L’équipe d’animation de la commission internationale d’ENSEMBLE! a souhaité réagir à la situation récente en Syrie. Voici sa contribution, liée à l’actualité immédiate. Elle invite à entendre les souffrances du peuple syrien, à les considérer comme autant d’appels à la solidarité.
Syrie : grande offensive contre le régime de Bachar al-Assad
Par l’équipe d’animation de la Commission internationale d’ENSEMBLE!. Le 2 décembre 2024.
Au long des derniers mois, on assistait, muet·tes et désespéré·es, à la réintégration progressive de Bachar al-Assad au sein de ladite communauté internationale. Écarter les ostracismes est un privilège des tyrans, dès lors qu’ils apparaissent comme solidement en place. Les services qu’ils rendent effacent inexorablement le sang et l’horreur dont ils sont couverts.
Reste que la réalité rappelait régulièrement que la Syrie existe, avec ses malheurs. Le délabrement d’une société enfoncée dans la misère. L’exil d’une grande partie de sa population. Un pays durablement déchiré entre zones sous influences rivales. Mais aussi des foyers restés incandescents dans les régions de Deraa – le berceau du soulèvement populaire en 2011, au sud – et d’Idlib au nord-ouest.
Malgré les efforts de Bachar al-Assad pour contrôler la situation, les bouleversements liés à la guerre poursuivie par Israël à Gaza et au Liban et à sa volonté expansionniste provoquent une onde de choc dans toute la région, y compris en Syrie.
Un premier symptôme en fut les familles syriennes qui, pour échapper aux exactions du régime, s’étaient exilées au Liban. À présent, à cause des bombardements israéliens et de la crise dont le Liban se trouve frappé, elles retournent en Syrie.
Pourtant, rien ne présageait le coup de théâtre en cours, au cœur même de la Syrie. L’offensive partie d’Idlib, de forces rebelles principalement islamistes, a, en quelques jours, conquis Alep et mis en déroute l’armée du régime. Elle atteint à présent Hama.
L’aviation russe bombarde à nouveau Alep. Mais elle ne semble plus disposer des capacités qui étaient les siennes avant la guerre en Ukraine. Quant au Hezbollah, il est terriblement affaibli par les coups que vient de lui porter Israël. Au moins partiellement privé du puissant soutien de ces deux alliés – qui lui ont jusqu’ici sauvé la mise – le régime de Damas révèle ses faiblesses. Il apparaît menacé d’un possible effondrement.
Tout cela dans des conditions qui augurent de nouvelles souffrances pour le peuple syrien, du fait de la terrible défaite que sa révolution a subie. Celle-ci ne garantit pas au régime son avenir, contrairement aux espoirs qu’il pouvait entretenir. Craignons pourtant qu’elle laisse le peuple syrien sans les forces qui lui permettraient de prendre en main le conflit en cours et de lui donner une perspective progressiste.
Les noms des villes martyres – Alep, Hama, Deraa – résonnent à nouveau dans l’actualité. Peut-être demain ceux de Homs, voire Damas…
Entendons-les comme autant d’appels à la solidarité avec le peuple syrien !