À l’appel d’associations, réseaux, syndicats, partis politiques, un rassemblement a réuni environ 80 personnes à Gap, le 22 octobre. Les prises de paroles ont duré une demi-heure. L’ensemble des participant·es étaient satisfait·es du rassemblement et de son déroulement. À la fin, tout le monde a scandé le mot d’ordre principal : « Femme, Vie, Liberté ». Pour une ville comme Gap et dans le contexte actuel, ce n’est pas mal du tout. C’est un appui modeste, mais positif, aux manifestations nationales en faveur des luttes des femmes en Afghanistan et en Iran.
« KAAJ » « FEMME, VIE, LIBERTÉ »
Le Centre d’enseignement supérieur Kaaj – cette école martyrisée par un kamikaze, à Kaboul, le 30 septembre 2022 – accueille des jeunes femmes et des jeunes hommes qui se préparent au concours d’entrée à l’université.
Ce que veut dire «kaaj»
Kaaj signifie « arbre » en pachto. L’arbre symbolise la vie et la culture depuis si longtemps et dans toutes les cultures. Le meurtrier assassine, non seulement des jeunes femmes et des jeunes gens, mais aussi la vie et la culture, la volonté d’émancipation humaine, la liberté.
Ces jeunes martyr·es sont nôtres, leur soif de connaissances devait être immense pour qu’elles et ils acceptent de risquer leur vie pour la satisfaire, une autre école ayant, en effet, été attaquée en avril, cinq mois auparavant.
Kaaj, arbre aux racines humaines dont la sève transmet culture et savoir afin que branches et feuilles s’épanouissent en libertés multiples.
Impossible d’empêcher la liberté, le désir d’émancipation
Les assassins auraient dû savoir qu’il est impossible d’empêcher un arbre de porter ses fruits et qu’une tuerie ne peut supprimer le désir d’émancipation.
Le pouvoir iranien aurait dû savoir qu’il est impossible d’empêcher la liberté d’inonder les places publiques, de déferler dans les rues. Le pouvoir iranien devrait savoir qu’ajouter du malheur au malheur ne maintiendra pas sa domination.
Un même idéal
Les femmes sont les racines de la société. Le contrôle extérieur de leurs vêtements et de leur coiffure n’est qu’illusoire. Au contraire, il alimente la colère, les révoltes et donne de la saveur à leur désir d’être avant tout elles-mêmes, de choisir leur vie.
Leur mot d’ordre « FEMME, VIE, LIBERTÉ » donne le sens profond de l’arbre, du Kaaj. Les femmes sont les racines, le tronc est la vie, et les branches sont la liberté.
Les Afghanes et les Afghans, les Iraniennes et les Iraniens sont en quête d’un même idéal, celui d’une société libérée des oppressions où elles et ils pourront réaliser leur désir d’être autonomes, d’agir en citoyennes et citoyens libres sans risquer leur vie dans l’accomplissement de leurs rêves.
Jean-Paul Leroux
23 octobre 2022