Le 6 septembre 2023, les forces israéliennes ont mené une opération dans le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie. C’est le deuxième raid à avoir été effectué là-bas en quelques jours.

À cette occasion, l’armée est entrée dans le camp et a arrêté Muhammad Naghnaghia, le frère du technicien-chef du Freedom Theatre1https://arab.org/fr/directory/the-freedom-theatre/. Les actions de l’occupant ne se sont pas bornées à l’arrestation. Ils ont occupé le bâtiment du théâtre.

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Le Freedom Theatre2https://thefreedomtheatre.org/ est un théâtre et un centre culturel situé dans le camp de réfugiés de Djénine, en Palestine occupée.

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Il organise des productions théâtrales professionnelles, des ateliers de théâtre dans le camp de réfugiés, la ville et les villages de Djénine. Il offre une formation au théâtre, à la pédagogie et à la photographie. Il publie des livres, réalise des expositions et des courts métrages.

Depuis son ouverture en 2006, il met le théâtre et l’art visuel à la disposition de tous les jeunes du camp de réfugiés de Djénine. Son travail a fait connaître le camp de réfugiés de Djénine en Palestine et a abouti à des productions théâtrales et médiatiques novatrices et stimulantes.

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Le Freedom theatre est devenu un pôle culturel de référence pour tout le nord de la Cisjordanie et contribue à la survie de la Palestine.

À la suite de cette nouvelle agression, le Freedom Theatre a publié une déclaration sur l’attaque contre le camp de Jénine et contre son équipe.

Il nous a semblé important de la faire connaitre largement.

Déclaration du Freedom theatre sur l’attaque d’aujourd’hui conte le camp de Jénine et contre notre équipe

Mercredi 6 septembre 2023

Le mercredi 6 septembre, Jénine a fait l’expérience d’une nouvelle attaque inquiétante, qui jette encore plus de lumière sur les difficultés auxquelles font face les Palestiniens dans leur quête de sécurité, de liberté et d’auto-détermination. Le Freedom Theatre, qui continue d’être un phare de l’expression culturelle dans ces temps éprouvants, a une fois de plus été visé dans le cadre de cette opération agressive israélienne.

L’armée est entrée dans le camp et a arrêté Muhammad Naghnaghia, le frère d’Adnan Naghnaghia, notre technicien chef et oncle de Sadeel Naghnaghia qui a été assassinée en juin à l’âge de 14 ans. Les actions de l’occupant ne se sont pas bornées à l’arrestation. Ils ont occupé le bâtiment du théâtre en s’en servant de bouclier contre tous combattants de la résistance qui pourraient tenter de se défendre contre l’agression israélienne et de la repousser.

Lorsque l’attaque a commencé, le producteur Mustafa Sheta et le comptable Isa Awartani étaient en discussion à propos de nos récents ateliers de création. Adnan Naghnaghia préparait une pièce de réception pour des invités et Ziad Al-Aïssa mettait la touche finale au visuel d’un festival à venir. Mo’men Al Sadi coordonnait des installations pour un monologue comique, Balad, avec Ihab Ghafri de Naplouse. Soudain, cette scène vibrante de créativité se mua en peur et en tension extrême.

Les assauts répétés sur notre théâtre perturbent notre travail et ébranlent son rôle de havre culturel et de sanctuaire de la libre expression pour enfants et adultes. Il rend aussi plus difficile de faire venir des invités du monde entier.

Notre collègue Ahmed Tobasi, directeur artistique du Freedom Theatre a exprimé ainsi les défis auxquels sont confrontés le théâtre et ses missions : « Après l’invasion de juillet, nous avons été fiers de voir venir travailler avec nous des artistes et organisations de toute la Palestine. Pour autant, au bout d’un mois, de nombreux donateurs, organisations, journalistes et artistes se sont mis à hésiter à venir à Jénine, nous suggérant même de nous relocaliser à Ramallah. Mais nous restons engagés sur notre travail ici au Freedom Theatre dans le camp de Jénine, même s’il faut faire face à des invasions quotidiennes. C’est notre révolution ».

Il est devenu de plus en plus difficile d’accepter ou de refuser la sombre réalité que les gens de Jénine et de Palestine en sont venus à vivre au quotidien.

Nous sommes toujours reconnaissants du travail et de la solidarité de nos alliés et amis internationaux.

Mais le silence du monde face aux attaques répétées sur nos maisons et nos quartiers remplis de civils innocents soulève des questions cruciales. Pourquoi la communauté internationale continue-t-elle à tolérer les injustices infligées aux Palestiniens ? Pourquoi des individus comme Ibrahim, Bilal, Yahya, Mahmoud, George, Muhammad, Nader et d’innombrables autres sont-ils emprisonnés uniquement pour leur engagement à la cause palestinienne ? Pourquoi Israël n’est pas poursuivi pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité quand il continue à violer le droit international pour les droits humains ?

Au cœur de l’adversité, l’esprit de résilience et la détermination brillent de tous leurs feux parmi les réfugiés du camp de Jénine, en particulier entre les murs du Freedom Theatre. La poursuite de l’expression artistique et la lutte pour la justice continuent, puisque nous refusons d’être réduits au silence par les défis qui nous cernent.

LE FREEDOM THEATRE
CAMP DE RÉFUGIÉS DE JÉNINE

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Notes