L’espoir donné par les déclarations de Christiane Taubira n’aura pas duré.
La déchéance de nationalité sera bien présentée dans le projet de réforme constitutionnelle qui sera proposée au vote du parlement début 2016. Ajoutée à la possible introduction d’une peine de sûreté après une condamnation judiciaire et à la constitutionnalisation de l’état d’urgence, François Hollande et son Premier ministre Manuel Valls puisent directement dans l’arsenal répressif de Le Pen et Sarkozy.
Bien loin d’avoir une quelconque utilité dans la lutte antiterroriste, ces mesures sont des armes aux mains des gouvernants pour faire taire toute contestation sociale.
Les 3000 perquisitions effectuées depuis la mi-novembre n’ont débouché que sur deux instructions en rapport avec le terrorisme. Par contre, les assignations à résidence et l’interdiction des manifestations ont visé directement ceux et celles qui voulaient se mobiliser pour l’urgence climatique au moment de la Cop 21, le soutien aux réfugiéEs. Et on se rappelle des 317 arrestations arbitraires avec mise en garde à vue le 29 novembre place de la République.
Cette politique est indigne d’un candidat qui se prétend de gauche et a porté un temps les espoirs d’un changement pour les couches populaires. Elle ne peut que renforcer les discriminations et suspicions, déjà existantes, à l’égard de l’autre, des jeunes des quartiers populaires. Elle donne en outre un blanc seing aux forces de l’ordre pour s’en prendre au mouvement social.
Pour « Ensemble! », il faut organiser la riposte la plus large possible contre l’arbitraire et pour la défense des libertés démocratique, le droit de manifester contre l’instauration d’un état d’urgence ou d’exception permanent.