Déclenché par « l’affaire Théo », alimenté par la position scandaleuse de l’IGPN (« police des polices » sic) et surtout des antécédents innombrables, plusieurs rassemblements se sont tenus en France ce week-end en solidarité avec les différentes victimes des « forces de l’ordre » et pour réclamer justice.
Le principal s’est tenu à Bobigny devant un lieu symbolique le Tribunal de Grande Instance de Bobigny à l’initiative de jeunes de la ville avec le relais des Jeunesses Communistes locaux. Ce rassemblement était essentiellement composé des habitants des quartiers populaires, principalement des jeunes mais aussi des familles. Les slogans « Justice pour Théo », « Justice pour Adama », « Tout le monde déteste la police » étaient largement repris (pour le dernier y compris par les habitants des quartiers pas seulement par une poignée d’autonomes).
Sur la tribune de fortune, les seules interventions se sont succédés des JC de facto organisateurs du rassemblement, le rappeur Sofiane (très populaire dans la jeunesse en ce moment) très applaudi, des acteurs locaux, des secteurs de l’antiracisme politique dont un membre de la BAN (Brigade Anti-Négrophobie) appelant en final à la manifestation du 19 mars pour la Justice et la Dignité. De manière générale, les interventions étaient de qualité et la totalité ont insisté beaucoup sur la nécessité de rester calme.
La présence policière était massive, elle cernait le rassemblement avec plusieurs brigades qui nous surveillaient depuis une passerelle juste au-dessus du parc. Il suffisait d’une étincelle. A plusieurs reprises, des manifestants ont demandé poliment aux policiers de simplement reculer, car leur présence attisait la tension et les mouvements de foules. Jusqu’au bout, CRS et BAC/BST sont restés au contact des manifestants et sur la passerelle, attendant le premier incident pour tirer des grenades de désencerclement, des gaz lacrymogènes et des tirs de Flashball. Ce qui n’a pas manqué.
Au final, la couverture médiatique après les affrontements qui s’en sont suivis est sans surprise en relayant notamment ce qui s’avère être un mensonge de la préfecture de police. L’élément principal, néanmoins, est la sourde révolte, l’indignation devant les violences et le mépris infligés par la police, le système judiciaire, les propos de responsables politiques ou de syndicalistes policiers (usage du terme « bamboula » par un syndicaliste de FO Police).
La tâche des forces anti-austérité est de se lier avec ces secteurs de la société pour construire une alliance sur le terrain social et/ou politique à l’occasion d’initiatives locales – qui peuvent être d’ampleur tel que la « fête du vivre ensemble » à Marseille- ou nationales comme la marche pour la Justice et la Dignité du 19 mars à Paris.
Correspondant-es.