Depuis plusieurs années, les candidatures de différentes villes aux Jeux Olympiques d’hiver ou d’été, font l’objet d’interrogations sur leur bien-fondé, de débats et de contestations citoyennes. Parfois, cela amène certaines d’entre elles à y renoncer. C’est le cas – en ce qui concerne les JO d’hiver 2024 – d’Oslo (Norvège), Innsbruck (Autriche), Saint-Moritz ou encore Sion (Suisse).

Ce sont d’abord des raisons financières qui justifient ces refus d’organiser des jeux. En effet, l’histoire des JO montre que leur organisation se solde, chaque fois, par un gouffre financier quasi-systématique et un endettement massif payé par les contribuables.

Mais il y a aussi des raisons environnementales et écolo-climatiques, car ces jeux provoquent la destruction de sites, de paysages et des écosystèmes, et contribuent, avec la production de gaz à effet de serre, à l’aggravation des dérèglements climatiques. Le manque de neige et sa fabrication artificielle pille les ressources en eau. Déjà les stations de moyenne montagne démontent leurs installations, les glaciers ont perdu un tiers de leur volume, la sécheresse menace de façon constante…

Ces refus des jeux découlent également de raisons démocratiques, avec la non-consultation des populations des sites concernés et/ou l’opposition explicite, mais non prise en compte, d’une partie importante de ces populations.

Les prochains Jeux de Paris montrent que, sans conteste, les Jeux ne sont pas faits pour le « petit » peuple : prix astronomiques des billets pour assister à des épreuves, coût de l’hôtellerie doublé, voire triplé, sans réelle réaction des autorités régionales ou nationales.

C’est dans ce contexte d’ignorance des enjeux financiers, écolo-climatiques et démocratiques que Wauquier (Les Républicains) et Muselier (Renaissance) – respectivement présidents de droite de AuRA et PACA – croient bon d’engager leur région dans une candidature pour accueillir les JO d’hiver en 2030.

Ils imaginent profiter de l’engouement sur-joué pour les JO de Paris en 2024 pour rendre populaire leur démarche. Mais pas plus à Paris qu’en régions, les jeux ne seront populaires, sinon en regardant la télévision…

Ce projet n’a aucun sens pour nos territoires.

Avec ces JO, nous devrions faire face à des « Grands Travaux Inutiles », qui détruiraient des biotopes fragiles, compliqueraient la vie des populations qui sont déjà en panne de logements. Les nouveaux logements profiteraient aux touristes riches alors qu’actuellement les régions AuRA et PACA sont incapables de loger les saisonnier·ères…

Après l’absurdité de l’organisation de la coupe du monde de foot dans le désert qatari en 2022, l’organisation des JO d’hiver en 2030,interviendrait l’année d’après celle des Jeux d’hiver asiatique en 2029 en Arabie Saoudite ! La symbolique sera très forte : Qatari, Arabie Saoudite, AuRA, PACA même combat contre les enjeux climatiques.

Mais déjà la résistance s’organise : à Embrun (Hautes-Alpes), les 15, 16 et 17 septembre, il y a eu trois jours de manifestations et de lutte contre ce projet insensé.

La Montagne entre en rébellion !

En AuRA-PACA, nous disons oui à un développement social et écologique des territoires tenant compte des besoins sociaux, de l’environnement et de la sauvegarde du climat, oui à la consultation démocratique des populations des territoires concernés, oui à l’accueil digne des personnes en migration. Mais nous disons non à l’accueil de grands travaux inutiles, destructeurs et écocides, oui à la lutte contre le réchauffement climatique et non à un projet insensé qui ne servira qu’aux profits capitalistes.

 

Notre choix est clair : tout pour que la planète reste habitable, dans nos régions comme ailleurs ! Non aux JO d’hiver !

Et, parce que le droit de décider incombe d’abord aux populations régionales, exigeons qu’elles soient consultées !

Les coordinations régionales d’ENSEMBLE! Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur

Le 20 septembre 2023
ENSEMBLE!
Mouvement pour une alternative de Gauche Écologiste et Solidaire


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