Plusieurs membres de notre mouvement ont signé une lettre ouverte à Emmanuel Macron. Elle a été publiée sur le site de l’Obs. Elle exige du Président : Qu’il œuvre à un cessez-le-feu immédiat et sans condition ; que cesse l’impunité et que soient prises des sanctions immédiates contre Israël ; que la France reconnaisse immédiatement et sans condition l’État Palestinien.
« Monsieur le président, nous vous demandons d’œuvrer avec détermination à un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel à Gaza »
Tribune collective. Publiée le 13 janvier 2024 par l’Obs.
Monsieur le président,
Au-delà des 25 000 Gazaouis morts à ce jour, dont 75 % de femmes et enfants.
Au-delà des dizaines de milliers de blessés opérés à même le sol, amputés sans anesthésie, abîmés en leur chair, traumatisés et handicapés à vie.
Au-delà des milliers de disparus dont les corps croupissent sans doute sous les décombres.
Au-delà de la destruction des infrastructures techniques, administratives, sanitaires, sociales, culturelles et cultuelles : immeubles, routes, maisons, hôpitaux, transports, écoles, mosquées, réseaux d’eau et d’électricité, et cimetières.
Au-delà des 2 millions de déplacés sur 2,4, soit 85 % de la population – un nettoyage ethnique selon la définition du droit international.
Au-delà de la pénurie de biens alimentaires de première nécessité et de la famine.
Au-delà de la contamination des eaux et la propagation des maladies infectieuses.
Au-delà de la catastrophe humanitaire et sanitaire qui dépasse l’entendement.
Au-delà de cette litanie d’horreurs et des images d’apocalypse en provenance de Gaza, sans précédent par leur ampleur dans l’histoire récente du monde.
Au-delà de tout cela, c’est notre silence face à l’entreprise de désintégration de la bande de Gaza – qualifiable de complicité de crime contre l’humanité – qui nous ulcère et qui meurtrit encore plus notre humanité.
Car, à nous faire assister ainsi impuissants à la faillite des valeurs morales qui fondent l’éthique démocratique universelle et le droit international, c’est bien notre propre humanité que l’on assassine !
Nous assistons en direct à une entreprise d’effacement de toute une population, non seulement physiquement mais géographiquement, à l’effacement de sa culture et de sa mémoire. Nous assistons, dans un silence condamnable et complice, à un écocide et un sociocide.
D’aucuns s’interrogent même, à l’instar des Nations unies et de nombreuses ONG internationales reconnues sur la conjecture d’une entreprise génocidaire en cours.
Des plaintes en ce sens ont été déposées à la CPI et à la CIJ, pointant l’État israélien pour crimes de guerre, crimes contre l’Humanité, nettoyage ethnique et génocide.
Il faut s’attendre à ce que de nouvelles plaintes suivent, qui désigneront les États-Unis d’Amérique pour leur soutien actif, militaire et financier, à l’entreprise de destruction en cours ; ainsi que l’Union européenne, dont la France, pour non-assistance à peuple en danger, soutien à crimes de guerre, désinformation, cécité intentionnelle, criminalisation de la dénonciation des crimes en cours, et opposition aux résolutions de l’ONU appelant à un cessez-le-feu. Bref, pour complicité.
Les États ayant ratifié la Convention sur le génocide, dont la France, sont tenus, par son article premier ainsi que ses articles V et VIII à « prévenir » et « punir » tout acte pouvant s’apparenter à une tentative de génocide par des « sanctions pénales efficaces ».
Monsieur le président,
Ni la colonisation, ni les arrestations arbitraires et les emprisonnements d’enfants, ni la torture, le vol des terres et des maisons, ni les murs de séparation, la privation alimentaire et de liberté, les checkpoints et l’humiliation quotidienne, ni l’absence d’horizon ne sont venus à bout des Palestiniens.
Malgré les armes de destruction massive de l’armée d’occupation, ni l’aide financière américaine aussi généreuse qu’ininterrompue. Malgré la bienveillance complice de l’Europe et la désinformation. Malgré les trahisons des gouvernements arabes et les promesses jamais tenues de la Communauté internationale.
La résilience de ce peuple atteste qu’il tiendra debout, ferme et déterminé, jusqu’à la réalisation de ses aspirations légitimes.
Il revendique, autant que les Israéliens, la même garantie de paix et de sécurité.
Il a droit, autant que les Israéliens, à l’espoir et à un horizon ; à édifier un pays libre et prospère où les citoyens pourraient travailler, gagner leur pain et se façonner un avenir. Élever dignement leurs enfants et leur offrir une vie décente. Construire leurs foyers sans avoir à craindre qu’ils soient détruits à court ou moyen terme sous une avalanche de bombes. Voyager, découvrir le monde. Établir avec leurs voisins une relation de respect mutuel. Circuler librement sans être soumis à la brutalité d’un militaire à un check-point. Panser, avec leurs voisins, les plaies de soixante-quinze ans d’occupation israélienne, de résistance palestinienne, et de souffrance commune.
[…] Pour lire la suite de la tribune et pour découvrir la liste des signataires…
Cette lettre ouverte a été adaptée sous forme de pétition sur Change.Org : « CESSEZ-LE-FEU A GAZA ! SANCTIONS CONTRE ISRAËL ! »
Nous vous invitons à la signer, à la faire connaitre et à la faire signer le plus largement possible.