Samedi 7 octobre, tôt le matin, le Hamas palestinien a lancé une série d’attaques contre Israël : nombreux tirs de roquettes et infiltration de centaines de combattants en territoire israélien.
Par Jean-Marie Fouquer. Le 8 octobre 2023
Les combattants palestiniens ont attaqué des positions militaires, blessant ou tuant aussi des civils israéliens. Ils ont également capturé un nombre indéterminé d’Israéliens, civils comme militaires. L’armée israélienne a riposté et bombardé intensément Gaza.
Selon un bilan du ministère de la Santé, il y aurait déjà en ce dimanche « plus de 600 morts » sur le territoire israélien. Près de 2 048 blessés ont été évacués vers les hôpitaux.
Dans la bande de Gaza, le ministère de la Santé du territoire palestinien a annoncé que « 370 citoyens ont été tués et 2 200 autres ont été blessés ». Selon le journal Haaretz, l’armée israélienne affirme avoir tué plus de 400 « militants palestiniens ». Quant au gouvernement israélien, il a indiqué que « Plus de 100 prisonniers » sont aux mains du Hamas.
En Cisjordanie occupée – selon le ministère palestinien de la Santé et le Croissant-Rouge – deux Palestiniens ont été tués, à Ramallah et à Jéricho, et une cinquantaine d’autres blessés lors d’affrontements avec les forces israéliennes et des colons.
Le contexte
Pour rappeler rapidement le contexte, je citerai simplement un extrait du rapport 2022/23 d’Amnesty International :
Les autorités israéliennes ont continué d’imposer à la population palestinienne en Israël et dans les territoires occupés un régime oppressif et discriminatoire qui constituait un système d’apartheid, crime inscrit dans le droit international.
En août, les forces armées israéliennes ont lancé une offensive de trois jours dans la bande de Gaza occupée, au cours de laquelle elles ont commis de probables crimes de guerre. Cette incursion a aggravé les conséquences du blocus israélien en vigueur depuis 15 ans, qui constituait une sanction collective illégale et fragmentait davantage encore le territoire palestinien […]1Israël Et Territoires Palestiniens Occupés
Le droit de résistance
Face au déferlement des condamnations quasi unanimes en France comme à travers le monde, il faut rappeler à celles et ceux qui l’oublient si facilement que le droit de résistance figure dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
La Déclaration universelle de 1948 a rappelé : « qu’il est essentiel que les droits de l’homme soient protégés par un régime de droit pour que l’homme ne soit pas contraint, en suprême recours, à la révolte contre la tyrannie et l’oppression. »
Quant à la Constitution du 4 octobre 1958, elle se réfère expressément à la Déclaration de 1789. Elle a donc donné à ce droit de résistance une valeur de droit positif.
Quatre communiqués
Il nous a semblé important de mettre à disposition ces quatre premiers communiqués :
Celui de l’AFPS : « Gaza : l’échec de la politique israélienne d’enfermement du peuple palestinien »
L’offensive menée depuis la Bande de Gaza par des groupes armés palestiniens, revendiquée notamment par le Hamas, est d’une ampleur sans précédent. Des sites militaires israéliens ont été investis, notamment à Sderot et au poste de Karem Abu Salem, qui est le seul point de passage des marchandises depuis le resserrement du blocus de Gaza. Dans le même temps, des milliers de roquettes étaient tirées, dans une attaque massive mettant en échec la défense anti-missiles israélienne.
Il est d’abord important de qualifier cette opération pour ce qu’elle est : une opération militaire du faible contre le fort, en rappelant que l’armée israélienne est l’une des plus fortes et des mieux équipées du monde. Nous déplorons que des civils aient été tués des deux côtés, et mettons en garde contre l’utilisation du terme de « terroriste » qui a été utilisé de tous temps contre les mouvements de résistance.
Il faut aussi rappeler le contexte de cette action, qui survient alors que les agressions et exactions de l’armée israélienne et des colons contre les habitants de Cisjordanie sont quotidiennes, et qu’elles ont causé la mort de 237 personnes dont 50 mineurs dans la population palestinienne depuis le début de l’année. A Gaza, depuis le 13 septembre, des manifestations pacifiques près de la limite orientale de la Bande de Gaza ont fait au moins 6 morts et 50 blessés dont deux journalistes palestiniens.
[…] Pour lire la suite du communiqué de l’AFPS…
Celui de l’UJFP : « En Israël-Palestine »
Au moment où nous écrivons, sans informations détaillées et vérifiées, nous tenons à préciser ce qui suit.
Un déferlement de commentaires présente comme d’habitude le Hamas et les Palestiniens comme les agresseurs et l’armée israélienne comme ripostant. Quoi que nous puissions penser de là où nous sommes de la stratégie adoptée par le Hamas (et nous n’avons pas forcément un point de vue commun sur le sujet), nous nous devons de rappeler que c’est :
Israël la puissance colonisatrice,
Israël qui impose un blocus inhumain à Gaza,
Israël qui poursuit à marche forcée une colonisation de peuplement sur toute la Palestine historique,
Israël qui conforte un régime d’apartheid et utilise l’emprisonnement massif comme un moyen de gestion de son occupation,
Israël dont l’armée dans la dernière période couvre les pogroms opérés par les colons contre les villages palestiniens.
[…] Pour lire la suite du communiqué de l’UJFP…
Celui de l’Union syndicale Solidaires : « Pour une paix juste et durable, Solidaires défend le respect du droit international pour la Palestine »
Le Hamas et des mouvements de la résistance palestinienne ont lancé une opération d’envergure samedi, brisant en de nombreux points la ceinture de haute sécurité qui enferme des millions de Palestinien.nes dans la bande de Gaza, ré-enclenchant un début de guerre qui dure en réalité depuis plus de 70 ans. Des centaines de morts sont déjà à déplorer, et l’État israélien répond par des bombardements sur Gaza. Il est également possible que des forces armées de pays voisins interviennent, risquant ainsi de mettre toute la région à feu et à sang.
Pour comprendre la situation en Palestine en général et à Gaza en particulier, il faut se rappeler que la plupart des Palestinien·nes de Gaza sont les descendant·es des réfugié·es de la guerre de 1948. L’ONU leur a donné le droit de retourner chez eux, à l’intérieur des frontières actuelles de l’État d’Israël qui le leur refuse.
Il faut se rappeler que depuis des dizaines d’années, Israël ne respecte pas le droit international et continue à coloniser, réprimer, ségréger et bafouer le droit à l’autodétermination du peuple palestinien. Il faut se rappeler que les Palestinien·nes de Gaza sont sous un blocus illégal et condamné, mais sans effet, depuis 17 ans.
Il faut aussi se rappeler que depuis un an, le gouvernement israélien d’extrême droite ne négocie rien avec les Palestinien·nes. Il ne fait qu’utiliser la force, aveuglément, pensant ainsi les soumettre, et détourner l’attention des affaires de corruption dans lesquelles il est impliqué.
[…] Pour lire la suite du communiqué de Solidaires…
Communiqué du RAAR : Contre les crimes terroristes du Hamas
Le massacre et la prise en otage de nombreux civils israéliens, lors de l’attaque militaire du Hamas contre Israël, représentent des actions criminelles qui constituent des crimes de guerre injustifiables. Il s’agit également d’une action qui tue des gens parce qu’ils/elles sont juif/ves.
Le RAAR (réseau d’Actions contre l’Antisémitisme et tous les Racismes) condamne absolument cette action terroriste. Une fois de plus, le Hamas a montré son vrai visage. Son attaque amène des réactions israéliennes qui vont plonger dans la détresse la population de Gaza, déjà en grande difficulté, ce dont la direction du Hamas n’a cure.
Cette situation dramatique est aussi le résultat de dizaines d’années où le peuple palestinien n’a pas eu droit à la justice. C’est pourquoi, plus que jamais, s’impose la nécessité d’une évolution permettant aux deux peuples de vivre dans une paix juste. Cela passe par le retrait israélien des territoires occupés et la création d’un État palestinien.
[…] Pour lire la suite du communiqué du RAAR
Notes
- 1