Le OUI l’a donc emporté, notamment grâce aux électeurs de droite, venus massivement au secours de ce projet porté par le PS. A Nantes ou à Bouguenais le résultat est très serré et à Rezé, par exemple, commune de gauche, le NON l’emporte. Ainsi nous constatons que les forts votes OUI ont eu lieu dans des communes très éloignées des zones où les nuisances sonores sont davantage perçues ; à l’inverse, sur les zones survolées, les scores restent orientés vers le NON. Le Nord-Est du département, qui a voté aux 2/3 pour le OUI, est en dehors de tout survol et ne voit jamais d’avion. Mais il souffre d’un cruel manque d’activité économique.
Une consultation illégitime
La victoire du OUI reste le résultat d’une consultation tronquée, limitée à la Loire Atlantique alors que le projet de Notre – Dame – des – Landes est présenté comme l’aéroport du Grand Ouest. Consultation tronquée également parce que l’information n’a pas été diffusée à tous ; les personnes sans Internet, notamment les personnes âgées, ont eu un accès compliqué au document « objectif » d’information sur le projet d’aéroport. Consultation tronquée enfin parce que les moyens des partisans du OUI étaient bien supérieurs à ceux des partisans du NON. Par ailleurs, les principaux partis qui prônaient le OUI, de la droite classique au PCF en passant par le PS, ne représentent-ils pas plus de 55% de l’électorat ? Sans parler du soutien du MEDEF au OUI.
Et des mensonges bien réels…
Le résultat de la consultation ne règle rien sur le fond du dossier :
mensonge sur les promesses de création de 3 000 emplois à NDDL alors que 200 emplois liés à l’agriculture seraient évacués et 2 000 emplois seraient supprimés du Sud Loire pour être transférés au Nord, aggravant encore le déséquilibre Nord-Sud ; seules 700 personnes seraient employées pendant 4 ans, durée de la construction de NDDL, qui se ferait par des salariés déplacés et la sous-traitance précaire.
mensonge sur le sort d’Airbus et de ses emplois, oubliés ;
mensonge relatif à la prétendue insécurité de Nantes-Atlantique puisque celui-ci est classé A, dans la catégorie des aéroports les plus sûrs par la Délégation Générale à l’Aviation Civile ;
mensonge relatif au coût comparable entre la construction de NDDL et la rénovation de Nantes-Atlantique ;
mensonge à propos d’un nouvel aéroport écologique à NDDL alors que les émissions de CO2 seraient 4 fois plus élevées à cause des émissions dues à la construction ; rien n’est dit sur le bétonnage de la zone humide de NDDL et la destruction des espèces protégées, rien sur le rôle crucial de la tête de bassins versants de NDDL qui régule les eaux de pluie ; la Loi sur l’Eau serait de fait réduite à zéro ; la COP 21 est ignorée, alors que la situation est dramatique avec l’artificialisation croissante des sols ;mensonge concernant les nuisances sonores, qui n’impactent pas les 42 000 habitant.e.s de la zone D du Plan d’Exposition au Bruit de Nantes-Atlantique mais les 5 000 habitant.e.s de la seule zone C où une réglementation est imposée.
Plus que jamais, résistance !
Celles et ceux qui mènent cette lutte depuis des années, ainsi que les dizaines de milliers de citoyennes et citoyens qui se sont mobilisés pour les soutenir ne vont pas renoncer. La formidable mobilisation depuis 15 ans a produit une résistance à l’envahissement policier et aux bétonneurs de VINCI. Cette mobilisation a également produit des îlots de création : créations matérielles avec la prise en charge d’une agriculture paysanne sur la ZAD et création de groupes de réflexion et d’investigation concernant les aspects économiques et sociaux, la sécurité et les coûts, les nuisances sonores et les aspects environnementaux tant du projet de NDDL que concernant la réhabilitation de Nantes-Atlantique.
Notre démocratie active n’est pas la simple contemplation d’une démocratie formelle se limitant aux élections tous les 5 ou 6 ans ; elle comprend aussi la participation aux mouvements sociaux et environnementaux qui, tous les jours, contribuent aux prises de conscience pour un monde plus juste.
ENSEMBLE ! est partie prenante de la résistance à ce projet inutile, coûteux et destructeur. Plus que jamais, il convient d’être vigilant.e.s pour empêcher une offensive policière et militaire contre la ZAD.
L’aéroport de Notre Dame des Landes ne se fera pas !