Le Conseil National du Bloc de Gauche portugais a publié, ce 23 mars, une résolution sur la politique internationale. Il y soutient que « l’Europe [est] prise au piège de l’axe Trump-Poutine ». Nous la présentons sur ce site, car elle peut enrichir nos discussions sur la nouvelle situation internationale.
L’Europe prise au piège de l’axe Trump-Poutine
Sur la situation européenne et internationale, marquée par le retour de l’extrême droite à la présidence des États-Unis d’Amérique.
Par le Conseil National du Bloc de Gauche portugais. Publié le 23 mars 2025, par Bloco de Esquerda. Traduit en français par Adam Novak pour Europe Solidaire Sans Frontières.
Cette résolution du Conseil National du Bloc de Gauche portugais sur la politique internationale, approuvée aujourd’hui, voit « l’Europe prise au piège de l’axe Trump-Poutine » et soutient que « l’impérialisme américain reste le plus agressif et constitue une superpuissance avec laquelle d’autres puissances impérialistes cherchent à combiner l’existence de pôles mondiaux », un processus qui « avance, tantôt par le conflit, tantôt par la coopération entre puissances et par l’intégration capitaliste transnationale ». Pour le Bloc de Gauche, il existe divers impérialismes et « aucun d’entre eux n’aura un rôle progressiste car tous agissent selon les intérêts de leurs élites capitalistes ». Par conséquent, « reconnaître cette réalité est vital pour élaborer une proposition internationaliste capable d’offrir un avenir à l’humanité et de concevoir un ordre démocratique des peuples. »
Nous publions intégralement la résolution approuvée le 23 mars par le Conseil National du Bloc de Gauche sur la situation européenne et internationale, marquée par le retour de l’extrême droite à la présidence des États-Unis d’Amérique.
1. Une seule loi, celle de la force
La seconde élection de Donald Trump à la Maison Blanche a déclenché des changements significatifs dans l’ordre mondial. La conscience du déclin ou de la dissolution de diverses institutions internationales issues des accords d’après-Seconde Guerre mondiale est rapidement devenue généralisée. Les Nations Unies, fréquemment paralysées dans le passé par les vetos des États-Unis, de la Russie ou de la Chine au Conseil de sécurité, sont aujourd’hui ouvertement méprisées. Les États-Unis d’Amérique et leur bras israélien, ou la Fédération de Russie et son actuel bras nord-coréen, font des menaces répétées à l’existence même de l’ONU. Ce sont exactement les mêmes États responsables de violations continues des normes de la Charte qui interdisent l’usage offensif de la force. Des agences comme l’Organisation mondiale de la Santé ou l’UNESCO sont sous le feu de l’extrême droite internationale. L’Organisation mondiale du Commerce, enfoncée par de nouvelles protections douanières, est dans un coma induit par les États-Unis, sous protestation… de la Chine. Seul le Fonds monétaire international, extension organique de Washington, police du dollar comme monnaie standard et surveillant des économies endettées, est resté jusqu’à présent indemne, même s’il est déguisé en agence de l’ONU.
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