Les rendez-vous du jeudi 1er mai seront nombreux partout en France. Après la déroute du parti au gouvernement aux dernières élections, après la nomination de Manuel Valls comme premier ministre et ses annonces d’austérité renforcée, tout devrait permettre, comme l’ont déclaré ensemble CGT, FSU, Solidaires, de « poursuivre le processus de mobilisation massive des salariés, ouvert à toutes et à tous, notamment en créant les conditions de puissantes manifestations le 1er mai. » (fait rare, en Ile de France, FO appelle aussi au même endroit).
On sait bien que ce n’est pas si facile et qu’un appel même largement unitaire ne fait pas à lui seul le printemps social.
Le premier mai reste avant tout une date symbolique (peut-être trop?). Cette journée internationale du travail voit régulièrement descendre dans les rues du monde entier des centaines milliers de manifestants. Message nécessaire, témoignage salutaire mais guère suffisant en regard des attaques néo-libérales qui s’intensifient partout contre les travailleurs et travailleuses.
En France, l’amertume, la colère, la désillusion sont grandes. En témoignent l’abstention record aux dernières élections municipales et l’impopularité toujours plus forte dans l’opinion du président Hollande. La contestation de fond des politiques d’austérité semble gagner du terrain chez les salariés-es, les jeunes et les retraité-es sans trouver pour l’instant d’expression publique commune, concrète et efficace. On a pu le constater lors de la dernière journée de mobilisation interprofessionnelle du 18 mars. Les conséquences à long terme du fameux « pacte de responsabilité » ne sont pas encore suffisamment reliées à la montée continue du chômage, aux profits spéculatifs exponentiels. Il y a encore du travail d’explication, de conviction à faire tant sur les reculs sociaux en cours et à venir que sur les autres projets plus souterrains comme le TAFTA.
Cette journée, parce qu’elle est un symbole de lutte et de revendication de justice sociale, est importante. Une date à ne pas manquer, un rendez-vous à réussir pour préparer des suites offensives contre l’austérité salariale dans le secteur public comme dans le privé, contre les nouveaux cadeaux au patronat, contre les fausses « économies » sur le budget de l’état et la protection sociale qui coûteront très cher à l’ensemble de la population. Déjà, la date du 15 mai pour les fonctionnaires est dans le paysage….
Isabelle Sargeni Chetaud