Depuis plusieurs jours, les pilotes de la compagnie Air France défient leur compagnie. Ils refusent le développement de la compagnie Low Cost Transavia (par le biais de l’expansion de Transavia Europe, pour laquelle Air France annonce 120 avions), qui se substituerait à terme aux lignes Air France et KLM moyen courrier (surtout intra-européennes). Ce sont des milliers d’emplois Air France qui sont ainsi menacés.
Les pilotes, qui avaient négocié avec la compagnie une croissance limitée de Transavia et des conditions particulières pour les pilotes amenés à y travailler, se sentent floués, avec raison. Ils refusent cette croissance d’une compagnie low cost et réclament un contrat unique pour les pilotes, Air France ou Transavia.
Ce projet d’Air France s’ajoute aux attaques répétées contre les salariés de la compagnie depuis des années. 8000 emplois ont été supprimés depuis 5 ans, alors que l’activité ne cesse de croître. La sous-traitance a augmenté, le travail s’est gravement intensifié, les temps de travail des salariés ont augmenté de façon importante. Et bien sûr, le salaire a subi une baisse importante.
Le nouveau projet Air France Perform 2020 annonce la couleur : des attaques contre des escales (Marseilles, Orly, Ajccio et Bastia), la sous-traitance accrue, la flexibilité, la baisse des salaires. Des intersyndicales se tiennent en moment. Les autres personnels d’Air France doivent rejoindre ce combat contre le projet Low Cost, qui les concernent tous.
Il faut aussi à travers cette lutte unitaire, arriver à reconstruire les conditions d’une solidarité entre tous les salariés de la compagnie : lors de la lutte contre la loi Diard qui limite le droit de grève dans le transport aérien, les pilotes avaient négocié leur propre application de cette loi. Cette lutte doit permettre de reconstruire une unité des salariés.
Louis Marie Barnier