Dans une longue contribution, Pierre Rousset revient sur les notions de catastrophe humanitaire, occupation, solidarité judéo-arabe et internationalisme. Présenté lors d’un échange qui s’est tenu aux Philippines, son texte a été publié sur le site Europe Solidaire Sans Frontières. Nous avons souhaité attirer l’attention dessus. Il nous semble important, pour notre réflexion collective.
Israël-Palestine : La situation en France et la nécessaire solidarité internationale – Réflexions et débats – Partie I
Catastrophe humanitaire, occupation, solidarité judéo-arabe et internationalisme
Introduction
Depuis le 21 octobre, date du forum, les manifestations de solidarité avec la Palestine se sont multipliées dans le monde, souvent impressionnantes par leur ampleur ou par leur fréquence (parfois quotidienne). L’exigence d’un cessez-le-feu immédiat permettant l’acheminement d’une aide humanitaire massive et multiforme rassemble toutes les composantes de la solidarité. C’est l’urgence, impérative.
Si je n’avais pas été invité au forum de Mindanao, je n’aurais probablement pas écrit sur cette question. Je ne peux en effet prétendre à aucune expertise en la matière. Je m’y suis décidé parce que, en tant que Français, je souhaite ajouter ma voix à toutes celles qui dénoncent la politique française et qu’une signature en bas d’un appel n’y suffit pas. Pour souligner aussi, face à cette crise paroxysmique, l’importance nodale, des solidarités judéo-arabes. Un positionnement internationaliste se doit de le prendre pleinement en compte, sous peine, sinon, de rester très abstrait.
Je vais donc donner largement la parole à des Palestinien.nes et à des Juif.ves, premier.es concerné.es. Je note avec étonnement que leurs paroles ne sont souvent pas mentionnées dans bien des articles de gauche. Les citations seront souvent longues, car la façon de dire les choses s’avère importante pour saisir les nuances et la portée de leurs témoignages, ce que ne peut faire un simple résumé sec de leur contenu. Je formulerai mes propres convictions quand je le pourrai, sachant que je n’ai pas de réponse à bien des questions.
Bien entendu, la crise présente doit être replacée dans son contexte historique, à savoir un rapport d’oppression entre occupant et occupé, celui d’une colonisation de peuplement qui n’a cessé de progresser au fil du temps.
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