Au début du mois de mars le comité Ensemble Paris 5e-13e s’est adressé aux organisations syndicales et politiques de nos quartiers afin de constituer un collectif en solidarité avec la grève des cheminots et pour les services publics. Dans le 13e arrondissement perdure une tradition unitaire qui a conduit bon nombre d’organisations à donner une réponse positive à notre proposition. L’engagement du responsable de l’Union Locale CGT a également permis d’avancer. Le collectif de défense du service public a ainsi pu être mis rapidement en place. Le collectif répond à une double ambition :
– engagement explicite des organisations (à ce jour UL CGT, UL Solidaires, CNT, Ensemble !, membres des groupes d’action de la France Insoumise, A.L., PCF, EELV, Génération.s, NPA)
– nécessité d’un investissement actif des habitant.e.s et usager.es.
Ce point d’équilibre, dépassant une logique de cartel sans nier la contribution des organisations, nous semblait pertinent, et a été acté par l’ensemble des composantes du collectif.
L’objectif défini par le collectif est le suivant :
« Nous sommes des habitantes et habitants des 13ème et 5ème arrondissements de Paris attaché-e-s à nos services publics. Nous les utilisons pour nous déplacer, nous soigner, envoyer nos lettres… et nous voulons les défendre et les améliorer. En particulier, nous utilisons les transports en commun, que ce soit au quotidien pour aller au travail ou en loisir, ou de temps en temps pour partir en vacances. Nous voulons des transports de qualité. Nous voulons un service ponctuel. Nous voulons que toutes les destinations soient desservies, et à des tarifs abordables, quel que soit le nombre de voyageurs. Nous refusons que des lignes soient fermées parce que jugées pas assez rentables. Nous voulons que la sécurité de nos déplacements passe avant le profit des entreprises de transport. Aujourd’hui, le gouvernement veut faire rentrer le privé sur nos lignes de train, privatiser la SNCF, fermer 9000 kilomètres de lignes, et casser le statut des cheminot-e-s. Rien de tout cela ne réglera nos problèmes de service insuffisant, de retards ou de tarifs exorbitants. Nous voulons des services de qualité où les usager-e-s passent avant le profit. Nous refusons d’être utilisé-e-s comme prétexte pour attaquer les droits des salarié-e-s de la SNCF. Le rail est le moyen de transport le plus écologique. Il doit être un bien public financé par la collectivité et répondant aux besoins de tous. Nous nous mettons en action pour faire entendre ces revendications. »
A la veille de la journée d’action du 22 mars, le collectif a distribué massivement un tract aux usager.e.s de la Gare SNCF d’Austerlitz et de la station Bibliothèque François Mitterrand, lieu très fréquenté d’interconnexion entre le métro et le RER.
Nous inscrivons notre travail d’explication dans la durée. Un premier rassemblement au coeur du 13e arrondissement dès le 3 avril, premier jour de gréve des cheminot.e.s, des actions et prises de parole sur les marchés, la distribution de tracts au rythme des mobilisations, des réunions publiques…
L’objectif est de combiner soutien à la grève à la SNCF, comme dans d’autres secteurs, un travail de fond sur la question des services publics, la construction de solidarités militantes et financières. La créativité des participant.e.s au collectif, les relations de confiance qui s’instaurent entre militant.e.s de divers horizons, sont des signes encourageants pour un combat qui ne fait que commencer.
Jean-Jacques Boilaroussie