CGT, FO, FSU, Solidaires appellent ensemble les salariés, chômeurs et retraités à participer massivement aux manifestations interprofessionnelles, rassemblements et grève du 18 mars.
Il était temps, pourrait-on dire, de marquer dans la rue et dans une unité syndicale, même partielle, le refus de la politique du gouvernement de Hollande, de son « pacte de responsabilité » et de son austérité libérale comme seuls horizons. La décision n’a cependant pas été facile à prendre et ne sera pas si facile à mettre en œuvre.
Le champ syndical français reste divisé en profondeur, en témoignent les soutiens réitérés de la CFDT, la CFTC, la CGC (et l’UNSA bien sûr) aux initiatives gouvernementales et leur absence des terrains de lutte sociétaux comme NDDL. La signature sans contre-parties réelles du fameux pacte avec le MEDEF en est une illustration
Le « syndicalisme rassemblé » avec la CFDT version Le Paon montre ses limites sur les grands dossiers du chômage, des plans sociaux, des aides aux entreprises à fonds (publics) perdus.
La journée du 18 mars sera donc une occasion à ne pas rater dans la création d’un front anti-austérité et la construction d’un mouvement plus vaste. L’arc syndical, social peut encore s’élargir dans les territoires ou les secteurs professionnels et avoir une dynamique de contestation globale du MEDEF et du gouvernement à quelques jours d’une échéance politique importante avec les élections municipales.
Les questions de salaires, d’emploi, de protection sociale et de services publics prennent une acuité particulière avec les 50 milliards d’euros d’ »économies » programmées par le pacte de responsabilité et l’amputation des dotations aux collectivités territoriales.
Malgré un contexte difficile, les séquelles de la mobilisation CGT du 6 février pas vraiment réussie et des endroits où des organisations traînent la patte, le 18 mars se décline déjà avec des appels départementaux communs à la grève CGT, FO, Solidaires,FSU et à des manifestations en journée.
Des appels de secteurs professionnels sont aussi en cours, dans la Fonction Publique, aux ministères de l’écologie, du développement durable et de l’énergie (MEDDE) et de l’égalité des territoires et du logement (MELT), dans les organismes sociaux, dans l’enseignement supérieur ou au niveau des organisations de retraités.
Dans l’éducation, malgré une date proche de la reprise des vacances scolaires, la grève sera aussi à l’ordre du jour dans de nombreuses écoles et établissements scolaires.
Après les manifestations de rue de la droite réactionnaire, la journée du 18 mars s’inscrira dans un cadre de mobilisations et d’interventions du mouvement social anti-libéral importantes (22 février à Notre-Dame-des-Landes, 27 février pour les droits des chômeurs, précaires et intermittents du spectacle, 8 mars pour les droits des femmes, en Espagne et ailleurs…).
D’autres échéances suivront, comme la perspective de manifestations à l’échelle européenne en avril. Pour les construire, réoccupons la rue !
Isabelle Sargeni-Chetaud