Une déclaration d’élu·es de gauche a été publiée, à l’occasion du deuxième anniversaire de l’invasion russe, avec les signatures mises à jour au 16 mars. Ces 73 représentant·es élu·es des forces de gauche et progressistes sont membres de diverses instances, des conseils municipaux jusqu’au Parlement européen et originaires de 15 pays.

Des élu(e)s de gauche appellent à soutenir pleinement l’Ukraine à l’occasion du deuxième anniversaire de l’invasion russe.

Par Collectif d’élu·es, le 12 mars 2024

En tant qu’élu(e)s de gauche actuels et anciens — membres des parlements européen et nationaux, conseillers régionaux et locaux — nous souhaitons nous adresser à nos collègues de la gauche en Europe et dans le monde. Nous vous appelons à vous mobiliser avec nous pour soutenir la résistance militaire et civile du peuple ukrainien.

À cet égard, nos fonctions électives nous donnent une opportunité et une responsabilité particulières. Soutenir l’Ukraine, c’est aussi contrer la propagande néfaste de l’extrême droite qui constitue le socle du soutien de Poutine à l’échelle internationale.

Nous sommes arrivé(e)s au deuxième anniversaire de l’invasion russe de l’Ukraine. Cela signifie que l’Ukraine entre dans sa troisième année de guerre.

Beaucoup d’entre nous espéraient que la guerre serait plus courte et que l’Ukraine serait rapidement victorieuse. Il est désormais clair que cette vision était trop optimiste. La Russie s’est retranchée et a construit de solides défenses. Ce qui était une guerre de mouvement en 2022 est devenu en grande partie une guerre de position en 2023.

La guerre ne concerne pas seulement les soldats qui défendent l’Ukraine. Elle concerne aussi les populations civiles qui sont victimes des bombardements russes et des attaques sur les infrastructures, notamment, pour le deuxième hiver, avec l’objectif de détruire les systèmes de chauffage.

La situation dans les zones occupées par la Russie est bien pire. Les Ukrainiens qui refusent de prendre des passeports russes sont victimes de discriminations diverses, comme le refus d’accès aux soins de santé. Ceux qui sont considérés comme les plus incorrigibles sont arrêtés et envoyés en Russie.

On estime à environ 4 000 le nombre d’Ukrainiens prisonniers en Russie, sans compter les prisonniers de guerre, et détenus dans de très mauvaises conditions. Il existe également des exemples de déportation d’Ukrainiens en Russie et de leur remplacement par des colons russes — un processus inauguré en Crimée après 2014. Le plus grave est la déportation d’enfants ukrainiens vers la Russie où ils sont « adoptés » et « russifiés ».

L’Ukraine a reçu beaucoup d’aide, humanitaire et financière. Une partie de cette aide provient des gouvernements et des ONG. Une partie provient des syndicats, en particulier en Europe. De nombreux syndicats ont pris des positions claires en faveur de l’Ukraine et ont établi des contacts étroits avec les syndicats ukrainiens. L’Ukraine a également reçu une aide militaire des pays de l’OTAN et d’ailleurs. Cette aide est nécessaire et continuera de l’être.

À deux ans après l’invasion, la position de la Russie n’a pas bougé d’un pouce. Elle réclame la totalité des territoires qu’elle a « annexés », y compris les parties qu’elle n’a pas réussi à occuper. Rien ne garantit qu’elle n’exigera pas également Kharkiv et Odessa. Et elle continue d’exiger un changement de gouvernement à Kiev. Il n’y a pas de place pour la discussion sur la base de ces exigences. La seule voie vers une paix durable est le retrait inconditionnel des troupes russes. Et l’Ukraine doit pouvoir recevoir les armes nécessaires pour imposer ce retrait.

Pour manifester votre soutien, envoyez un courriel à [email protected]
Signataires jusqu’à présent ici

« L’Ukraine a besoin d’une aide matérielle et d’une solidarité accrues. En contact direct avec les travailleurs ukrainiens, les forces de gauche — formations politiques, organisations syndicales, féministes, environnementales et de défense des droits civiques — savent à quel point ce besoin est urgent ».

C’est par ces mots qu’Adam Novak, coordinateur du Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine, a rendu publique aujourd’hui la déclaration des représentants élus de la gauche pour l’Ukraine, une déclaration des forces de gauche et progressistes exigeant une aide matérielle accrue sous toutes ses formes pour l’Ukraine, afin de gagner sa guerre d’usure avec le régime de Poutine.

La déclaration des représentant·es élu·es de la gauche […] a été approuvée par 73 représentant·es élu·es, actuel·les ou ancien·nes, de partis de gauche et progressistes de 15 pays.

Parmi les signataires figurent John McDonnell, ancien chef adjoint du parti travailliste britannique et ancien chancelier de l’Échiquier du cabinet fantôme, Clémentine Autain, [élue] élue LFI]-NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale) à l’Assemblée nationale française, et Julie James, Ministre du changement climatique pour le Pays de Galles.

L’ensemble du groupe parlementaire de l’Alliance rouge-verte du Danemark a signé, de même que dix des onze membres de l’Alliance de gauche au Parlement finlandais.

L’initiative de créer le réseau des élu·es de gauche pour l’Ukraine revient à Søren Søndergaard, député de longue date de l’Alliance rouge-verte au Parlement danois, et à Stéfanie Prezioso, ancienne députée d’Ensemble à Gauche au Parlement suisse.

Renseignements : Adam Novak : [email protected]

La déclaration, ainsi que la liste complète des signataires, sont accessibles via les liens suivants : English, Français, Español
Les élus souhaitant rejoindre le réseau peuvent contacter : [email protected]