Le sommet Pedro Sánchez- Emmanuel Macron à Barcelone n’arrêtera pas la lutte pour l’indépendance de la Catalogne

Le Consell per la República, l’Assemblea Nacional Catalana et Òmnium Cultural, les trois plateformes engagées dans la lutte pour la reconnaissance du droit à l’autodétermination du peuple catalan, ont pris l’initiative d’organiser une mobilisation unitaire à l’occasion du sommet hispano-français de jeudi 19 janvier, qui réunira à Barcelone les présidents Emmanuel Macron et Pedro Sánchez. D’autres organisations, dont l’Assemblea de Municipis per la Independència (AMI, Assemblée des municipalités pour l’indépendance), CIEMEN (Centre international Escarré pour les minorités ethniques et les nations), Intersindical-CSC ainsi que toutes les forces politiques indépendantistes sans exception (Junts per Catalunya, ERC et, bien évidemment, la CUP) ont aussi décidé de se joindre à cette manifestation.

Le sommet franco-espagnol, qui sera présidé le 19 janvier par le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sánchez, et le président français, Emmanuel Macron, se tiendra donc à Barcelone. C’est la deuxième fois que la Catalogne accueille cette réunion au plus haut niveau entre les deux pays. Pour rappel, la France et l’Espagne organisent ces rencontres bilatérales en alternance depuis leur création, en 1987, et à cette occasion, c’était au gouvernement espagnol de désigner le lieu, la dernière s’étant tenue dans la ville française de Montauban en mars 2021.

Le traité d’amitié que signeront Pedro Sánchez et Emmanuel Macron prendra donc le nom de « traité de Barcelone ». Outre les questions bilatérales, Sánchez et Macron, qui seront accompagnés de plusieurs ministres, aborderont divers sujets de l’agenda européen. Notamment, les deux dirigeants discuteront également du projet H2MED, le projet d’interconnexion des énergies vertes qui reliera Barcelone à Marseille au moyen d’un corridor sous-marin.

Le président espagnol a bien indiqué qu’au-delà des objectifs politiques et économiques habituels de ce type de sommets, il s’agit de rendre visible devant l’opinion publique internationale « la fin du conflit politique en Catalogne ».

Les associations et organisations qui appellent à la manifestation du 19 janvier considèrent que cette approche est une provocation, une farce et un mensonge, car aucune solution politique au conflit n’a été avancée par l’État espagnol, qu’il reste encore des représentants politiques indépendantistes en exil, que 500 personnes attendent de passer devant les tribunaux pour des causes en rapport avec le référendum du 1er octobre 2017 et que les victimes de la répression ultérieure de l’État, plus de 4 000 personnes, sont également encore en attente de jugement.

Pour la CUP, la volonté d’indépendance reste toujours aussi forte en Catalogne ; ce ne sont pas les gouvernements de l’Espagne et de la France qui nous représentent, au contraire, ce sont eux qui exercent la répression contre la nation catalane, ses habitant·es, sa langue et sa culture.

Dans ce sens, la mobilisation du 19 janvier lance un appel en défense de la langue catalane, du système d’immersion linguistique dans l’éducation, facteur d’intégration. Elle reprendra également les revendications de la Catalunya Nord vis-à-vis de l’État français, où l’usage de la langue catalane est banni et poursuivi dans les instances communales.

Le 19 janvier, c’est aussi la date choisie pour l’ensemble des organisations syndicales en France qui se mobiliseront pour la sauvegarde de leur système de retraites, attaqué par ce même gouvernement Macron.

La convergence des mobilisations, avec les priorités que chaque situation impose, est aussi l’occasion pour la CUP de réaffirmer son plein soutien aux manifestations et aux grèves du 19 janvier et des jours suivants en France.

Nous espérons que l’ensemble des forces politiques progressistes françaises soutiendront notre mobilisation.

 

Assemblea de la CUP Exterior

Janvier 2023


Pour compléter, vous pouvez lire sur notre site :

et également :

Sommet Espagne-France : traité d’amitié, col de Banyuls, crise énergétique, voilà les dossiers qui attendent Emmanuel Macron à Barcelone