Une petite centaine de militants anti-OGM ont pénétré, vendredi, dans les locaux du géant américain Monsanto, à Trèbes, dans l’Aude. Ils se sont réfugiés sur les toits de 4 bâtiments. Tous appellent le gouvernement à reconduire le moratoire sur la culture du maïs transgénique, MON810.
Les militants, qui répondaient à un appel du Collectif des faucheurs volontaires, ont investi le site par surprise, vendredi après-midi, et certains d’entre eux se sont enchaînés, sous le regard à la fois curieux et désabusé du personnel du site désormais habitué aux opérations coup de poing des anti-OGM. La dernière en date a eu lieu en avril 2013.
Le groupe Monsanto dénonce une violation de propriété privée et réclame l’évacuation immédiate.
Des gendarmes sont arrivés sur place, pour sécuriser les lieux et peut-être déloger les anti-OGM.

« Nous sommes venus aujourd’hui (vendredi) chez Monsanto pour exiger des ministres de l’Agriculture et de l’Environnement qu’ils s’engagent par écrit à prendre un moratoire sur le MON810 », a expliqué à l’AFP et aux journalistes du bureau de France 3 à Carcassone, par téléphone, Jacques Dandelot, le porte-parole du collectif anti-OGM 31.
En août, le président François Hollande avait confirmé une prolongation du moratoire sur la culture du maïs transgénique MON810 de Monsanto. La veille, le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative française, avait annulé l’interdiction de cultiver le MON810 en France, pour non-conformité au droit européen. Les ministres de l’Agriculture Stéphane Le Foll et de l’Écologie Philippe Martin avaient dans la foulée rappelé « l’engagement du gouvernement (de) maintenir le moratoire sur la mise en culture de semences OGM ».
Mais, a insisté M. Dandelot, « pour l’instant, il n’y a pas de moratoire et le printemps n’est pas si loin que ça ».
Ce dernier a ajouté qu’un représentant de la direction du site de Trèbes avait assuré, vendredi, aux militants que « Monsanto ne vendrait pas de maïs MON810 cette année, même si le moratoire n’était pas renouvelé ».
La France, comme d’autres pays européens (Autriche, Hongrie, Grèce, Roumanie, Bulgarie, Luxembourg), a interdit depuis 2008 la culture du MON810 sur son sol.