette défaite en toute humilité et ouverture. Parce que la reconnaître est le premier pas pour réfléchir ensemble à ce que nous devons faire », a déclaré hier soir Mariana Mortàgua, coordinatrice nationale du Bloc de gauche et désormais son unique députée. « Je veux donner une garantie à toute la gauche portugaise : le Bloc de gauche est là, nous sommes tous là », a-t-elle ajouté, interrompue par les applaudissements des militants.

Le résultat électoral est en effet sans appel. La droite sort gagnante avec 37,2% des suffrages et 89 députés, devant le PS et les fascistes de Chega à égalité de sièges (58). Le PS – avec 23,4% des voix – devance toutefois l’extrême-droite (22,6%). Chega progresse de 4,5% par rapport à 2024, l’AD – la droite – de 3,2% tandis que le PS recule de 5,3%.

Les autres partis de gauche reculent également. Le PCP-CDU perd 0,3%, avec 3% et trois élus. Nos camarades du Bloc de Gauche reculent de 2,5% avec 2% et une élue contre 5 sortants. Seul le parti Livre (Libre), se réclamant de l’éco-socialisme et conduit par Rui Tavares – ancien élu indépendant du Bloc de gauche – progresse de 0,9% avec 4,2% et obtient six élus.

Dans la circonscription de Lisbonne, le Bloc de gauche (BE) recule de 2,6%, passant de 5% en 2024 à 2,4%, ce qui lui permet de « sauver » le siège de Mariana Mortàgua.

Dans celle de Sétubal, le Bloc passe de 6% à 2,7% et perd le siège de Joana Mortagua.(Avec 7%, le PCP-CDU sauve son siège en reculant que de 0,6%).

Enfin, dans la circonscription de Porto, où le Bloc avait deux élus, il passe de 4,6% à 2% et perd ses deux sièges.

Le chef du groupe PS à l’Assemblée nationale, Pedro Nuno Santos, a dès hier soir démissionné de son poste et annoncé qu’il ne se représenterait pas. De fait, le PS est le grand perdant de ces élections, avec – mais évidemment à une autre échelle – nos camarades du Bloc de gauche qui réalisent le pire score de leur histoire. 

Les semaines et mois qui viennent s’annoncent difficiles pour la gauche portugaise et notamment pour nos camarades.


3 commentaires et un câlin

Par Catarina Martins. Publié le 19 mai 2025 sur le site Esquerda. Traduit par nos soins.

Maintenant, on se réorganise, on recommence, on résiste.

L’extrême droite n’est jamais ridicule. Elle est toujours dangereuse. Du député qui vole des valises, à l’escroquerie au droit à la santé, tout sert à conditionner le débat public. Les algorithmes des réseaux et la soif d’audience de la télévision font le reste. La stratégie de dégradation de la démocratie est toujours réelle et rapide.

Comme dans le reste de l’Europe, la droite traditionnelle devient extrême. Elle fait des immigrés un thème de campagne, profite de la vague de discrédit éthique de la démocratie et méprise les luttes émancipatrices. Tout est « éveillé », disent-ils en marchant à reculons.

La gauche se réduit en nombre et en propositions. Dans le débat d’idées, il a également glissé vers le centre et la droite. Éviter les sujets difficiles devient tentant, même si cela augmente les risques globaux. Aller à contre-courant est une tâche presque impossible et ceux qui le font en paient le prix fort. C’est le temps de tous les dangers.

À Mariana, Marisa, Joana, Fabian, aux fondateurs du Bloc qui n’ont pas manqué l’appel, à ceux qui ont rejoint la campagne en sachant qu’ils choisissaient le chemin le plus difficile, à ceux qui organisent la lutte antifasciste à travers le pays et affrontent le conservatisme au quotidien, un câlin. Maintenant, on se réorganise, on recommence, on résiste.




France-Haïti 1825 : une dette odieuse

Le 17 avril 1825, le roi Charles X signait une ordonnance reconnaissant l’indépendance d’Haïti, en contrepartie d’une indemnité colossale de 150 millions de francs, destinée à dédommager les anciens propriétaires esclavagistes. Cette « dette de l’indépendance » a enrayé le développement de l’État caraïbéen. Nous signalons les articles du CETRI.

Par divers auteurs du CETRI1Le Centre tricontinental (CETRI) est un centre d’étude, de publication et de formation sur les rapports Nord-Sud et les enjeux de la mondialisation en Afrique, en Asie et en Amérique latine.. Publiés les 17, 22 et 28 avril sur le site du CETRI.

Trois articles du CETRI sur la dette imposée à Haïti
          1. Bicentenaire de la dette d’indépendance d’Haïti : « une injustice historique »
          2. France-Haïti 1825-2025 : une reconnaissance partielle et partiale
          3. 200 ans après la dette odieuse imposée à Haïti, NON au mépris persistant de la France

Bicentenaire de la dette d’indépendance d’Haïti : « une injustice historique »

Par Benjamin König, Frédéric Thomas, Jean-Michel Hauteville, Stéphanie Trouillard. Le 7 avril 2025.

Il y a 200 ans, le 17 avril 1825, le roi Charles X signait une ordonnance reconnaissant l’indépendance d’Haïti, en contrepartie d’une indemnité colossale de 150 millions de francs, destinée à dédommager les anciens propriétaires esclavagistes.

Cette « dette de l’indépendance » a enrayé durablement le développement du jeune État caraïbéen.

Deux siècles plus tard, de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer des réparations.
Réactions en demi-teinte après l’annonce par Emmanuel Macron de la création d’une commission binationale d’historiens chargée d’étudier les effets de cette « double dette ».

[…]

Suite de l’article « Bicentenaire de la dette d’indépendance d’Haïti : « une injustice historique » »…

France-Haïti 1825-2025 : une reconnaissance partielle et partiale

Par Frédéric Thomas. Tribune parue dans Libération et publiée le 22 avril 2025 sur le site du CETRI.

À l’occasion du bicentenaire de la rançon imposée par la France à Haïti, Emmanuel Macron a annoncé la mise en place d’une commission d’historiens. Il n’est cependant pas question de réparation dans cette démarche qui semble empêtrée d’une vision impérialiste.

La tribune de Frédéric Thomas dans Libération.

Le 17 avril 1825, Charles X, « ordonne » à Haïti de payer une indemnité de 150 millions de francs pour « dédommager les anciens colons ». En échange, la France « concède » l’indépendance à son ancienne colonie. Celle-ci s’était pourtant libérée seule, à travers une longue guerre de libération, vingt-et-un an plus tôt, en 1804. Mais, dans le contexte colonial et esclavagiste du 19ème siècle, Haïti est à la fois une monstruosité et une menace : aucune nation civilisée n’est prête à reconnaître cet État né d’une révolution victorieuse d’esclaves noirs.

Deux cents ans plus tard, le 17 avril 2025, par un communiqué, le président Emmanuel Macron revient sur cette histoire. Côté face, une prise de parole au sommet de l’État afin de « regarder cette Histoire en face » et de « refuser l’oubli et l’effacement ». L’annonce également de la mise en place d’une commission mixte franco-haïtienne d’historiens, coprésidée par Gusti-Klara Gaillard Pourchet, historienne haïtienne dont les travaux ont largement contribué à éclairer cet événement. Côté pile, l’absence de demande de pardon, sans référence aucune aux termes de « réparation » et de « restitution », ainsi qu’une méthode biaisée qui reste empêtrée dans une vision impériale.

[…]

Suite de la tribune de Frédéric Thomas « France-Haïti 1825-2025 : une reconnaissance partielle et partiale »…

200 ans après la dette odieuse imposée à Haïti, NON au mépris persistant de la France

Par un collectif. Tribune publiée le 24 avril 2025 dans L’Humanité.

Un collectif de signataires juge insuffisantes les annonces du président de la République à l’occasion du bicentenaire de l’indépendance d’Haiti.

Deux siècles après l’imposition d’une dette coloniale injustifiable à Haïti, la France continue de fuir ses responsabilités. Nous, collectifs, membres de la société civile et militant·e·s solidaires, exprimons notre profonde indignation face à la déclaration du président Emmanuel Macron, qui refuse toujours de reconnaître pleinement la nature odieuse de cette dette et d’engager le processus de réparation.

Nous, actrices et acteurs de la société civile, membres d’organisations de solidarité internationale et défenseur·e·s de l’autodétermination des peuples, unissons nos voix pour rappeler une vérité longtemps occultée : Haïti est la victime d’une dette injuste, d’un mal-développement structurel et d’une violence historique dont la France demeure comptable.

[…]

Suite de la tribune  « 200 ans après la dette odieuse imposée à Haïti, NON au mépris persistant de la France »…




Génocide et famine au Soudan

La situation au Soudan obtient bien moins l’attention des médias mondiaux que la guerre génocidaire sioniste en cours à Gaza reçoit. L’ampleur de la catastrophe humaine y est pourtant tout aussi horrible. Gilbert Achcar rappelle que les pays occidentaux portent la responsabilité principale de ce qui est arrivé au pays.

L’autre catastrophe : génocide et famine au Soudan

Par Gilbert Achcar. Le 23 avril 2025. Publié par le Club de Mediapart. Traduit de sa chronique hebdomadaire dans le quotidien de langue arabe, Al-Quds al-Arabi, basé à Londres. Cet article est d’abord paru en ligne le 22 avril.

Deux ans se sont écoulés depuis que la guerre a éclaté au Soudan entre les deux camps du régime militaire que le pays a hérité du tristement célèbre Omar el-Béchir.

Alors que la situation au Soudan n’obtient même pas un dixième de l’attention des médias mondiaux que la guerre génocidaire sioniste en cours à Gaza reçoit, l’ampleur de la catastrophe humaine y est tout aussi horrible.

Le nombre de morts directement causées par la guerre entre militaires est estimé à plus de 150 000, tandis que le nombre de personnes déplacées s’élève à environ 13 millions et que le nombre de personnes menacées de famine sévère atteint 44 millions – un nombre record qui fait de la guerre au Soudan la plus grave crise humanitaire dans le monde d’aujourd’hui.

[…]

Lire la suite de l’article de Gilbert Achcar : « L’autre catastrophe : génocide et famine au Soudan »…




NFP 2025 : Débat sur les municipales

Pour des assemblées citoyennes communales

Le réseau des collectifs citoyens du NFP organise une visioconférence sur les municipales, le communalisme et les expériences citoyennes, dans leurs succès, ou aussi leurs limites.

Visio le 27 mai 2025 à 19:00  avec Pierre Sauvètre (sociologue), David Flacher et Bernard Prieur.

Rencontre nationale NFP 2025 - Débat municipales