La proposition de Macron sur l’obligation « d’heures d’activité » pour les RSA n’est pas un surprise : c’est la reprise du revenu universel d’activité déjà promis par le gouvernement.
C’est la suite de la réforme de l’assurance chômage de 2018 qui a ouvert la voie à une précarisation accrue et à une aggravation du contrôle des chômeur.euses pour les contraindre à accepter n’importe quel emploi.
C’est l’idée que les chômeur.euses ( dont les RSA) sont pour le moins inactif.ves dans la recherche d’emploi et au pire fraudeur.euses : la chasse à la fraude se fait à la CAF et à Pôle Emploi au détriment des droits des plus fragiles.
C’est une proposition démagogique pour complaire aux électeurs de droite qui ne savent pas ce que sont les situations de chômage précarité et pauvreté, qui ne savent pas l’énergie et le temps que coûtent les contraintes de survivre (et de répondre aux contrôles).
On ne sait quelles sont ces « heures d’activités » et pourquoi elles ne donnent pas lieu à contrats de travail mais à un « bénévolat obligatoire » :
Sus aux pauvres que fait la gauche ? Soit il s’agit de créer une concurrence sauvage avec des emplois occupés aujourd’hui par des salarié.es pauvres : ce sont des secteurs entiers du travail qui seront alors désorganisés avec une pression à la baisse sur les salaires, les conditions de travail, etc… avec une fragilisation d’un nombre croissant de salarié.es .
Soit ce sont des « occupations » comme c’est le cas de nombreux contrats aidés depuis des années : il n’y a pas, ou peu, d’insertion vers l’emploi. L’expérience montre que c’est sans effet sur le chômage.
Tous ce beau monde a oublié que l’assurance chômage a été créée pour donner des ressources décentes à des gens sans emploi pour leur permettre de sortir la tête de l’eau pour se reconstruire et se mettre dans les meilleures conditions pour chercher du travail. Macron l’ignore quand il dit « personne ne considère que cette dignité est reconnue, respectée, avec une prestation ». L’argent ne fait pas le bonheur disent ceux qui en ont.
Même si une majorité sondagière est favorable à mettre au travail forcé les RSA, la gauche dans ses composantes politiques et sociales doit réaffirmer la droit à un revenu de remplacement qui assure inconditionnellement « le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence », le droit au travail et au revenu pour toutes et tous.
Ensemble propose des mesures d’urgence ( revenu minimum au dessus du seuil de pauvreté , abrogation de la réforme chômage) et à terme une assurance universelle qui garantisse ces droits fondamentaux.
Il ne peut pas y avoir de démocratie quand une partie de la société ne peut accéder à ces droits.
31/03/2022