La Sécurité sociale a dessiné, à partir de 1946, les contours d’une autre société. Elle a amélioré considérablement les conditions de vie des salarié·es. Malgré les attaques, elle résiste toujours et fait la preuve de son utilité. Notre camarade Danièle Mauduit montre que de nouvelles voies sont encore à défricher.
« Nous redonnerons le pouvoir de vivre aux Français »
Par Danièle Mauduit. Le 9 septembre 2024
« Nous redonnerons le pouvoir de vivre aux Français »
C’est la promesse du Nouveau Front populaire.
Une autre société
Nous voulons, tous et toutes, un monde dans lequel nous pouvons vivre dignement d’un travail qui satisfait les besoins fondamentaux de chacun·e, en respectant les limites de la planète.
Nous voulons pouvoir mettre du plaisir et de la santé dans nos assiettes, recevoir nos proches dans des logements corrects, accéder à des soins de qualité, voir nos enfants s’épanouir à l’école et dans leur vie professionnelle et sociale…
Bref, nous voulons une société dans laquelle les droits humains et écologiques soient effectifs et prioritaires sur ceux du commerce et des capitaux. Une société dans laquelle nous aurons la main sur nos vies.
Nous savons le faire !
En 1946, dans une France en ruines, le ministre ouvrier et communiste Ambroise Croizat – soutenu par un énorme mouvement social – a mis en place la Sécurité sociale financée par les cotisations sociales et gérée par les salarié·es.
Le rôle de la Sécurité sociale
La cotisation sociale est la part du salaire prélevée sur les richesses créées par le travail, mise dans une caisse commune pour permettre à tout le monde de faire face dans la dignité aux aléas et besoins de la vie : maladie, vieillesse, accidents du travail, naissances… selon le principe « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. »
La cotisation sociale a financé une embellie sociale : l’insécurité sociale, la mortalité infantile, l’angoisse du lendemain ont reculé. L’espérance de vie a augmenté et « dans les cours d’école, les corps se sont redressés ».
La cotisation sociale a financé, dès 1946, un vaste secteur de l’économie qui a échappé au marché, les cotisations étant directement reversées aux malades, retraités… sans prélèvements de dividendes, sans frais bancaires ou de publicité. Le relèvement du taux de cotisation dans les années 60 a permis de financer la construction d’hôpitaux publics de qualité ouverts à tous et toutes.
La cotisation sociale a permis aux travailleur·euses de gérer l’énorme budget de la Sécurité sociale avec, comme priorité, le bien vivre du plus grand nombre.
Des attaques régulières
La cotisation sociale est devenue la bête noire d’un capitalisme touché dans ses profits et son pouvoir et qui l’a rebaptisée « charge sociale ».
Baisser les cotisations sociales, c’est réduire les salaires bruts et les moyens de financer les droits sociaux : santé, retraites… La lutte contre la cotisation, depuis les années 80, explique l’incapacité actuelle à financer les investissements nécessaires.
Le capital a construit « le trou de la Sécu » pour mieux la discréditer et la casser en la remplaçant par l’impôt (CSG) et le financement privé.
La Sécu résiste
La sécu résiste : elle a permis à la population, avec l’hôpital public, de tenir pendant le COVID.
Elle est en pleine santé et défendue par des voix populaires qui réclament le 100 % Sécu. Le remplacement des complémentaires par la Sécu permettrait d’économiser six milliards € par an.
Un pôle public du médicament la dispenserait de payer des dividendes exorbitants à l’industrie pharmaceutique…
De nouvelles voies
Mieux, la Sécurité sociale ouvre de nouvelles voies :
- une Sécurité sociale professionnelle pour lier les droits des travailleur·euses à la personne et non plus au poste de travail,
- une nouvelle branche pour financer la dépendance,
- une Sécurité sociale de l’Alimentation pour articuler le droit à l’alimentation, la démocratie alimentaire et le modèle paysan écologique, seul capable de restaurer les écosystèmes indispensables pour garder la planète habitable.
Ainsi s’ouvre une voie pour prendre soin des hommes et de la planète !
Pour cela, nous avons besoin que tout le monde s’en mêle et que nos député·es votent l’extension d’une cotisation sociale liée au pouvoir des travailleur·euses pour construire la démocratie sociale.