« Par l’accord conclu sur l’énergie et le climat, l’Europe a su se montrer volontaire, créative et visionnaire » telle est la propagande officielle du Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.
Avec son objectif de 40% de réduction des émissions d’ici 2030, l’UE peut faire illusion, mais du point de vue scientifique, le compte n’y est pas. Il est même deux fois moins important que ce qui serait nécessaire pour répondre aux recommandations du Groupe Intergouvernemental d’Experts sur le Climat (GIEC). L’objectif étant de limiter les émissions de 80% d’ici 2050 (par rapport à 1990) pour ne pas dépasser une hausse globale de température de 2°C, il est évident que l’effort est une fois de plus reporté à plus tard.
Les objectifs en matière d’énergies renouvelables (27% en 2030) ne marquent pas la volonté de faire croître les renouvelables pour en faire la source majeure de production énergétique, d’autant plus qu’aucune contrainte nationale n’accompagne ce trop modeste objectif. Quant aux objectifs d’efficacité énergétique, ils sont encore moins ambitieux que les évolutions en cours. Enfin, malgré ses impasses, le marché carbone demeure un pilier de la politique climatique européenne, montrant une nouvelle fois les orientations de l’UE en défense de la finance, au détriment de la défense des droits sociaux et des politiques environnementales ambitieuses.
Avec très peu de ressources en hydrocarbures dans son sous-sol, l’Europe n’a pas de raisons de s’enorgueillir d’être un peu plus vertueuse que d’autres nations. Sa responsabilité historique dans l’état de l’atmosphère est énorme. Elle l’est d’autant plus que le mode de vie occidental sert désormais de référence à l’ensemble des pays du monde, alors qu’il n’est pas soutenable au niveau mondial et qu’il a détraqué le climat. Au contraire de ce qui se passe en Europe, ce sont des objectifs de sobriété, de décroissance des consommations énergétiques et de développement des renouvelables qui doivent guider toute politique.
Mais la guerre économique dans laquelle les dirigeants de ce monde nous ont entraînés, implique de foncer dans le mur et de ne faire que ce qui permet de maintenir la logique du profit en se soumettant aux « lois de l’économie ». Reporter les efforts à plus tard pour maintenir les privilèges actuels revient à nier les réalités du monde physique et à condamner les générations suivantes à payer un coût exorbitant aux aveuglements de ceux qui veulent à tout prix sauver ce système.
Ensemble! dénonce la supercherie qui consiste à maquiller un renoncement en exemplarité. D’ici la conférence internationale sur les changements climatiques au Bourget en décembre 2015, construisons un mouvement populaire pour la justice climatique. Notre avenir ne peut être laissé entre les mains des multinationales et de la commission européenne !
Commission écologie d’Ensemble !