La Gwiyann lévé ! La Guyane debout !
Une série de mobilisations se déroulent en Guyane depuis plusieurs semaines à l’initiative de divers collectifs. Elles ont pour point commun un ras-le-bol général et le souhait de voir enfin la Guyane pouvoir vivre de ses richesses. Le mouvement s’est généralisé depuis le 23 mars, bloquant en particulier les voies de communication, et entraînant la paralysie de toutes les activités économiques, des écoles, services et administrations. L’unanimité des syndicats membres de l’Union des Travailleurs de Guyane (UTG), la principale organisation syndicale du pays a appelé vendredi à la grève générale, à durée illimitée, à partir de ce lundi 27 mars 2017.
Au delà de ses contradictions, voire de ses ambivalences, ce mouvement de masse remet notamment en cause la manière dont la France et l’Europe utilisent la Guyane pour les besoins du Centre Spatial Guyanais de Kourou, tout en concentrant tous les moyens publics pour ce site, et en laissant le reste du pays en souffrance.
Collectifs et syndicats réclament notamment : des moyens publics pour que le Centre Médical de Kourou CMK reste public (face à une annonce de privatisation) et ait les moyens de fonctionner ; des constructions de collèges et de lycées ; une amélioration des routes et des transports ; d’autres conditions de travail dans le secteur de l’énergie électrique ; d’autres conditions pour la pêche et l’agriculture ; une autre répartition des marchés de construction du pas de tir de la future fusée Ariane 6 ; d’autres règles d’exploitation forestière ; l’arrêt de la violence et de la criminalité…
La mobilisation a reçu le soutien de l’ensemble des élu-e-s de Guyane. Ils et elles réclament notamment la venue de ministres français-es en Guyane, afin que des accords puissent être signés immédiatement. Les promesses non tenues de François Hollande à la Guyane lui sont rappelées et  les élu-e-s espèrent obtenir, avant la fin du quinquennat, des décisions qui engagent l’État français.
Le choix du gouvernement de n’envoyer en Guyane qu’une mission interministérielle sans ministres est reçue comme une marque de mépris par de nombreux-ses acteurs et actrices du mouvement en cours.
Ce mouvement met en lumière la situation coloniale de la Guyane et des autres possessions françaises d’Outre-mer.
« Ensemble ! » exprime sa solidarité aux Guyanaises et Guyanais en lutte, soutient leur mobilisation et appelle à contribuer à la réussite de la grève générale pour arriver à des solutions sociales, écologiques, démocratiques et solidaires en Guyane, pour son droit de vivre de ses richesses, aujourd’hui accaparés par quelques-uns.
Il est nécessaire d’engager une concertation de l’ensemble de la population vivant en Guyane, avec ou sans papiers, et de s’opposer aux tentations de recherche de bouc-émissaires parmi les plus pauvres et fragiles des habitant-e-s de Guyane, souvent venu-e-s dans des conditions difficiles des pays voisins.
L’implication et le soutien de toutes les forces sociales, écologiques, démocratiques et solidaires est  essentielle pour que la mobilisation permette une réelle émancipation de la Guyane, des Guyanaises et des Guyanais, dans le respect des populations, y compris étrangères et sans-papiers, ainsi que de la nature et de l’environnement.
« Ensemble ! » appelle l’ensemble des forces de gauche et du mouvement social de France à organiser de manière unitaire la solidarité avec les Guyanais et les Guyanaises.