L’objectif affiché est la lutte contre le terrorisme, mais, après les meurtrières attaques de début janvier, le projet de loi sur le renseignement a vu ses objectifs considérablement élargis, englobant aussi bien la défense des intérêts économiques, industriels, scientifiques que la prévention des « violences collectives de nature à porter atteinte à la sûreté nationale ».
Le dispositif de surveillance de masse, que le projet de loi veut mettre en place, risque de menacer les mouvements de contestation sociale, comme les mouvements indépendantistes dans diverses régions.
Présenté hier par M. Valls devant une maigre assistance à l’Assemblée, ce projet entend utiliser toutes les ressources technologiques pour instituer une surveillance de masse.
Rien ne devrait échapper aux grandes oreilles des services de renseignement : ordinateurs, portables, réseaux sociaux seront surveillés, les connexions espionnées, à la recherche d’une trace à exploiter.
Le premier ministre serait à la manoeuvre pour donner le feu vert de ces écoutes et seule une autorité administrative aurait connaissance des opérations mises en oeuvre.
De nombreuses associations attachées à la défense des libertés et des droits démocratiques, des organisations de magistrats, la Quadrature du Net ont manifesté leur inquiétude et leur opposition à un projet qui menace gravement les libertés, les droits sociaux et politiques.
Pour « Ensemble! Mouvement pour une alternative de gauche écologiste et solidaire », ce projet de loi vise bien à instituer un Patriot Act à la française : nous refusons ce jeu dangereux pour la démocratie et les libertés fondamentales