La Fédération des associations de solidarité avec les immigrés, la FASTI, s’est vu refuser un important financement de la part du Ministère de l’Intérieur. L’arrêt de ce financement, après quatre ans de soutien, met en péril l’avenir de la Fédération. Et ce, dans un contexte où les migrant.e.s meurent quand ils essayent à franchir les frontières (en mer, à Calais, dans le désert, etc.) et où leurs droits ne cessent d’être amputés dans une logique de suspicion et de criminalisation par des projets de lois concernant l’immigration et la nouvelle loi asile, violences policières, arbitraire des préfectures…
Le mouvement des ASTI est né dans les années 60. Aujourd’hui, il rassemble 57 ASTI réparties sur l’ensemble du territoire national, environ 2 000 bénévoles et 50 salarié.e.s, 25 000 personnes étrangères reçues et accompagnées chaque année. Les ASTI mènent des actions quotidiennes de solidarité et de lutte avec les étranger.e.s. Elles ont une expérience de terrain reconnue parles acteurs sociaux locaux et permettent un maillage territorial de la France. Depuis près de 50 ans, le mouvement des ASTI se mobilise pour le respect des droits des migrant.e.s, contre les discriminations sexistes, sociales et racistes à travers des actions visant à favoriser l’émancipation de tou.te.s (permanence d’accès aux droits, ateliers sociolinguistiques, accompagnement à la scolarité et actions jeunesse, etc.). La FASTI est un acteur important du monde associatif. Elle est présente aux côtés des migrant.e.s et apporte son expérience et son analyse aux différents réseaux français, européens et internationaux dont elle fait partie.
Depuis bientôt 50 ans, la FASTI lutte pour défendre l’idée que l’ouverture des frontières est une nécessité, la seule voie digne possible pour le respect des droits humains. Elle prône la liberté de circulation et d’installation. Elle revendique l’égalité effective pour tou.te.s. La FASTI dénonce et lutte contre toutes les atteintes faites aux droits des migrant.e.s. Elle réclame la fermeture de tous les lieux d’enfermement des personnes migrantes et l’abolition de toutes les lois racistes et xénophobes… La FASTI dénonce toutes les formes d’exploitation des Suds par le Nord et défend le principe de développement de nouveaux rapports Nord/Suds basés sur un partage équitable des richesses. Elle se bat quotidiennement contre toutes les formes de colonialisme et d’impérialisme. Les revendications de la FASTI sont pensées dans le cadre d’une remise en cause globale du système économique mondial et des systèmes de domination coloniale, patriarcale et sociale.
En 1966, les différentes ASTI ont fait le choix de se constituer en fédération, pour avoir une résonance nationale et se doter d’une coordination. La FASTI et les ASTI se nourrissent mutuellement, la FASTI apportant aux ASTI des outils et temps d’échange et de réflexion leur permettant d’améliorer et de renforcer leurs différentes activités. Ainsi, la FASTI assure aux ASTI la formation de leurs bénévoles et salarié.e.s, la mutualisation de pratiques locales d’accueil et d’accompagnement, des supports de travail, mais aussi une visibilité et des actions nationales et internationales.
La FASTI ne doit pas disparaître. Les anti-racistes, solidaires avec les femmes et hommes immigrés, se joignent à la FASTI pour protester la mesure discriminatoire du gouvernement et de solidarité avec la campagne de souscription.

Béa Whitaker