De New York à Los Angeles et de Minneapolis à Nashville – et même jusqu’aux grilles de la Maison Blanche -, une révolte impressionnante traverse les Etats-Unis. S’exprimant de multiples façons allant jusqu’à des actes de destruction ciblant notamment des commissariats, elle est l’expression d’une colère juste contre les violences policières et le racisme institutionnel.
Les manifestant-e-s ne se trompent pas, ces violences et ce racisme ne sont pas le fait de quelques brebis galeuses. Les agressions et les meurtres racistes, commis par des policiers ou pas, et généralement couverts par les autorités politiques et judiciaires, sont trop fréquents pour ne pas faire système. Si le policier récidiviste Derek Chauvin, le meurtrier présumé de George Floyd, a été licencié et écroué, c’est uniquement sous la pression de la rue. Le chef d’inculpation d’homicide involontaire est d’ailleurs largement insuffisant.
Rien ne laisse supposer que les Etats-Unis de Donald Trump agiront contre le racisme dans la police, ni rendront justice aux familles des victimes. Le président actuel est celui qui a imposé en 2017 un ‘muslim ban’ – l’interdiction d’entrée sur le territoire américain des ressortissants de plusieurs pays musulmans. C’est celui qui, dans le contexte de la rivalité de Washington avec Beijing, de sa gestion catastrophique de la crise du coronavirus et d’une récession économique, encourage le racisme anti-chinois. C’est celui qui a conseillé plusieurs élues démocrates (majoritairement nées aux Etats-Unis) à « retourner dans leurs pays infestés de criminalité ». C’est celui qui agite le spectre de l’invasion du pays par des « criminels mexicains ». C’est celui, enfin, qui est devenu le porte-étendard de tout ce que les Etats-Unis comptent d’identitaires d’extrême-droite.
Mais la majorité des antiracistes états-uniens ne font pas non plus confiance à l’establishment du parti démocrate. Pour des gouverneur-e-s et des maires démocrates dans les villes affectées, y compris quand ils et elles sont afro-américain-e-s, le message aux manifestant-e-s est principalement : « Rentrez chez vous » et « attendez les élections » … que Trump pourrait reporter pour cause de coronavirus !
Pendant ce temps, les autorités mobilisent la police, la garde nationale et l’armée pour restaurer « l’ordre ». En même temps, elles laissent parader de véritables milices privées d’extrême-droite manifestant des armes à la main contre le confinement sanitaire au nom de la lutte contre le « communisme ». Tout porte à croire que les Etats-Unis vivent un moment historique.
Ensemble ! Mouvement pour une Alternative de Gauche Sociale et Ecologique tient à exprimer sa sympathie pour tou-tes les proches des victimes des actes racistes, aux Etats-Unis comme en France. Il faut que justice leur soit rendue ! Nous saluons les manifestant-e-s, et notamment parmi eux et elles, les premier-ères concerné-e-s, qui font preuve d’un immense courage. Nous soulignons également la participation de nombreux-es citoyen-ne-s de toutes origines qui expriment ainsi leur solidarité avec les victimes directes. Ils et elles soulèvent l’espoir de l’émergence d’un ‘tous ensemble contre le racisme’.