En mars 2024, Francesca Albanese – rapporteuse spéciale des Nations unies – écrivait qu’il y a des « motifs raisonnables » de croire qu’Israël a commis « des actes de génocide ». Huit mois plus tard, selon elle, la nature génocidaire de cette entreprise de destruction ne fait plus aucun doute.
« L’effacement colonial par le génocide » : Le rapport de l’ONU qui condamne Israël
Par Maxime Cochelin. Publié le 29 octobre 2024 par Blast.
Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens, signe un nouveau rapport accablant pour Benjamin Netanyahu et son gouvernement. Nettoyage ethnique, faillite morale de l’État israélien, génocide en cours à Gaza avec risque d’extension du « crime » en Cisjordanie : une analyse décisive et très argumentée à télécharger en intégralité ci-dessous.
Dès mars 2024, dans son précédent rapport, « Anatomie d’un génocide », Francesca Albanese écrivait qu’il y a des « motifs raisonnables » de croire qu’Israël a commis « des actes de génocide » à Gaza. Huit mois plus tard, les bombardements, les massacres, les déplacements forcés de population, n’ont pas cessé, et la situation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est ne cesse d’empirer. Pour la rapporteuse spéciale des Nations unies, la nature génocidaire de cette entreprise de destruction ne fait plus aucun doute.
La colonisation comme objectif, le génocide comme moyen
« Au moins 90% des Palestiniens de Gaza ont été déplacés de force, souvent plus de 10 fois, alors que des responsables israéliens et d’autres appellent les Palestiniens à partir et les Israéliens à « retourner à Gaza » et à reconstruire des colonies démantelées en 2005. »
Là réside le cœur de l’argumentaire développé par Francesca Albanese : le génocide perpétré dans la bande de Gaza n’est en rien la conséquence « accidentelle » de la volonté de l’État israélien d’anéantir le Hamas après l’attaque perpétrée par ce mouvement le 7 octobre 2023. Les massacres délibérés de civils et les déplacements massifs de population constituent un nettoyage ethnique, mené avec méthode, dans l’optique d’une recolonisation de la bande de Gaza – dont témoigne par exemple la déclaration du ministre des Finances israélien Bezalel Smotrich affirmant, en septembre dernier, qu’il est « justifié et moral » d’affamer l’ensemble de la population de Gaza.
Pour appuyer cette analyse, la rapporteuse spéciale de l’ONU détaille la destruction systématique de toutes les infrastructures indispensables à la vie. La quasi-totalité des hôpitaux de Gaza ont été endommagés ou détruits. L’armée israélienne cible volontairement les convois humanitaires et les personnels de santé. Les espaces présentés comme des « zones sûres » sont régulièrement bombardés. Des maladies, telles que l’hépatite A ou le polio virus, se développent à cause de la mise hors service des réseaux d’eau et d’assainissement.
La démonstration est sans appel : « Comme promis par les dirigeants israéliens, Gaza a été rendue invivable. » Et derrière cet anéantissement des possibilités mêmes d’existence d’une population, le rapport précise : « Selon les images satellites et d’autres sources, les soldats israéliens ont construit des routes et des bases militaires sur plus de 26% du territoire de la bande de Gaza, ce qui dénote l’intention d’établir une présence permanente ».
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Pour lire la suite de l’article de Maxime Cochelin…
Pour compléter, vous pouvez :
- Télécharger le rapport de la rapporteuse spéciale sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967, Francesca Albanese, en application de la résolution 5/1 du Conseil des droits de l’homme.
- Regarder l’entretien que l
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