Fondée le 4 avril 1949 l’OTAN, « Organisation du Traité de l’Atlantique Nord », alliance politico-militaire élaborée pendant le blocus de Berlin (mai 1948-juin 1949), est née de la nécessité éprouvée par les Européens de se prémunir contre toute expansion du communisme en impliquant les États-Unis dans la défense de l’Europe.
Il est clair cependant que, comme c’était déjà le cas avec le plan Marshall, les États-Unis ne sont pas désintéressés. L’OTAN apparaît bien comme l’instrument de l’hégémonie américaine sur l’espace euro-atlantique et comme une dimension inhérente à l’impérialisme étatsunien. Et c’est là, dès l’origine, qu’apparaît la difficulté. L’OTAN est à la fois le produit d’une volonté impérialiste et d’une aspiration des Européens à être protégés.
C’est donc dans ces termes qu’il est nécessaire d’envisager la question. Il est clair de ce point de vue que la dissolution de l’OTAN aurait dû se poser lors de la désintégration de l’Union soviétique (1991) et qu’une occasion a été manquée. D’autant plus grave que « l’Alliance « s’est ensuite étendue jusqu’aux frontières de la Russie, ce qui a pu nourrir le sentiment d’encerclement de cette dernière.
Mais la guerre imposée à l’Ukraine par Poutine rebat les cartes car elle ne fait que renforcer l’aspiration des peuples à être protégés. Si bien que la question de la dissolution de l’OTAN ne peut être désormais envisagée que sous une double clé, à la fois principielle et politique. Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes d’abord car c’est à eux de décider et non aux grandes puissances. L’émergence d’une Russie qui ne serait plus perçue comme agressive ensuite. Mais cela ne peut advenir sans la mise en place d’un système européen de sécurité intégrant une Russie démocratique.