TOTAL annonce la suppression de 180 emplois dans sont unité de La Mède près de Martigues. Il s’agit d’une nouvelle attaque du potentiel industriel d’un département, le 13, qui a déjà au cours des décennies passées subi de lourdes amputations (chantiers navals, métallurgie, etc.).
Sans embrasser tout le sujet de la politique industrielle, et de l’automonie énergétique du pays, nous souhaitons juste ici défendre cette idée : toucher à TOTAL-la Mède, c’est mauvais pour l’emploi, c’est mauvais pour la cohésion sociale, c’est mauvais pour la planète.
Mauvais pour l’emploi, car les conséquences de près de 200 emplois supprimés seraient très lourdes pour toute la région. Il faut, selon la CGT, multiplier par 5 le nombre de pertes d’emplois à prévoir parmi les sous-traitances, et autour. La vie de tout un village, Chateauneuf les Martigues, de ses commerces, de ses habitants, serait terriblement impactée.
Mauvais pour la cohésion sociale : le tissu industriel du bassin d’emploi de Martigues est très riche, et très intégré. Et l’effet domino laisse craindre des conséquences sur d’autres activités. Or, le chômage est déjà élevé dans le département (12%). Les services publics, que des municipalités communistes ont promus et défendus, survivraient-ils à ces lacérations du tissu industriel ? avec les réformes des collectivités territoriales qui privent les élus de marges de manoeuvres, le bien-vivre peut encore régresser.
Mauvais pour la planète : les besoins en carburants demeurent, aussi TOTAL n’envisage nullement de réduire sa production et vise uniquement à augmenter les parts empochées par les actionnaires toujours plus voraces. Forte de ses profits très élevés, l’entreprise projette de délocaliser, de produire des biocarburants. Elle se pare ainsi d’une soi-disant modernité, alors que ces projets, dans le droit fil du productivisme et de la recherche exclusive du profit, seraient terribles pour les hommes et pour la planète. Délocaliser, c’est polluer davantage en multipliant les trajets des produits, c’est aussi produire ailleurs avec des normes sociales et environnementales moins exigentes qu’en France. On est déjà dans le scénario que le GMT dessine, si les accords étaient ratifiés.
Le gouvernement socialiste est pleinement responsable. Il applique à l’économie les recettes jadis employées par Sarkozy. Il se soumet sans broncher à la volonté de l’Europe, et de sa politique d’austérité qui nous mène dans le mur. Il confirme son incapacité à relever le défi d’un développement respectueux de l’environnement, à quelques mois du rendez-vous à Paris sur le réchauffement climatique.
Face à cela, les salariés se battent avec la CGT, et contestent ce nouveau plan. Dernièrement, ENSEMBLE a participé à un meeting, à l’invitation de l’UL-CGT de Martigues. Nous y avons parlé du droit des salariés à intervenir sur la politique de leur entreprise, fruit de leur travail. Nous y avons . proposé la mise en commun des énergies militantes, syndicalistes, associatives, politiques, de donner toute leur place aux citoyennes et citoyens. Mettre en commun, échanger, discuter pour trouver la voie, et surtout faire force et se faire entendre…
Afin de ranimer l’espoir, d’ouvrir une alternative politique, de trouver ensemble le chemin vers une société construite en commun.
Nanie Bellan