Prenant en compte la crise de la NUPES, notre camarade Pierre Khalfa, réagit dans L’OBS à une tribune précédente de Philippe Marlière1« En sursis ou pas, la Nupes n’a aucun avenir », par Philippe Marlière. Il rappelle que notre objectif reste de construire une alternative sociale et écologique majoritaire sur la base de mesures de rupture avec l’ordre existant. Cela signifie être capable de porter un projet radical dans ses objectifs, mais rassurant dans sa démarche.

La Nupes est en crise profonde : le défi de la gauche est de construire un vaste rassemblement

Par Pierre Khalfa. Le 2 novembre 2023.

Dans une tribune parue dans « l’Obs », Philippe Marlière dresse l’acte de décès de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes). Il est peut-être un peu tôt pour le faire ; mais c’est entendu, la Nupes est en crise profonde, sinon en coma dépassé. Encore faut-il, si l’on veut qu’une alternative de gauche et écologique voie le jour, ne pas se tromper sur les raisons de cette situation.

Il est indéniable que la Nupes est née avec deux faiblesses congénitales.

La première est liée à ses conditions d’émergence. Cette alliance est née suite à l’élection présidentielle de 2022 qui a vu LFI et Jean-Luc Mélenchon s’imposer largement face à des candidats du PCF, du PS et du pôle écologiste aux résultats bien en deçà de leurs espérances. Cette situation, combinée aux règles électorales des législatives, a amené Jean-Luc Mélenchon et LFI à proposer une alliance aux forces de gauche et de l’écologie, qui ont accepté cette alliance rendue obligatoire si elles voulaient garder ou acquérir un groupe au parlement.

Les conditions d’émergence de cette alliance sont donc liées à des considérants tactiques plus qu’à des mobilisations populaires ou à un processus de rapprochement antérieur des quatre forces politiques constitutives de la Nupes. En cela, la Nupes tranche avec les expériences historiques de la gauche française, le Front populaire des années 1930, l’Union de la gauche des années 1970 ou même la gauche plurielle des années 1990. Dans ces expériences, l’alliance était pour beaucoup le produit de mobilisations de masse et elle précédait les échéances électorales.

Si nous avons connu ces dernières années de nombreux mouvements sociaux – sur la défense des retraites, avec les « gilets jaunes » ou les marches climat – il n’y a rien eu de comparable avec les grèves générales de 1936, 1968 ou 1995. Surtout, le rapport entre les mouvements sociaux et les alternatives politiques est beaucoup plus distancié. Et pour ce qui concerne les partis politiques, la période précédant la création de la Nupes a été marquée par la mise en musique de divergences croissantes plus que par une volonté d’union. Ce qui constitue la seconde faiblesse. L’accession de Fabien Roussel à la direction du PCF s’est faite contre les alliances précédentes avec Jean-Luc Mélenchon, et les campagnes de Yannick Jadot et d’Anne Hidalgo ont insisté lourdement sur l’ampleur de leurs divergences avec Mélenchon et LFI…

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Notes