Les temps ont bien changé !

Preuve supplémentaire en est apportée par les réactions à l’état calamiteux du Parti socialiste.

Hier, chez beaucoup, n’aurait-il pas suscité une sourde jubilation ? Du genre « bien fait ! », « qu’il s’effondre définitivement, ce serait une bonne nouvelle… »

Aujourd’hui, c’est au moins l’indifférence, au plus la déploration.

Serait-ce que le PS aurait changé de nature, ce qui inviterait, pour sauver le soldat Faure, à vouer aux gémonies la cohorte rassemblée derrière Mayer-Rossignol ?

Sans doute pas. Plutôt la compréhension – en rupture avec tout ce qu’on pouvait imaginer il y a quelques mois encore – qu’un PS cédant à l’hostilité à l’encontre de Mélenchon, voire en miettes, ce serait de très mauvais augure pour la NUPES. Et, par voie de conséquence, une grave menace pour la totalité de la gauche.

Une telle pensée, hier proprement inconcevable, est aujourd’hui révélatrice de données qui méritent attention.

D’abord, dans une situation placée sous la menace du pire, on doit souhaiter qu’aucune des composantes de la gauche – quel que soit tout le mal qu’on pense de telle ou telle d’entre elles – ne s’exempte de répondre à l’appel au rassemblement. Ensuite, cette unité nécessaire, pour être possible, se doit d’être scrupuleusement respectueuse du pluralisme.

Ajoutons que cette même unité n’est sans doute pas, à elle seule, la réponse au défi présent. Elle n’est que la pré-condition autorisant la question décisive : comment changer positivement les équilibres sociaux et politiques ?

Pour cela, il faut que s’impliquent des forces qui (fort heureusement) couvrent un spectre qui va bien au-delà des organisations composant ladite gauche politique. Encore faudrait-il que celles-ci ne renvoient pas une image par trop médiocre d’elles-mêmes, et signalent une disponibilité au dépassement de l’existant…

26.01.2023
Francis Sitel