Le campus attenant au Grand Hôpital Nord à Saint-Ouen sera construit en partenariat public privé avec le groupe Eiffage. Confier au privé la gestion de la partie du patrimoine public génératrice de profits est un choix politique. Ce sont les frais financiers qui mettent en difficultés les services publics.
Braderie au secteur privé
Par Christophe Prudhomme1Médecin au Samu 93. Publié le 28 octobre 2024 sur Le club de Mediapart.
Nous venons d’apprendre que le campus universitaire attenant au Grand Hôpital Nord à Saint-Ouen va être construit sous la forme d’un partenariat public privé (PPP) avec le groupe Eiffage.
Dix ans après le scandale du PPP de l’hôpital du Sud-Francilien2https://fr.wikipedia.org/wiki/Centre_hospitalier_sud_francilien qui a éclaboussé ce groupe, le gouvernement pousse les universités vers les mêmes difficultés. En effet, la loi d’autonomie des universités adoptée sous le gouvernement Sarkozy a permis à l’État de se désengager des investissements dans les universités, obligeant ces dernières à s’endetter sur les marchés comme cela a été fait pour les hôpitaux. Puis, il a réduit les budgets alors que le nombre d’étudiants ne cessait d’augmenter.
Pour mémoire, en 2024, le budget des universités a subi une coupe claire de 900 millions d’euros. Cette situation ne permet plus aux universités d’investir sur leurs fonds propres et est sciemment créée pour les pousser dans les bras des grandes entreprises de construction privées. Revenons sur le PPP de l’hôpital Sud-Francilien. Le groupe Eiffage a livré un bâtiment avec plus de 8 000 malfaçons.
Face à cette situation, la chambre régionale des comptes a mis son nez dans l’affaire et a chiffré le surcoût sur les 30 ans de la concession par rapport à une maîtrise d’œuvre d’ouvrage publique à 750 millions d’euros.
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Notes
- 1Médecin au Samu 93
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