L’usine Castmétal de Colombier Fontaine (groupe Safe Metal) se situe près de Montbéliard.
Elle emploie 180 salariés, dont de très nombreux travailleurs turcs et peu de femmes en dehors des bureaux. Depuis quelques mois, les conditions de travail dans les ateliers de fonderie se sont aggravées, avec l’arrivée de nouveaux responsables de l’encadrement : intensification du travail, surveillance accrue, augmentation des accidents du travail. Les ouvriers dénoncent aussi « un manque de respect » et des campagnes de dénigrement, fondées sur la rumeur.
Le ras le bol a provoqué la création, en décembre 2014, d’un syndicat CGT, à côté de la CFDT déjà existante dans l’entreprise. Une quarantaine d’ouvriers l’ont vite rejoint.
C’était plus que ne pouvait supporter la direction, il fallait trouver un prétexte pour « casser » la résistance.
Le 13 avril, à la suite d’une « plainte pour harcèlement » déposée par un salarié, 5 ouvriers, tous à la CGT, tous de nationalité turque, reçoivent une lettre de mise à pied pour raisons disciplinaires. Une autre suivra. A ce jour, 4 d’entre eux ont reçu leur lettre de licenciement.
Dès le 20 avril commence une grève, qui continue encore. Les grévistes sont présents devant l’entrée de l’usine jour et nuit. Ils demandent la réintégration sans conditions de leurs camarades avec paiement conservatoire des jours de mise à pied et paiement des jours de grève. Mais la grève est longue, la plus longue dans le Nord Franche-Comté depuis de nombreuses années et les travailleurs de Colombier Fontaine sont maintenant dans une situation financière difficile. Des collectes sont organisées sur les marchés et aux portières des entreprises, par exemple à Peugeot PSA. Alors que la CFDT de l’entreprise refuse de soutenir le mouvement, l’union locale CGT organise la solidarité et le soutien aux grévistes. Le mardi 9 mai, les grévistes recevront une délégation de l’usine de Feux, dans la Loire, qui appartient au même groupe.
Ce mouvement est exemplaire : d’une direction qui ne supporte pas la création d’une section syndicale combative et d’ouvriers qui refusent la dégradation des conditions de travail et les pressions de la hiérarchie.
Les élus du Pays de Montbéliard, « passé » largement à droite depuis les municipales, sont bien silencieux. Le député et le sénateur socialistes sont bien discrets, mais finalement la direction, dans cette entreprise, agit dans la logique de régression sociale de la Loi Macron….
Les travailleurs de Colombier-Fontaine tracent courageusement et douloureusement une autre voie à l’image de ceux qu’on voit se battre, en France et sur tous les continents, dans le beau film de Carmen Castillo « On est vivants »
Aidons-les à gagner, soyons solidaires. Chèque à l’ordre de l’UL CGT Montbéliard. A adresser à  Ensemble, 2 rue du Porteau 25000 Besançon
Véronique Bourquin-Valzer, Ensemble ! Franche-Comté, le 11 mai 2015.