Contre toutes les formes de colonialisme, de racisme et de fascisme
Toutes et tous à Barbès le 28 février à 14  heures pour une grande marche solidaires des  peuples

Le 10ᵉ anniversaire de la semaine anticoloniale et antiraciste est organisé quelques semaines après la double tuerie de Charlie  Hebdo et de l’Hyper Casher dans un contexte d’exacerbation du racisme : islamophobie, antisémitisme, xénophobie…

Nous devons être vigilant·es quant aux conséquences de ce tragique événement et devons combattre pied à pied tous ceux qui encouragent l’idéologie de la  « guerre des civilisations » et érigent en guerre de religion les combats des peuples contre la colonisation et pour leur souveraineté. Nous devons combattre ceux qui instrumentalisent la religion et la transforment en arme de guerre et de haine à travers une stratégie de la terreur pour imposer leur pouvoir.

Les interventions impérialistes en Afrique ou au Moyen-Orient et les monstres qu’elles créent – dont les populations de ces pays sont les principales victimes – se succèdent, alimentant le chaos, la déstabilisation du monde. Contre la « guerre des civilisations » qui conduit à une catastrophe irrémédiable, c’est aux causes qu’il faut s’attaquer. Il est urgent d’agir pour un monde d’égalité, de justice, de paix, de liberté et de démocratie !

Nous devons combattre le nouvel ordre colonial instauré par la mondialisation capitaliste. L’accaparement des terres, le pillage des ressources naturelles, la dette en sont les nouvelles formes. La colonisation continue comme en Palestine ou au Sahara Occidental. En France, les pratiques colonialistes perdurent dans les Dom-Tom comme en Nouvelle-Calédonie, à Mayotte ou aux Antilles.

Au Kurdistan, en Tchétchénie, au Tamoul Eelam, et dans de nombreux pays, les peuples se battent pour leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels.  Nous exigeons l’annulation de la dette et une politique étrangère respectueuse du droit international et du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Nous agissons pour le démantèlement des bases militaires françaises à l’étranger.

Nous devons combattre ceux qui cherchent à construire un prétendu « ennemi intérieur » pour entretenir la peur. Les lois et mesures discriminatoires et sécuritaires, que le gouvernement et certaines forces politiques veulent encore renforcer, stigmatisent les immigré·es, les « musulman·es », les Roms, ou les sans papiers. Ceux qui mènent la guerre aux migrants en Europe continuent à exploiter les peuples à travers la Françafrique et leur soutien aux dictatures. Nous exigeons la liberté de circulation et d’installation, la régularisation de tous les sans papiers par une carte de 10 ans, la suppression du visa Balladur, la fin des contrôles au faciès, le droit de vote et d’éligibilité des étranger·ères à toutes les élections.

Nous n’oublions pas. Le ventre est fécond d’où sortent les monstres

Il y a 70 ans, des milliers d’Algériens étaient assassinés à Sétif et Guelma en Algérie par l’armée française le 8 mai 45.
Il y a 50 ans, Medhi Ben Barka était enlevé à Paris par des policiers marocains avec la complicité active des services français. Depuis, des dizaines de militants anticolonialistes ont été assassinés en France sans qu’aucun assassin ou commanditaire ne soit inquiété.
Il y a 20 ans, la France coloniale a instauré aux Comores le tristement célèbre « visa Balladur » responsable de plus de 10 000 morts au large de Mayotte ainsi que des milliers d’expulsions annuelles  dans l’île de Mayotte  !
Il y a 10 ans, la loi du 23 février 2005 proposait d’imposer à l’Éducation nationale d’enseigner aux élèves le « rôle positif de la présence française en Afrique du Nord » Nous demandons son abrogation complète. Il est urgent que la vérité soit faite et que justice et dignité soient rendues aux victimes du colonialisme et du racisme. L’État doit reconnaître sa responsabilité dans ces  crimes et envisager des réparations.

Marchons contre « la guerre des civilisations », pour soutenir les peuples en lutte contre le colonialisme, le néocolonialisme et l’impérialisme, et notamment les peuples palestinien, sahraoui, kurde.
Marchons pour l’égalité des droits et la justice pour toutes et tous.

Nous appelons toutes celles et tous ceux qui se reconnaissent dans cet appel à se retrouver le samedi 28 février à Barbès à 14 h pour une marche jusqu’à Belleville où se tiendra un village des peuples.

Premiers signataires : Sortir du Colonialisme,  4 ACG, CORELSO, DROITS DEVANT!!, collectif Fathy Koumba, FALDI, CRAN, FASTI, MRAP, FUIQP, Chtu Ixim, Maison du Tamil Eelam, Ensemble, NPA, Bloc Rouge, PCOF, Alternative Libertaire, CNT, AFASPA, AFAPREDESA…