Vous vous souvenez de Sarkozy ? Celui qui est en liberté malgré toutes ses malhonnêtetés. Un Trump miniature physiquement. Il soutient Darmanin1Nicolas Sarkozy adoube Gérald Darmanin pour 2027, et rêve toujours d’une OPA sur la macronie .
Par Pierre Cours-Salies – le 21 août 2023
Depuis un an, on le répète. Il faut exiger « Darmanin démission ! ». « En même temps », il fallait lutter pour le rejet de la contre-réforme des retraites.
En même temps ? Bien sûr !
Parce que Darmanin avait annoncé, en août dernier, qu’il voulait une loi « contre les immigrations non contrôlées ».
Parce que ses projets réactionnaires et racistes constituaient le complément évident de l’attaque contre les droits sociaux.
Personne – hormis les responsables syndicaux comme Laurent Berger et Philippe Martinez – n’avait pensé qu’une lutte de plusieurs mois pouvait rétablir un rapport de forces.
À l’opposé, on voit clairement les calculs de ces chefs de la droite
Le gouvernement a laissé durer la mobilisation. Les arguments ont ensuite changé au fur et à mesure des mensonges dévoilés. Puis, un déferlement de répression institutionnelle et physique s’est abattu sur le mouvement.
« Pas touche à la police ! » Haro sur les jeunes traité·es avec une violence raciste !
La tactique n’est pas nouvelle. On démoralise d’abord. On réprime ensuite. On enrôle, enfin, une partie des déçu·es contre les immigré·es présenté·es par Darmanin et le gouvernement comme celles et ceux qui, soi-disant, désorganisent « notre monde ».
Nous nous retrouvons face à ce duo, Sarkozy et Darmanin, sans grande envergure, mais dangereux.
Mais, nous n’avons pas oublié leurs méfaits !
C’est l’ex-Président, le prisonnier en sursis, qui criait en 2005 qu’il fallait nettoyer les quartiers au Kärcher2Quand Nicolas Sarkozy voulait nettoyer la banlieue au Kärcher.
Ministre de l’Intérieur à partir de 2002, ministre de l’Économie et des Finances, Sarkozy fut l’un des dirigeants de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), qu’il a présidée de 2004 à 2007.
La loi de division sur « le voile », la remise en cause de l’avenir des Universités, les attaques contre l’École et la diminution du nombre d’enseignant·es (un remplacement pour deux départs en retraite), les milliers de lits d’hôpitaux supprimés, etc. c’est lui !
L’actuel porte-voix de Poutine3Les propos de Nicolas Sarkozy sur la Russie et l’Ukraine largement critiqués a déjà l’expérience des humeurs du maître du Kremlin comme il a connu celles de Khadafi.
Soyons attentifs, d’ailleurs, aux propos de ce prisonnier en sursis
Il sait bien, à quel point, un corps dévoué au service du pouvoir est utile. M. Sarkozy défend donc évidemment la police. Il dénonce au passage « les indignations des défenseurs professionnels des supposées victimes de la police ». Espérerait-il bénéficier d’une protection de la Police contre la Justice ?
Nous, nous savons qu’il faut épurer la Police des racistes qui s’y épanouissent. Elle est à réorganiser de fond en comble pour qu’elle soit au service de la paix et des habitant·es. Elle doit être contrôlée par un organisme indépendant.
Souvenons-nous de l’arrivée au pouvoir de Sarkozy. Il a beaucoup profité des imbécilités électoralistes qui ont divisé le Non de gauche contre le Traité européen (2005). Au lieu d’une candidature commune promise par le PCF, chaque organisation politique est allée se compter séparément.
Mélenchon a fait la campagne de Ségolène Royal qui avait fait la campagne pour le Oui au Traité. Besancenot a fait campagne parce que les dirigeant·es de la LCR/futur NPA pensaient avancer la construction de leur parti nouveau. Le PCF avait la grande ambition de faire un score plus gros que Robert Hue la fois précédente. Les unitaires, qui souhaitaient une vraie alternative, ont fait la campagne de José Bové.
Et Sarkozy triompha dans ce cloaque !
Alors, ne refaisons pas les mêmes erreurs !
Si Sarkozy soutient Darmanin, disons simplement : Darmanin démission et Sarkozy en prison !
Regardez, dans la continuité de Sarkozy et de son minable héritier, la droite extrême en embuscade.
La majorité sociale réelle a besoin d’une nouvelle formation politique. C’est possible en refusant l’enfermement dans le carcan de la 5ᵉ République.
Les forces ne manquent pas. Les luttes écologistes rejoignent les exigences sociales et démocratiques. Un bloc social et politique – dans la foulée de l’intersyndicale et des millions de gens de la moyenne mobilisés contre les inégalités – peut tout changer.
Pour en finir avec le chaos politique et la progression des néo-fascistes, il est temps de refuser la bêtise et l’aveuglement.
Il nous faut des assemblées populaires citoyennes locales pour que la NUPES ne soit pas un « coup politique », qu’elle rassemble et exprime les refus et les volontés de la plus grande partie des victimes de ce système.
Il est temps, pour nous, de réagir !
Notes
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