Ce samedi 14 septembre, à l’initiative d’un collectif d’associations et de militantes féministes se tiendront dans toute la France des rassemblements en soutien à Gisèle Pelicot et aux victimes de violences sexuelles. L’« affaire Pelicot » est emblématique du caractère massif et banal de ces violences qu’il faut combattre urgemment.
« Être en sécurité avant d’être mortes » : mobilisation samedi dans toute la France en soutien aux victimes de violences sexuelles
Par un collectif. Tribune publiée le 12 septembre par Libération.
Violences intrafamiliales, soumission chimique, impunité des prédateurs sur Internet, inceste, viol conjugal, errance médicale, entourage et voisinage complices : l’affaire Pelicot est emblématique du caractère massif et banal des violences qu’il faut combattre urgemment.
Nous nous trompons en appelant ce procès «affaire Mazan» ou même «affaire Pelicot». C’est avant tout «l’affaire des 72 violeurs» (1). C’est aussi l’occasion de se mettre face à la triste banalité du profil des hommes derrière les viols, pour enfin affronter cette réalité. Ami de la famille, inconnu du bar ou de la rue, frère ou cousin, copain, collègue, professeur, voisin : toutes les femmes pourront malheureusement trouver un visage qui les ramène à un souvenir traumatisant parmi la multitude des accusés de Mazan.
Cette affaire est à l’intersection de tout ce que les associations dénoncent depuis des années. Maintenant, il faut des actes.
Sept ans ont passé depuis MeToo, et ça fait bien plus longtemps encore que les féministes essaient de pallier l’inaction du pouvoir politique. Par des livres, des conférences, des rapports, des posts sur les réseaux sociaux, des manifestations, par un engagement constant, elles répètent que l’homme qui viole n’est pas un monstre hors du commun mais un monsieur tout le monde, comme le père qui bat ses enfants et frappe sa femme.
Malgré ce travail sans relâche de mise en garde, ni la justice, ni le pouvoir politique, ni la société ne semblent prendre acte et agir.
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