La Poste : grève dans le 76…
Au dépôt de la poste du Havre-Octeville (aéroport), la grève dure depuis le 13 septembre. ils se battent contre l’instauration de la « coupure méridienne » qui les obligerait à interrompre leur tournée pour revenir au centre pendant 3/4 heure ou 1 heure pour déjeuner et repartir ensuite pour finir vers 15h30 – 16h00. Comme d’autres bureaux ailleurs dans d’autres régions, ils ne veulent pas de ce régime de travail qui sucre la pause de 20 minutes payée et comptabilisée dans le temps de travail, au profit de cette « coupure » non rémunérée. Ils appréhendent les journées pluvieuses (comme on en connait en Normandie !) où ils n’auront même pas le temps de sécher avant de repartir en tournée. Les facteurs considèrent que la distribution tardive du courrier qui résultera de cette réorganisation ne contribuera pas à améliorer la qualité du service public postal rendu à la population.
Cette coupure méridienne non payée aurait pour effet de réduire leur salaire d’une cinquantaine d’euros ce qui est loin d’être négligeable sur un salaire de facteur !
Ils se battent aussi pour le maintien des repos et contre les prises de services retardées.
Le bilan emploi est loin d’être anodin car non seulement la Poste veut supprimer 3 tournées de facteurs, mais elle a aussi décidé de délocaliser l’activité de tri automatique réalisé par les pilotes-machines de ce centre du Havre vers la Plateforme inter-courrier de Rouen, ce qui alourdit d’autant ce bilan.
Rappelons que la poste, après avoir touché près d’un milliard d’euros en 3 ans au titre du « crédit d’ impôt pour la compétitivité et l’emploi » (CICE) a supprimé 19000 emplois. Sans doute une mauvaise compréhension du « E » de CICE. Aujourd’hui, elle entend encore rogner des salaires déjà trop bas, priver des salariés de quelques dizaines d’euros souvent indispensables pour boucler la fin de mois, en aggravant leurs conditions de travail.
C’est intolérable, surtout pour une entreprise investie d’une mission de service public, pour laquelle les salarié-e-s s’ investissent sans compter.
Depuis le 13 septembre, le dépôt a été bloqué en continu par les employé-e-s, régulièrement soutenus par des syndicats des autres entreprises de la ville et de la région. Comme toujours au Havre, l’intersyndicale Sud-CGT-FO fonctionne à plein.
Le blocage n’a été levé que ce matin, 30 septembre, afin de permettre à des négociations de s’ouvrir, la direction ayant enfin accepté de s’assoir et de discuter. Le préalable était néanmoins la levée du blocage. Mais les grévistes maintiennent la pression à la porte du dépôt, prêts à repartir dans la lutte si les négociations n’aboutissent pas.
Ensemble ! a apporté deux fois son soutien financier à la caisse de grève, par l’intermédiaire de la trésorerie des collectifs normands, et de celle du collectif du Havre. Les postiers et postières savent en outre pouvoir compter sur notre soutien politique à leur action.