À Mayotte, crises sanitaires et sociales s’enchaînent. Pour de nombreux Mahorais les immigré·es venu·es des Comores et du continent africain en sont responsables. Le vote pour le RN est passé de 2 % des suffrages en 2012 à 42 % en 2022 est liée. Un article de The Conversation décrypte.

Mayotte : comprendre le piège identitaire et la montée en puissance du Rassemblement national

Par Anthony Goreau-Ponceaud1Géographe, enseignant-chercheur, UMR 5115 LAM, Université de Bordeaux et Olivier Chadoin2Professeur de sociologie, Pave – centre Emile Durkheim CNRS 5116, ENSAP Bordeaux. Publié le 5 janvier 2025 par The Conversation.

Avant le désastre provoqué par le cyclone Chido, Mayotte était marquée par des tensions multiples : services de santé saturés, accès réduit à l’eau, écoles surchargées soumises à la rotation des élèves, délinquance hors norme, trafic de la « chimique » (un mélange de tabac et de cannabinoïdes de synthèse), opérations policières pour sécuriser les lieux touristiques. Le résultat est une vie sociale mahoraise qui semble empêchée.

Ces éléments sont amplifiés par une démographie explosive : la population de l’île est passée de 23 364 habitants en 1958 à 321 000 habitants en 2024. Les moins de 25 ans représentent 60 % de la population et connaissent des niveaux de pauvreté, de déscolarisation et de chômage particulièrement élevés. Cette jeunesse en difficulté se divise en deux groupes inégaux : les Français et les étrangers qui n’ont, au mieux, accès qu’à des petits boulots – au pire, au chômage ou à la délinquance.

La question des migrants

Dans le cadre du projet de recherche MIGRAF, nous avons mené des enquêtes auprès des Mahorais sur la question de l’immigration à Mayotte.

Depuis les années 2000, manifestations contre l’immigration clandestine et blocages se multiplient et témoignent de la construction, pour les collectifs citoyens, les médias nationaux et les rapports parlementaires, de l’immigration comme un problème public qui viendrait empêcher le développement économique et social de Mayotte. Ces tensions nourrissent l’opposition entre les Mahorais et les migrants, qui représentent la moitié de la population, et révèlent un rapport inquiet à la nationalité.

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Notes
  • 1
    Géographe, enseignant-chercheur, UMR 5115 LAM, Université de Bordeaux
  • 2
    Professeur de sociologie, Pave – centre Emile Durkheim CNRS 5116, ENSAP Bordeaux