L’attaque des groupes armés palestiniens, le 7 octobre, a ouvert un cycle de violence inédite. Aux crimes commis contre les civils israéliens a succédé une guerre génocidaire menée par l’État d’Israël qui perdure et s’étend, non sans répercussions ailleurs dans le monde. Y mettre fin nécessite d’amplifier notre mobilisation !
Un an de guerre
Par un groupe de camarades d’ENSEMBLE!1Janie Arneguy, Stefan Bekier, Mariano Bona, Myriam Bothuyne, Radija Boukhalfa, Florence Braud, Danielle Carasco, Roger Champ, Sylviane Champ, Brigitte Cherprenet Berger, Odile Cholet, Florence Ciaravola, Pierre Cours-Salies, Béatrice Crozat, Didier Cusserne, Gilbert Dalgalian, Jean-Pierre Debourdeau, Christiane Dedryver, Bruno Della Sudda, Christian Delord, Colin Falconer, Jacques Fontaine, Jean-Marie Fouquer, Alain Galliot, Jean-Louis Griveau, Jean-François Le Dizès, Geneviève Legay, Corinne Le Fustec, Cécile Leroux, Jean-Paul Leroux, Jean-Pierre Martin, Jacques Ménigoz, Henri Mermé, Noufissa Mikou, Dominique Monterrat, Richard Neuville, Hélène Pechey, Jacqueline Saintipoly, Mariana Sanchez, Nadine Slyper, Patrick Vassalo, Pierre Zarka…. Le 8 octobre 2024.
L’attaque menée par le Hamas et d’autres groupes palestiniens, le 7 octobre 2023, continue de peser sur notre présent parce que la riposte voulue par le gouvernement de droite et d’extrême-droite israélien a enclenché un génocide en cours qui perdure et qui constitue le pire moment de l’histoire palestinienne. Celle-ci est longue, c’est celle d’une occupation et d’une guerre coloniale, ouverte ou larvée, menée par l’occupant israélien depuis la création de l’État d’Israël. La guerre n’a donc pas commencé au lendemain du 7 octobre.
Une situation apocalyptique
Voilà un an que l’horreur se déroule sous nos yeux, que la guerre génocidaire menée par l’État colonial israélien massacre hommes, femmes et enfants à Gaza (186 000 mort·es et disparu·es d’après la revue The Lancet2« Counting the dead in Gaza: difficult but essential ») : bombardements indiscriminés, destruction des infrastructures et des terres agricoles, blocage de l’aide humanitaire (nourriture, eau, médicaments…), arme de la famine, ordres de déplacements incessants qui épuisent la population. Une véritable politique de terre brûlée.
Cette violence inouïe ne s’arrête pas à Gaza. Israël continue, en Cisjordanie, de construire des colonies, de démolir des maisons, et d’isoler Jérusalem-Est. Le 28 août, il a lancé une offensive de très grande ampleur au nord contre les camps de réfugiés. En Israël même, il détruit de plus en plus de villages bédouins, et fait subir aux Palestinien·nes répression, racisme et chômage. Partout en Palestine, il multiplie arrestations et détentions arbitraires avec des conditions de détention désastreuses et la torture en cours de généralisation.
Depuis le 23 septembre, c’est contre le Liban que l’État d’Israël – appliquant les mêmes méthodes qu’à Gaza – a lancé une attaque massive : près de 2 000 mort·es, des milliers de blessé·es, bombardements jusque dans le centre de Beyrouth, entre 1,2 et 1,5 million de déplacé·es.
Qui arrêtera Netanyahou ?
Avec ses ministres suprémacistes, Netanyahou poursuit l’engrenage d’une guerre totale. Il continue de mépriser le Droit international. L’AG de l’ONU, suivant l’avis de la Cour internationale de Justice, a exigé le 18 septembre la fin de l’occupation. Et le 27 septembre, Netanyahou, devant une salle quasiment vide, a osé y prononcer, un discours accusant tous les pays qui ne soutiennent pas Israël de soutenir le terrorisme. Son but est de remodeler la carte du Moyen-Orient dans la logique des accords d’Abraham conclus en 2020 sous l’égide de Donald Trump et où la Palestine aura disparu. Les États-Unis et leurs alliés occidentaux sont complices en n’engageant aucune action pour imposer un cessez-le-feu et en continuant de lui livrer des armes. Cependant, la violence de l’offensive israélienne à Gaza, en Cisjordanie et aujourd’hui au Liban a entraîné un élan de sympathie dans une large partie du monde et la reconnaissance de l’État de Palestine par plusieurs pays, notamment européens.
Un retentissement mondial
Action de résistance, l’attaque du 7 octobre a aussi constitué un acte de terreur. Des crimes de guerre et contre l’humanité ont été perpétrés : meurtres de civil·es désarmé·es, actes de barbarie et prises d’otages. ENSEMBLE! les avait fermement et immédiatement condamnés.
Cette journée a été vécue différemment dans le monde. Pour nombre de Juifs et de Juives, cette journée représente le plus grand massacre de Juif·ves depuis la Shoah (même s’il ne lui est pas comparable). Cet événement constitue un grand traumatisme leur indiquant que la précarité de l’existence juive n’appartient pas qu’au passé. Traumatisme aussi parce qu’ils et elles ont cru que la création de l’État d’Israël les protégerait à jamais et en toutes circonstances. Pour la majeure partie des peuples arabes, et ailleurs dans le monde, le sentiment domine que l’attaque du 7 octobre a brisé, en même temps que le blocus de Gaza qui dure depuis 17 ans, le mythe de l’infaillibilité d’Israël. Une rupture avec des décennies d’humiliation du peuple palestinien.
Comme à chaque guerre menée par Israël contre le peuple palestinien, les actes antisémites se sont multipliés en France et dans d’autres pays. Ils continuent depuis. Cet antisémitisme n’est pas « résiduel ». Parallèlement, s’exprime – particulièrement dans les médias – une montée de l’islamophobie. Elle est alimentée par une grande partie du monde politique.
Ces racismes, comme tous les autres et d’où qu’ils viennent, doivent être combattus partout avec la plus grande fermeté. Le soutien au peuple palestinien s’en trouvera renforcé.
La campagne infâme qui assimile l’antisionisme et toute forme de solidarité avec la résistance palestinienne à l’antisémitisme doit aussi être combattue.
Face au risque d’embrasement de toute la région, la priorité reste à la mobilisation internationale des peuples pour imposer le cessez-le-feu. Cette étape est indispensable pour pouvoir rouvrir le chantier d’une paix juste et durable pour tout le Moyen-Orient. L’objectif incontournable est de parvenir à la fin de l’occupation et à la reconnaissance, enfin, des droits nationaux du peuple palestinien et de son droit à l’auto-détermination, droits qui ont été immédiatement bafoués dès la création de l’État d’Israël en 1948.
Notes
- 1Janie Arneguy, Stefan Bekier, Mariano Bona, Myriam Bothuyne, Radija Boukhalfa, Florence Braud, Danielle Carasco, Roger Champ, Sylviane Champ, Brigitte Cherprenet Berger, Odile Cholet, Florence Ciaravola, Pierre Cours-Salies, Béatrice Crozat, Didier Cusserne, Gilbert Dalgalian, Jean-Pierre Debourdeau, Christiane Dedryver, Bruno Della Sudda, Christian Delord, Colin Falconer, Jacques Fontaine, Jean-Marie Fouquer, Alain Galliot, Jean-Louis Griveau, Jean-François Le Dizès, Geneviève Legay, Corinne Le Fustec, Cécile Leroux, Jean-Paul Leroux, Jean-Pierre Martin, Jacques Ménigoz, Henri Mermé, Noufissa Mikou, Dominique Monterrat, Richard Neuville, Hélène Pechey, Jacqueline Saintipoly, Mariana Sanchez, Nadine Slyper, Patrick Vassalo, Pierre Zarka…
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