Les déclarations de Bruno Le Maire et la nomination de Michel Barnier comme Premier ministre sont un mauvais signal. Ils préparent une cure d’austérité budgétaire tout en poursuivant une politique de l’offre. Pour montrer qu’une autre politique est possible, il nous parait important de republier le programme économique du NFP.
Notre proposition macroéconomique
Par le Nouveau Front populaire. Le 21 juin 2024
L’échec de la politique économique, fiscale, budgétaire et sociale d’Emmanuel Macron : le ruissellement mis en échec
Dégradation des finances publiques : le désarmement fiscal et les aides inutiles à la finance
Après sept années, il est possible de dresser un bilan implacable de la politique fiscale et budgétaire d’Emmanuel Macron, qui a échoué.
Le déficit public est passé de -2,3 % du PIB en 2018 à -5,5 % du PIB en 2023. Les marges budgétaires ont depuis 2017 été dilapidées en faveur des plus riches et des plus grandes entreprises par des suppressions massives de recettes fiscales.
Chaque année, selon la Cour des comptes, ces choix représentent plus de 50 milliards d’euros de recettes fiscales en moins pour l’État, en majeure partie au bénéfice de ceux qui n’en ont pas besoin, tout cela sans aucune contrepartie. Une trop grande partie des aides aux entreprises, qui représentent 223 milliards d’euros selon France stratégie, ont profité à la finance sans pour autant améliorer les capacités de production et la situation des entreprises. Ce sont des moyens en moins pour financer notamment le pouvoir d’achat, les investissements publics en matière de transition écologique et les services publics.
Dans le même temps, la dette publique est passée de 98,5 % du PIB en 2018 à 109,9 % du PIB en 2023. Cette hausse de plus de 10 points ne peut se résumer aux conséquences de la dette Covid mais découle pour une grande partie des suppressions d’impôts évoquées plus haut. Le bilan d’Emmanuel Macron, c’est 1 000 milliards d’euros de dettes en plus !
Inefficacité de la « politique de l’offre » : l’impasse économique
Suite au désarmement fiscal opéré par Emmanuel Macron, nous avons constaté :
- Un taux de marge des entreprises en France qui est passé de 30,8 % en 2017 à 32,7 % en 2023 ;
- Une distribution des dividendes qui n’a jamais été aussi élevée, les dividendes versés par le CAC40 ayant doublé entre 2017 et 2023.
Malgré une politique de l’offre et de compétitivité exclusivement tournée vers les profits, l’investissement en France des entreprises a peu augmenté en proportion du PIB (INSEE), et les dépenses de recherche et développement (R&D) en France ne sont qu’au 9ᵉ rang des pays de l’Union européenne et au 17ᵉ rang mondial. Notre pays est absent des podiums internationaux dans le domaine des technologies innovantes, notamment celles qui participent à la bifurcation écologique. Nous sommes dans une situation de « décrochage technologique ».
Cette politique prétendument de l’offre n’a également pas eu de résultats probants en matière de croissance, la croissance française étant régulièrement inférieure ces dernières années à celle de l’UE.
Une politique de maltraitance sociale
Pour compenser les suppressions d’impôts pour quelques-uns, Emmanuel Macron n’a eu de cesse de mener des politiques d’austérité pour tous les autres, avec des réformes parmi les plus anti-sociales de l’après-guerre : réforme des retraites, réformes de l’assurance chômage, baisse des APL, etc.
Ces politiques sont vouées à l’échec, avec l’enclenchement d’un cercle vicieux dépréciant la croissance et dégradant les finances publiques.
Pourtant, le gouvernement persiste. Ainsi, les perspectives de redressement des finances publiques tracées au printemps par le gouvernement pour la fin du quinquennat manquent de « crédibilité » selon le Haut Conseil des finances publiques, pour qui « un tel effort en dépenses n’a jamais été réalisé par le passé ».
Par ailleurs, en matière sociale, les conséquences de ces politiques sont désastreuses selon l’INSEE :
- Les inégalités de niveau de vie ont fortement augmenté, pour atteindre un niveau jamais vu depuis 2011 et la fin des années Sarkozy ;
- Le taux de pauvreté est reparti à la hausse depuis 7 ans, passant de 13,8 % à 14,5 % en 2021.
Inverser la logique : Enclencher un cercle vertueux
Le programme du Nouveau Front Populaire marque une rupture immédiate et claire avec la politique mise en œuvre depuis 2017.
Il part des besoins, s’appuie sur la planification écologique et le partage des richesses. Il vise une relance forte de l’activité économique dans la justice. L’action de l’État sur les entreprises et les revenus des ménages doit permettre de dégager les moyens nécessaires pour développer l’emploi de qualité, la formation, les services publics. Le pôle public bancaire et financier fera les avances nécessaires, et les orientera efficacement sans être soumis aux normes folles des marchés financiers.
Cette orientation conjugue politique de demande et nouveau pacte productif en phase avec la bifurcation écologique pour conjurer les échecs passés des politiques de gauche. […]