Ce dimanche 15 décembre vers 14h45, les expulsés du 50 et du 103 rue Gabriel Péri à Saint-Denis, se sont installés, avec leurs soutiens, dans la Basilique de Saint-Denis pour obtenir un hébergement. Ils sont à la rue depuis 196 jours après avoir été expulsés de logements insalubres. Depuis, ils campent près de la Mairie, avec de nombreux soutiens, notamment les associations catholiques. Et toute la gauche, à l’exception du PS. La Mairie PCF a été longtemps hésitante, répétant, à juste titre, qu’elle ne pouvait elle-même fournir un hébergement, mais agissant peu aux côtés des sans – logis, contrairement à beaucoup de militantEs du Front de Gauche. Ces dernières semaines, alors qu’un centre d’accueil de 60 places ouvrait à 300 m du lieu où dorment (dehors) les sans-logis, la Préfecture, après avoir laissé entendre qu’un hébergement des 27 de Saint-Denis y serait possible, a mis son veto.
Depuis lors, l’unité s’est faite entre les soutiens et la municipalité. Dimanche, le Maire, Didier Paillard, avec plusieurs élus, est venu à la Basilique pour soutenir les occupants. Il a été molesté par les policiers qui voulaient, sans succès, l’empêcher d’entrer. En effet, très peu de temps après le début de l’occupation, la police est intervenue sur ordre du Préfet (après avoir consulté le Ministère sans doute). Après de longues négociations, les policiers ont évacué les occupants, entrant avec leurs armes dans la Basilique vers 18h30. C’était la première fois depuis l’intrusion de la police dans l’Eglise Saint-Bernard en 1996 que cela se produisait. Le Préfet a préféré utiliser la violence plutôt que de faire appliquer le droit à l’hébergement dont il est le garant.
Une manifestation de 200 personnes (de nombreux militantEs de la ville s’étaient rassembléEs devant la Basilique) s’est ensuite dirigée vers  le nouveau centre d’hébergement, qui vient de s’ouvrir à Saint-Denis dans les logements de fonction de l’ancienne gendarmerie désaffectée depuis plusieurs années. Tout le monde a pu vérifier que sa taille permet tout à fait d’héberger les 27 personnes qui sont à la rue depuis 6 mois.
Le lendemain soir, une réunion des soutiens, nombreuse, a rassemblé toute la gauche (sauf le PS) et les associations. Il a été décidé d’une délégation massive au Ministère du Logement ce jeudi à 17h30. Puisqu’il y a blocage au niveau de la Préfecture, c’est au Ministère d’imposer une solution d’hébergement. Et de montrer que ce n’est pas le Ministère de l’Intérieur qui s’occupe de tout, comme autrefois Sarkozy. Nos amis, qui sont à la rue depuis 6 mois, doivent être hébergés tout de suite. Il faut faire connaître partout cette situation et exiger une solution. La gauche, ce n’est pas Valls et ses flics, c’est le soutien à celles et ceux qui sont le plus en situation de précarité. On lâche rien…
Robert Hirsch (ENSEMBLE Saint-Denis)