Pour Gilbert Achcar, il y a deux mythes évidents sur le cessez-le-feu entré en vigueur à Gaza dimanche dernier : le premier l’attribue à la pression de Trump sur Netanyahou et le second le présente comme une victoire remportée par le Hamas. Il explique les vraies motivations de Trump.

Deux mythes sur le cessez-le-feu à Gaza

Par Gilbert Achcar. Publié en ligne le 21 janvier sur le site (en arabe) de Al-Quds al-Arabi . Traduit et publié le 22 janvier sur le Club de Mediapart.

Il y a deux mythes évidents sur le cessez-le-feu entré en vigueur à Gaza dimanche dernier. Le premier mythe attribue l’accord à la pression de Donald Trump, qui avait exprimé son désir de le voir entrer en vigueur avant son investiture, et avait même menacé de créer un « enfer » (comme si ce que le peuple de Gaza avait vécu pendant 471 jours n’avait pas été un enfer) si le cessez-le-feu n’avait pas lieu à la date souhaitée. Bien sûr, l’équipe de Trump a exercé une réelle pression pour parvenir à une trêve (c’est le nom approprié de ce qui a commencé dimanche), mais le mythe est de présenter cette pression comme consistant à tordre le bras de Netanyahou, au point que Trump a été dépeint par diverses sources comme un héros qui allait obtenir une paix juste pour le peuple palestinien.

La vérité est que ce mythe est une aberration absolue ! Comme si le président américain qui a rendu le plus grand service à Israël avant que son successeur, Joe Biden, poursuive sur sa lancée, et qui est maintenant revenu à la présidence entouré d’une équipe de sionistes chrétiens et juifs, dont certains se tiennent presque à la droite de Netanyahou ; comme si cet homme, le leader de l’extrême droite mondiale et un politicien réactionnaire à l’extrême, s’était transformé comme par magie, ou peut-être par intervention divine, en antisioniste et défenseur du peuple palestinien. 

En réalité, il était clair pour tout le monde – et pour Biden en premier lieu, qui l’a publiquement reproché à Netanyahou après l’avoir reçu à Washington en juillet dernier – que le refus du premier ministre israélien d’aller de l’avant dans la mise en place de l’accord que l’administration américaine avait élaboré avec l’aide du Caire et de Doha depuis le printemps dernier, visait principalement à priver Biden, ainsi que Kamala Harris après qu’elle eût remplacé ce dernier en tant que candidate du Parti démocrate, d’un exploit dont ils auraient pu se vanter dans la course à la présidence. Il était également clair que Netanyahou, qui a rendu visite à Trump dans son manoir de Floride après sa visite à Washington, avait promis à ce dernier qu’il lui accorderait une trêve s’il remportait les élections. […]

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