La lutte des ouvrier·ères ex-GKN

Cette tribune internationale de soutien à la lutte des ouvrier·ères ex-GKN à Florence a été publiée sur le blog des invités de Mediapart. Syndicalistes, militant·es associatif·ves, artistes, personnalités politiques, chercheur·euses, activistes, appellent à soutenir le projet de financement populaire de la coopérative GKN for Future. ENSEMBLE! est signataire de cette tribune.

Écologie ouvrière, actionnariat populaire : soutien à la lutte des ouvrier·ères ex-GKN

Par un collectif. Publié le 22 décembre 2023.

Le 9 juillet 2021 l’ensemble des salarié·es de l’usine GKN de Florence recevait une lettre de licenciement car le fonds de pension qui avait racheté l’entreprise en 2018 avait décidé de délocaliser l’usine. Le 10 juillet, les salarié·es décident de forcer l’entrée et d’occuper leur usine. Ils et elles n’en sont pas sorti·es depuis. Avec leurs allié·es écologistes et le collectif solidaire de GKN, ils et elles ont construit un plan de reconversion écologique : GKN For Future produira des vélos cargos et des panneaux solaires. Des études sont en cours pour utiliser un procédé innovant de production de batteries ne nécessitant pas de lithium.

Malgré tout ce travail collectif, leur salaire est gelé depuis début 2023. Certain·es sont contraint·es de quitter l’occupation de l’usine pour payer les factures et soutenir la lutte qui s’intensifie. Aujourd’hui cette lutte arrive à un tournant décisif, celui de la création et du financement de la coopérative autogérée : GKN For Future.

L’avenir est entre les mains de chacun·e d’entre nous : GKN For Future a jusqu’au 31 décembre pour lever 1 million d’euros de participation populaire pour montrer aux banquiers que le projet est soutenu ! Les ouvrier·ères ouvrent ainsi les portes de l’usine à tout le réseau (syndicats, mouvements politiques, écologistes, etc) qui les a soutenu·es pendant deux ans. Nous avons une occasion de participer à la concrétisation d’un projet de reconversion écologique, sociale et citoyenne, et de démontrer (comme l’ont fait les Lip en leur temps, les Zanon en Argentine, les Fralib devenu Scop-Ti à Gemenos, les ouvrier·ères de Vio.Me à Thessalonique…) qu’une véritable bifurcation écologique menée par les travailleur·euses, avec le soutien des communautés habitantes, est possible. Ce serait un formidable encouragement pour toutes les luttes ouvrières et écologistes en Europe et dans le monde.