Les habitant-es du squat Delaroa à Saint-Etienne vont être expulsé-es sans solution de relogement adaptées. Depuis la fermeture de l’accueil d’urgence en période hivernale, de nombreuses familles de plusieurs nationalités se sont réfugiées dans un vieil immeuble vide du centre-ville, rue Delaroa, à proximité du Musée d’Art et d’Industrie et de la Bourse du Travail.
Nous dénonçons les logiques d’instrumentalisation de la parole des voisin-es du squat Delaroa en vue de justifier un acte politique d’exclusion vis à vis d’une population défavorisée. Nous nous portons solidaires des revendications de l’ensemble des occupant-e-s du squat Delaroa. Nous demandons que la municipalité (re)prenne ses responsabilités en termes de politique d’accueil en matière de logement. Nous partageons le communiqué ci-dessous du collectif de soutien.

La commission Égalité des droits d’Ensemble !

Mardi matin a eu lieu comme prévu la mobilisation en soutien aux occupant-es du squat Delaroa et plus largement aux personnes roms présentes sur le territoire stéphanois. Il était convenu que nous rencontrions le Maire à 11h afin de lui témoigner nos revendications. Ce dernier a refusé de nous recevoir prétextant que la convocation de la presse et notre venue en nombre n’entrait pas dans les termes du rendez-vous posé. Ses adjoints (un membre de son bureau ainsi qu’un élu) ont rajouté à cela une couche de culpabilisation en prétendant qu’un réel rendez vous de travail était prévu et que des solutions auraient pu être proposées si nous avions joué la carte de la discrétion. A écouter le Maire et ses adjoints nous devrions nous estimer heureux-ses que l’on nous accepte un rendez vous et nous plier aux termes du débat posé par eux de manière unilatérale. Tout cela pour quoi ? Se payer du mépris ou récolter des miettes de pain.
Cette mobilisation a le mérite pour nous de clarifier les choses. A part nous occuper/amuser, nous obliger à quémander et négocier dans un espace politique incompatible avec une réelle idée de négociation la municipalité en place ne fera rien et pire continuera à aggraver les conditions d’existence des personnes concernées. Notre rapport à ce pouvoir politique doit donc davantage se construire sur un principe de radicalité. Que Gaëlle Perdriau et ses ami-es en soit prévenu, nous ne le laisserons pas agir en toute impunité. Nous ne baiserons pas les pieds aux jeteurs de miettes et nous ne laisserons pas les insultes gratuites et les actes d’exclusion raciste se propager sans réponses. C’est d’ailleurs le message que nous avons fait passé au Maire lors de la remise des 800 signatures à son secrétariat. Là aussi c’est un accueil méprisant que nous avons reçu de la part d’une personne usant de son expérience au Secours Populaire pour reconduire des discriminations à l’égard des personnes concernées et nier l’existence d’une solidarité citoyenne et associative dont la qualité et l’histoire à Saint-Etienne ne sont plus à prouver.
Pour ce qui concerne les médias le constat est désastreux. Nous avons joué la carte de la confiance en leur faisant part notamment des critiques constructives que nous avions à leur faire (France3). Résultat des courses : une parole militante minimisée, ridiculisée et/ou invisibilisée (aucune presse aux revendications des personnes concernées soutenues par les militant-es) ; la parole des voisin-es citoyen-ne-s en soutien complètement invisibilisée (parce que de leur point de vue être en soutien annulerait le statut de voisin-es) ; le discours raciste et inculte (ça va ensemble) du Maire relayé (négation du statut de citoyen-ne-s européen-ne-s des personnes concernées)… Bref du sensationnel sur le dos de personnes précaires racisé-es pour ces cher-es citoyen-ne-s qui comptent : des moins précarisé-es et/ou pas racisé-es : en bref « le bon public » France 3.

Autant vous dire que nous ne nous ferons plus reprendre au piège. Là aussi c’est un besoin de relais d’informations papier et vidéo indépendant que cela met à jour pour nous. Ce n’est qu’ainsi qu’une réelle parole politique minorisée et invisibilisée pourrait trouver sa place. Parce que se fatiguer à négocier avec des journalistes qui ont tout pouvoir de faire ce qu’ils souhaitent des images et des discours, là aussi non merci.
N’hésitez pas à nous contacter, de notre côté on vous dit à la prochaine, encore autrement mais sûrement.

Collectif Soutien Squat Delaroa : [email protected]