« Ma vie pour mon emploi ». Depuis hier lundi 29 septembre, six salarié-e-s de la SEITA Carquefou ont entamé, devant l’usine, une grève de la faim. Epaulés par leurs collègues, présents par roulements 24h sur 24, ils entendent ainsi montrer leur colère face à la décision de la direction d’Imperial Tobacco de fermer l’usine avec ses 327 salarié-e-s et de transférer son activité en Pologne.

Depuis l’annonce de cette fermeture, le plus souvent en intersyndicale CGT, SUD, UNSA, les salarié-e-s de la SEITA essaient de se faire entendre de leur direction et des pouvoirs publics. En vain. « On est laminé, écrasé, ignoré. On nous laisse crever dans notre coin…. On soufre tous les jours et ça ne se voit pas. Il y a déjà une centaine de salariés en arrêt de travail. Ils sont dans l’ombre. C’est aussi pour eux qu’on fait cette grève », déclare ce matin à la presse locale* l’un des grévistes de la faim. « Des millions sont reversés aux actionnaires et nous, on nous met à la porte » complète la seule femme ouvrière également en grève de la faim, tandis qu’un troisième gréviste affirme « Personne ne nous soutient. Hollande avait promis de dissuader les licenciements boursiers. Aujourd’hui il fait la sourde oreille. Pire, on a versé à la Seita 600 000 euros de crédits d’impôts ». Tout est dit.
La semaine dernière les salarié-e-s de la Seita sont allés à l’Assemblée nationale. Pour rien. La direction campe sur « une fermeture indispensable » avec échéance début janvier 2015 et, pour soi-disant des questions de sécurité, elle a même fermé l’usine depuis plus d’une semaine et interdit l’accès au parking. Et du côté des autorités publiques, rien ne se passe !
Pas un ministre pour refuser la fermeture d’un site qui produit 12 milliards de cigarettes par an et qui a contribué à ce que la Seita remonte 570 millions d’euros au groupe Imperial Tobacco (chiffres 2012-2013) soit un bénéfice de 475 000 euros/an par salarié ! Comme l’ont écrit les syndicats « nous ne pouvons que constater que son métier (d’Imperial Tobacco) n’est pas de fabriquer des cigarettes, mais de produire du cash et de détruire des emplois ».
Ce mardi matin, une délégation des salarié-e-s de la Seita s’est jointe à la manifestation nantaise des retraité-e-s. Très applaudi, son porte-parole a invité les salarié-e-s et citoyen-nes- à se rendre devant l’usine pour apporter leur soutien aux grévistes de la faim et exiger du gouvernement qu’il s’oppose à cette fermeture.
Les militant-e-s d’Ensemble se retrouvent naturellement aux côtés des salarié-es de la SEITA et de leurs syndicats, aux côtés des six grévistes de la faim pour exiger le maintien de l’usine SEITA et de ses 327 emplois à Carquefou.
* Ouest-France 30 septembre