La participation d’Ensemble!, Mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire, membre du Front de Gauche, au meeting contre l’islamophobie et le climat de guerre sécuritaire du 6 mars et à la manifestation contre le racisme et le fascisme du 21 mars, répond à sa volonté affirmée de contribuer à l’émergence l’un large front antiraciste.
La déclaration politique adoptée lors de notre assemblée constitutive précise :
« Face au mécontentement des catégories populaires, les classes dominantes cherchent à détourner leur colère contre les noirs, les arabes, les musulmans, les Rroms… Il faut refuser ce climat délétère qui s’est construit dans ce pays alimenté par les politiques d’État, le Front National, la droite sarkozyste, des polémistes douteux, et même certaines voix à gauche qui font flamber, en retour, l’antisémitisme. Nous agissons contre tous les actes, d’où qu’ils viennent, visant les Juifs.
Nous visons à construire un large front antiraciste, avec les organisations et les populations victimes de racisme, qui prenne en compte leur revendications et leurs luttes spécifiques, qui soutienne un ensemble de revendications et de changements en réalité inséparables de la mobilisation de masse pour mettre à l’ordre du jour un changement de politique et une véritable révolution démocratique.
Plus d’égalité implique d’en finir avec les politiques de stigmatisation des classes populaires, des précaires, des femmes, des immigré-e-s, des jeunes, dans l’accès à l’éducation, au logement, à l’emploi et à ce que la parole de chacun et chacune soit entendue. La question des contrôles au faciès et celle des violences policières doivent être centrales. Cela suppose aussi l’ouverture de la citoyenneté à ceux et celles qui en sont privés, à commencer par le droit de vote et tous les droits civiques pour les résident-e-s à toutes les élections. »
Pour Ensemble!, cela passe par une participation active aux cadres unitaires permettant de faire avancer la lutte contre tous les racismes, que nous voulons faire converger sur des objectifs communs.
Depuis le début de l’année, et en particulier à la suite de l’attaque meurtrière contre la rédaction de Charlie-Hebdo et du sanglant attentat antisémite de la Porte de Vincennes, les actes racistes et les discours de stigmatisation visant arabes et musulmans se sont multipliés de façon inquiétante, au point de dépasser en un mois le nombre de ceux constatés au cours de toute l’année précédente. Malgré les discours publics tendant à refuser les amalgames, cette islamophobie prend des proportions alarmantes et nous entendons nous y opposer dans l’unité avec toutes les forces attachées à ce combat.
Nous combattons la résurgence du racisme sous toutes ses formes. Nous refusons que des juifs soient agressés parce que « juifs », ou que des musulmans soient agressés parce que « musulmans ». Le développement de discours islamophobes tendant à rendre les « musulmans » responsables des violences sociales, ou d’être des terroristes en puissance, n’est pas plus supportable que celui des discours antisémites désignant les « juifs » comme responsables des problèmes économiques et sociaux, contrôlant les médias et les puissances d’argent. Nous refusons que les Rroms soient victimes de politiques racistes, de préjugés et d’expulsions, ou que les Noirs demeurent victimes de discriminations et stéréotypes divers. Il faut réagir à chaque agression, acte ou déclaration raciste et refuser toute opposition entre les différentes luttes. Au contraire il faut s’efforcer de faire converger les résistances.
Contre tous les racismes, qu’il s’agisse de l’islamophobie, du racisme anti-rrom, de l’antisémitisme ou de la négrophobie, nous porterons, tant avec les organisations qui le veulent qu’avec les populations qui en sont victimes, l’exigence d’une société qui reconnaisse à toutes et à tous une égale dignité et un droit égal à apporter leur contribution à la vie commune et à y tenir leur place. Il y a urgence à ce que les forces du mouvement social, les organisations de gauche, les associations, les syndicats s’emparent de cette question décisive pour l’unité de toutes celles et tous ceux qui ont un intérêt vital à lutter pour le changement social et pour une véritable alternative politique.