Compte-rendu du livre de Philippe Saunier : Santé au travail et luttes de classe
Il se publie tellement de fausses informations au sujet des conditions de santé et sécurité au travail !
Ce livre – Santé au travail et luttes de classe – arrive au bon moment : des discussions sur le travail, ses formes, ses risques, sa pénibilité, sont portées par l’actualité autour des questions posées par la contre-réforme des retraites.
Nous publions, par ailleurs, un long compte-rendu du livre de Philippe Saunier : Santé au travail et luttes de classe. Vous pouvez en prendre connaissance, sur le site Entre les lignes entre les mots dans un article intitulé : « Sans l’action syndicale, pas de santé au travail… »
L’auteur est porté par une longue expérience de syndicaliste : embauché en postes de nuit dans une raffinerie du Havre depuis 1977 et militant depuis, notamment comme délégué CHSCT.
Quelle est la réalité cachée des cancers ? Des accidents du travail ? Pourquoi a-t-on tant de mal à le savoir ? Et comment accepter que se perpétue la sous-traitance telle qu’elle est ? Du fait des rapports commerciaux entre entreprises « donneuses d’ordre » et les sous-traitantes, l’essentiel des risques et des accidents sont concentrés parmi les salarié·es en sous-traitance. Les ¾ des effectifs sur des sites de production ne sont pas salarié·es de l’entreprise où le travail se déroule. Ce n’est pas sans raison que la CGT-chimie revendique qu’une loi interdise cette forme de relations de travail.
Avec la richesse de notre pays, à condition d’une remise sur pieds de la Sécurité sociale gérée par des élu·es des salarié·es, il serait possible d’étendre la socialisation des richesses produites et réaliser l’exigence syndicale du droit au travail, sans chômage, pour toute la vie, accompagnée du droit à la formation de la sortie de l’enseignement obligatoire à la retraite. Cela s’appelle un Nouveau Statut du Travail Salarié (NSTS). Et cette revendication fait partie des positions communes de la CGT, de Solidaires et de la FSU depuis 2004 et 2006. Aucune force politique de gauche n’y a porté attention !
Alors, il faut bien faire tous les jours, et c’est une lourde activité militante qui ne pourrait exister sans l’activité des syndicalistes.
Est-ce qu’on se rend compte qu’il existait 158 000 membres de CHSCT en 2014, avant que la Loi El-Khomri ne les supprime ?
C’est dire aussi que, dans les efforts de résistance que le livre décrit, il apparaît tout ce qui pourrait être contrôlé par les principaux concerné·es, sur place, dans les lieux de travail.
C’est aussi une occasion de comprendre comment les liens entre syndicalistes et voisinage des entreprises (associations d’usagers, municipalités, groupes écologistes…) pourraient se développer. Philippe Saunier, qui a participé au suivi du dossier d’AZF (Toulouse) et de Lubrizol (Rouen), cite une dizaine d’exemples de coopérations locales réussies.
Voilà donc un livre qui, tout à la fois, renseigne vraiment sur l’usure au travail (les maladies, les accidents, les pénibilités, etc.) et donne des éléments pour comprendre comment les délégué·es CHSCT auraient une large place dans l’impulsion pour une médecine visant à créer les conditions d’une bonne santé.
Pierre COURS-SALIES
15 février 2023
Pour compléter, vous pouvez lier sur notre site :