Algérie – Maroc. La frontière, pilier du récit national

Par Khadija Mohsen-Finan1Politologue, enseignante (université de Paris 1) et chercheuse associée au laboratoire Sirice (Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe). Dernières publications : Tunisie, L’apprentissage de la démocratie 2011-2021 (Nouveau Monde, 2021), et (avec Pierre Vermeren), Dissidents du Maghreb(Belin, 2018). Membre de la rédaction d’Orient XXI.. Le 23 janvier 2025.

La question des frontières, inhérente à la souveraineté des États, est à l’origine des tensions récurrentes entre le Maroc et l’Algérie. Elle est intimement liée à l’histoire coloniale, et à la conquête de l’Algérie à partir de 1830. Au lendemain de la défaite, en 1844, du sultan marocain Abderrahmane, allié de l’émir Abdelkader, par les troupes françaises du maréchal Thomas Robert Bugeaud à l’oued d’Isly dans la région d’Oujda, le tracé frontalier entre le Maroc et l’Algérie devient nécessaire. Le traité de Lalla Maghnia de 1845 fixe cette frontière aux rives de l’oued Kiss situé sur la frontière dans la région de l’Orientale.

En 1912, lorsque la France instaure un protectorat au Maroc, la ligne Varnier prolonge cette frontière jusqu’à Figuig, à l’est. Rien de tel en revanche au sud : la France se considère « chez elle » de part et d’autre, et l’espace reste administré par la même armée.

Le rapport de la France à ce territoire change à partir de 1952, avec la découverte de gisements de fer, de minerais (fer et manganèse) et bientôt de pétrole. En l’espace d’une décennie, ce territoire va revêtir une importance stratégique pour elle, pour le Front de libération nationale (FLN), en guerre pour la libération de l’Algérie, mais aussi pour le Maroc qui va en revendiquer une partie.

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Notes
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    Politologue, enseignante (université de Paris 1) et chercheuse associée au laboratoire Sirice (Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe). Dernières publications : Tunisie, L’apprentissage de la démocratie 2011-2021 (Nouveau Monde, 2021), et (avec Pierre Vermeren), Dissidents du Maghreb(Belin, 2018). Membre de la rédaction d’Orient XXI.