Mediapart a relayé l’appel d’Erri de Luca pour les 3 de Briançon poursuivi.es pour aide aux migrants. La République accueillera le 27 mai à 15h30 un rassemblement. Erri de Luca sera présent par vidéo. 1 représentante de Tous migrants sera là. Le 30 à la Roche de Rame dans les H-A aura lieu une soirée pour les défendre, le 31, jour du procès, se tiendra un meeting devant le palais de justice à Gap.
Dans un appel repris, entre autres par Médiapart, et dans la continuité de celui-ci, aura lieu à Paris, Place de la République une initiative pour soutenir les « 3 de Briançon ». Ils sont accusé.es « d’avoir par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France de plus d’une vingtaine d’étrangers, avec cette circonstance que les faits ont été commis en bande organisée ». Cette accusation est grotesque puisque le procureur et le juge sont dans l’incapacité de dire s’ils/elle ont « facilité » ou « tenté de faciliter ». De plus « la bande organisée » était une manifestation pacifique qui dénonçait, entre autre, l’occupation du Col de l’Échelle par la vraie bande organisée de Génération identitaire. De plus, sur le trajet de Montgenèvre à Briançon, la marche était régulée par les forces de police qui n’ont pas été inculpées par le procureur et le juge !
Les hauts-alpins accomplissent une œuvre considérable d’accueil, de soins, en faveur des familles migrantes et des migrant.es isolé.es. Le délit de solidarité s’il était appliqué dans sa rigueur devrait aboutir à mettre en prison une quantité énorme de familles aidantes et d’associations !
La mort de la jeune migrante Matthew Blessing et d’un jeune homme migrant, non encore identifié, est vécue comme un échec collectif par une très large partie de la population de Briançon. La loi « asile-émigration » qui maintient, quoi qu’en dise le gouvernement, l’existence du délit de solidarité est en opposition avec l’ensemble des actes concrets d’hospitalité non seulement dans les Hautes-Alpes mais également dans la Roya, à Calais et en fait partout en France. La société civile est ainsi bien plus « civilisée » que cette loi d’essence réactionnaire et disons-le barbare car étrangère aux traditions d’accueil de la population française ! Comme, le gouvernement ne peut pas changer le peuple, selon l’adage du Père Ubu, il a commencé à le terroriser par une présence massive des forces de police. Il ne poursuit pas les extrémistes de Génération Identitaire alors même que le ministère de la justice a reconnu qu’il le pouvait vu les infractions commises. La répression policière semblent être ainsi sa seule réponse. Non la solidarité n’est pas un délit, c’est la vie même. Elle est la conséquence de ce que Freud nomme la « pulsion de vie » ce à quoi il oppose la «pulsion de mort » de tous ceux qui criminalisent la solidarité au mépris de la devise républicaine. Le macronisme est ainsi un retour historique en deçà de la révolution de 1848, en deçà de l’introduction du mot « fraternité » dans la devise républicaine.
Il faut soutenir les « 3 de Briançon » en participant au rassemblement Place de la République à Paris, à partir de 15h30 le dimanche 27 mai. De même, dans les Hautes-Alpes, la soirée du 30 mai à la Roche de Rame sera un moment important en faveur des 3 accusés de solidarité envers les hommes et les femmes qui constituent notre humanité commune. L’importante manifestation prévue le 31 mai à Gap, durant leur procès, à partir de 8h 30 accompagnera leur parcours jusqu’à leur libération. Ces initiatives sont la concrétisation de l’Appel d’Erri de Luca en faveur des « 3 de Briançon ».
Cécile Leroux