Nicaragua. Lettre ouverte au Forum de São Paulo.
En guise de réponse au président Lula, qui prétend encore « sauver » le dictateur Ortega

D’anciens prisonniers et prisonnières expulsé·es du Nicaragua par la dictature Ortega-Murillo, d’anciens compagnons et compagnes de route ou ex-militant·es sandinistes exilé·es depuis s’adressent aux participant·es du Forum de São Paulo pour leur rappeler la situation de terreur que vit ce pays depuis 2018, et le soulèvement des jeunes, des paysans et des retraités.

Cette « LETTRE OUVERTE AUX PARTIS ET AUX ORGANISATIONS DU FORUM DE SAO PAULO. En lien avec la réunion du Forum de Brasilia, du 29 juin au 2 juillet 2023 » est publiée à la veille de la réunion prévue de l’Organisation des États américains (OEA) à Washington au cours de laquelle le président brésilien, Lula, va demander aux représentants des États latino-américains de « protéger » encore la dictature d’Ortega.

Lula tentera par tous les moyens d’adoucir une résolution prévue condamnant encore une fois la répression et les violations répétées des droits humains de la dictature nicaraguayenne ainsi que ses atteintes à la propriété des opposant·es. En effet, tous les opposants et toutes les opposantes expulsé·es ont été non seulement déchu•es de leur nationalité et ont perdu leurs pensions éventuelles de retraite ou leurs revenus, mais ils et elles ont été aussi exproprié·es de tous leurs biens.

Lula, aussi mal inspiré sur le Nicaragua que sur l’Ukraine, prétend faire changer la formule demandant le « retour de la démocratie » au Nicaragua contre une autre demandant « le renforcement » de la démocratie (sic !). Il prétend également transformer « le fort cri d’alerte » par une simple manifestation de « préoccupation »…

La lettre ouverte au Forum de São Paulo est signée par des personnalités comme l’ancienne commandante sandiniste Dora María Téllez (récemment sortie de prison), l’ex-commandante guérillera Monica Baltodano, l’ancien vice-président sandiniste et écrivain Sergio Ramírez, l’écrivaine Gioconda Belli, le sociologue Oscar René Vargas, récemment libéré, ou l’ancien commandant de la révolution Luis Carrión.

Ils et elles rappellent l’histoire de la dégénérescence du régime et de la répression qu’il exerce. Leur lettre constitue une réponse aux équilibrismes que Lula tente pour le compte de Ortega.

Nous avons toujours été et sommes à leurs côtés pour dénoncer ce régime de terreur et défendre les droits humains des 70 prisonnières et prisonniers qui sont encore dans les geôles du Nicaragua. Ainsi que le retour dans leurs droits des exilé·es.

 

Le 17 juin 2023
Mariana Sanchez